Vestiges du château de Brosse

(...) Sans entreprendre l'histoire séparée de chacun de ces fiefs, nous ne traiterons ici que de l'un des plus illustres et pourtant des moins connus, de celui de Brosse. Brosse, qui n'est plus ni commune, ni paroisse, ni section de l'une ou de l'autre, Brosse, que l'on chercherait vainement dans le plus grand nombre de nos cartes et de nos dictionnaires, a été ville, et ville puissante, ayant ses monuments et ses annales, et marchant au moins de pair avec ses égales, Châtelleraud , Aulnay et Thouars.

A l'extrémité sud de l'arrondissement du Blanc (Indre), à trois kilomètres environ du petit bourg de Chaillac, loin des routes frayées, surtout des lieux traversés par les chemins de fer, s'élève sur un monticule escarpé la vieille tour de Brosse. L'ensemble du pays est abrupt et sévère, les abords sont difficiles et fatigants. Un hameau d'une douzaine de maisons à peine a retenu le nom de Brosse, et dépend, malgré son éloignement, de la paroisse de Chaillac. Ce hameau est séparé de la grosse tour par une sorte de Talion probablement artificiel, et formant autrefois un large fossé en partie comblé. C'est aujourd'hui la seule issue praticable de l'ancien château.

La tour ou donjon, d'un aspect formidable du côté des maisons, forme la tête de l'ancienne enceinte. Celle-ci s'ouvre par une immense porte encore assez bien conservée , surmontée des armoiries reconnaissables de la maison de Chauvigny-Brosse : sept fusées posées de fasce, surmontées d'un lambel à six pendants.

L'enceinte dont nous venons de parler, et qui renferme approximativement deux à trois hectares encombrés de débris divers, est à peu près circulaire. Les murs en sont intacts et élevés, surmontés en partie de créneaux et de mâchicoulis. Les tours qui les soutenaient de distance en distance sont, les unes visibles, les autres plus ou moins écroulées.

Le donjon qui occupe le nord annonce plusieurs étages superposés et des cavités inférieures considérables. A l'intérieur, il offre une large plaie béante, par laquelle il serait abordable, si les marches de l'escalier n'étaient entièrement rompues.

Tout ce massif est de granit, ainsi que la base de la montagne sur laquelle le château est assis (Il est remarquable que la formation granitique commence aux environs de Chaillac, et là aussi cesse le dialecte poitevin, qui fait place à la langue limousine. La limite des deux dialectes est à peu près celle des deux natures de sol).

Du côté de l'enceinte opposée à l'entrée principale, règne une nouvelle déclivité ; puis le terrain se relève et présente un monticule plus élevé que celui où repose le château même. C'est là qu'une excavation récemment pratiquée a mis à nu, sous de gros blocs de pierre, des ossements humains provenus sans doute des victimes du siége de 1369.

Tout cet escarpement se termine un peu plus loin en des précipices qui descendent dans une gorge, au fond de laquelle serpentent deux ruisseaux dont la jonction baigne le promontoire de Brosse. C'étaient souvent en effet des situations semblables que recherchaient les constructeurs de ces édifices militaires antérieurs à l'introduction de l'artillerie.

Au delà des vallées, une chaine sinueuse et accidentée reproduit des hauteurs au moins égales, sinon supérieures à la colline de Brosse. Les unes sont couvertes d'épaisses broussailles; d'autres sont formées de rochers nus, ou recouvertes de mousses et de lichens du coloris le plus pittoresque. (La couleur grisâtre des cénomycés et des peltigérés y domine avec une profusion extrême.)

Quelques pans de murs extérieurs à la grande enceinte dénotent des ouvrages de défense multipliés, qui se liaient comme postes avancés à la citadelle principale. Le village était lui-même un faubourg populeux, dont les habitants trouvaient, en cas d'attaque, un refuge presque assuré dans la citadelle. Voilà ce qui reste de l'antique Brosse. Du reste, le château proprement dit est entièrement inhabité depuis longues années. L'intérieur de l'enceinte forme un parc de bestiaux et un champ de jardinage et de cultures. Quelques vignobles garnissent aussi les flancs du coteau. Mais la partie rocailleuse a conservé toute sa rusticité, son apparence inculte et sauvage.

Source : Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest en 1859.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 62940
  • item : Vestiges du château de Brosse
  • Localisation :
    • Indre
    • Chaillac
  • Lieu dit : Brosse ; le Château
  • Code INSEE commune : 36035
  • Code postal de la commune : 36310
  • Ordre dans la liste : 2
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : château
  • Etat :
    • Etat courrant du monument : vestiges (suceptible à changement)

Dates et époques

  • Périodes de construction : 3 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 10e siècle
    • 11e siècle
    • 12e siècle
  • Date de protection : 1935/03/11 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/09/14

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété d'une personne privée 1992
  • Détails : Château de Brosse (vestiges) : inscription par arrêté du 11 mars 1935
  • Référence Mérimée : PA00097290

photo : Belcricri

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