photo : beatrice413
Ce monument se compose de quatre parties distinctes :
Ce monument a été fouillé à une époque inconnue, probablement pour y chercher des trésors, suivant l'usage populaire, et les pierres qui le composaient ont été dérangées.
Il est situé à un kilomètre environ au delà du bourg de la Chapelle Vendômoise, auprès de la route conduisant de Vendôme à Blois, au-dessus de la vallée de Saint-Bohaire et du confluent des deux Cisses.
Il servit longtemps de limite entre les comtés de Blois et de Vendôme. On voit en effet qu'au onzième siècle, cette borne étant ainsi établie depuis un temps immémorial. Thibault III, comte de Blois et de Champagne, souleva la prétention de reculer sa frontière jusqu'au Breuil, hameau situé fort au delà (Les hameaux du Bay et du Haut-Breuil dépendent maintenant de la commune de Villefrancœur. Peut-être à cette époque étaient-ils une dépendance du village de la Chapelle. Le dolmen, appelé vulgairement Pierre levée dans ce pays, se trouve à 4,20 mètres à gauche de la route de Blois à la Chapelle, appelée Roule impériale n° 457. Sa distance de l'entrée du bourg, en suivant cette route, est de 4 452 mètres. De la Chapelle à l'hôtellerie du Breuil, il y a 4 kilomètres. Le dolmen se trouve donc à 5450 mètres avant Breuil, en venant de Blois.). Foulquet-l'Oison, comte de Vendôme à cette époque, toujours en guerre avec son voisin au sujet des limites et des terres enclavées de l'un dans l'autre, vit son compétiteur s'emparer du village de la Chapelle, qu'il disait lui appartenir et où il se fortifia. Foulques, rassemblant son armée, chassa l'intrus du village et le battit dans, la plaine environnante. Pour conserver le souvenir de cette double victoire, il ordonna que le bourg s'appellerait à l'avenir la Chapelle de Vendôme et rétablit l'ancienne limite sur le dolmen dont nous nous occupons.
Ce traité, conclu vers 1057, ne mit pas fin aux querelles d'une manière définitive. A la suite de nouveaux conflits, le comté de Vendôme perdit ses avantages. Par un autre traité, conclu entre Guy de Chatillon, comte de Blois, et Bouchard, comte de Vendôme, en 1339, ratifié l'année suivante par Philippe de Valois, de France, les limites furent enfin reportées jusqu'à l'hôtellerie du Breuil, où elles demeurèrent jusqu'à la confusion successive des deux comtés dans le domaine royal.
La perte des traditions celtiques a fait croire aux historiens et compilateurs peu judicieux, tels que l'abbé Simon et M. de Salaberry, que le dolmen de la Chapelle n'était qu'un amas de pierres élevé grossièrement pour perpétuer la mémoire du fait important déjà cité et servir de frontière évidente. MM. J. de Pétigny et Touchard-la-Fosse ont victorieusement réfuté cette opinion erronée. Il suffit d'examiner le monument en question pour se convaincre qu'il y a un plan réel et spécial dans l'édifice, et qu'il appartient à une époque fort antérieure au onzième siècle.
Source : Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France.