Tour dite Redoute du Castellas

Ancienne tour de guet aujourd’hui classée Monument historique dite la Redoute de Castellas. Un édifice construit en 1742 qui fait l’objet d’un périmètre de protection de 500 mètres.

Le Méditerranéen considère depuis toujours la mer comme un danger à cause de la menace des incursions hostiles. De plus, la longue côte basse, qui s’étire entre le Cap Leucate et la Camargue, est délaissée à cause de l’enlisement des graus, ces passages entre mer et terre qui transforment la région en marécages insalubres, impropres à la navigation. Par l’observation plus ou moins organisée, comme les tours à signaux du royaume de Majorque en Roussillon, à partir de postes de surveillance stratégiques, de hauteurs ou de points défensifs, on s’attache à signaler les mouvements de navigation suspects pour prévenir la terre des risques de débarquement. Ce sont les nombreux aménagements de feux installés sur des tours ou de simples podiums qui jouent ce rôle durant des siècles, pour prévenir les razzias des Sarrasins au Moyen Age ou des Mauresques jusqu’à l’époque moderne. L’exemple de la fortification de l’îlot rocheux de Brescou au large du Cap d’Agde contre une éventuelle menace protestante (soutenue par l’Espagne) à la fin du 16e siècle, et renforcée au début du 17e siècle, en est un cas de figure inattendu. Cette fonction de défense se confond ensuite très vite avec une autre, diamétralement opposée, mais utilisant les mêmes moyens et les mêmes emplacements, la signalisation maritime comme aide à la navigation et à l’approche des côtes. A la frontière entre pays catalan et français, Leucate se protège, au 18e siècle, des dangers venant de la mer par la construction de plusieurs redoutes et batteries à la Franqui, dont l’une, communément appelée fanal, sert également pour les marins. L’étude des fanaux et des phares de la côte languedocienne doit tenir compte à la fois de ces deux rôles. La communication optique est opérée dans un sens mer-terre puis terre-mer, comme à Agde où le relais se fait, depuis le fort et le feu de Brescou, par la redoute du 18e siècle dite «  tour des Anglais  », jusqu’au premier sémaphore du sommet du Mont d’Agde. Ce dernier est complété, au début du 19e siècle, par le grand phare majeur d’atterrissage, seul point de référence alors entre Pyrénées et Provence. Plus tard encore, ce phare est transformé en sémaphore.

On ignore souvent le réseau de défense et de communication établi à partir de 1740 par l’ingénieur militaire Jacques-Philippe Eléonore Mareschal (1689-1778) directeur des fortifications du Languedoc pour faire face à la menace anglaise apparue lors du débarquement de 1710. Appuyé sur la seule île du littoral, Brescou, et les deux monts d’Agde et de Sète, ce réseau est centré sur le point fort, enjeu majeur, que constitue alors le port de Sète  : le fort Richelieu et sa défense avancée sur la corniche, le fort Saint-Pierre, pour protéger le port, lui-même gardé par le fort du môle Saint-Louis. Ce système de défense fonctionnait en relais avec une ligne d’une douzaine de petits fortins édifiés plus tard en bord de mer. D’allure très médiévale, ils sont dotés de créneaux sur encorbellements et de meurtrières, conçus pour un petit groupe de guetteurs chargés d’alerter l’arrière-pays par des signaux. Ces fortins sont de petits édifices isolés de deux étages avec terrasse et tourelle à feux. L’alarme est donnée le jour par un système codé de drapeaux, précurseurs des sémaphores. Plusieurs ont disparu totalement ou sont en voie de disparition, comme la Vieille Nouvelle à Port-la-Nouvelle, ou sont dénaturés comme la redoute de Ballestras à Palavas.

Plusieurs de ces redoutes ont été inscrites au titre des monuments historiques  : dès 1939 comme celles du Mont Saint-Loup à Agde (dite « tour des Anglais ») et du Castellas sur le mince cordon littoral entre Sète et Marseillan. Celle du Grand-Travers à la Grande-Motte a été inscrite en 1996.

Source : Phares  Languedoc-Roussillon Eclairer la mer / signaler la terre, Ministère de la Culture et de la Communication isbn : 978-2-11-138375-3

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 53241
  • item : Tour dite Redoute du Castellas
  • Localisation :
    • Languedoc-Roussillon
    • Hérault
    • Sète
  • Code INSEE commune : 34301
  • Code postal de la commune : 34200
  • Ordre dans la liste : 6
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : redoute
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 16e siècle
    • 4e quart 16e siècle
  • Date de protection : 1939/11/06 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/10/21

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Un élément répertorié fait l'objet d'une protection : tour
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété d'une société privée 1992
  • Détails : Tour dite Redoute du Castellas (cad. C 792) : inscription par arrêté du 6 novembre 1939
  • Référence Mérimée : PA00103727

photo :

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