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Les seigneurs de La Villeneuve-au-Comte et Nedde résidaient ordinairement dans leur château de Nedde. Ce château, encore debout, est le plus remarquable du canton il est habité de nos jours par le marquis Raymond de Nedde et sa famille.
Le château de Nedde a certainement élé bâti sur l'emplacement d'un ancien château féodal dont l'origine est incertaine, mais des vestiges de tours énormes et des restes de l'enceinte primitive, qui se voyaient encore au commencement de ce siècle, ne laissent aucun doute sur son importance. Sa situation sur les bords de la Vienne avait été bien choisie : c'est le seul endroit où la vallée, assez encaissée jusqu'à Saint-Priest-Taurion, offre une ampleur assez considérable à Nedde ; les prairies, qui sur une notable longueur bordent la rivière, ont une largeur d'environ cinq cents mètres. L'aspect qu'on a de la terrasse dominant la Vienne offre par suite un coup d'oeil un peu exceptionnel dans celte partie du pays où les plaines d'une certaine étendue sont une rareté. Des futaies et taillis de chêne meublent les collines environnantes et forment avec les prairies qui les séparent de l'habitation un parc naturel d'une cinquantaine d'hectares. La construction actuelle date dans son ensemble du règne de Henri IV. La porte d'entrée est d'un style assez pur : de chaque -côté deux colonnes monolithes, aux bases et chapiteaux sculptés en plein granit et couronnées d'une importante corniche en saillie, l'encadrent et dominent un perron de plusieurs marches.
La forme générale est un quadrilatère allongé, terminé par quatre pavillons carrés, en retour, portant des tourelles à leurs angles. Le donjon carré, crénelé sur les quatre faces, en occupe le milieu.
L'extérieur a un peu souffert. La Révolution l'a effleuré en passant et a laissé son empreinte. Les girouettes monumentales qui ne menaçaient guère que le ciel ont été supprimées. Les tourelles d'angle ont disparu. Les pierres des créneaux démolis, en tombant du haut du donjon, ont brisé dans leur chute une partie de la corniche de la porte d'entrée. Les mâchicoulis restés en place, témoins silencieux des choses passées, racontent à leur manière l'histoire de ces jours qui les dépouillèrent de leur couronnement et attendent encore l'heure d'une restauration a venir. A signaler les lucarnes en pierre, à fronton triangulaire qui portent, comme dans plusieurs châteaux de cette époque, des boules en pierre, et une belle cheminée monumentale en pierre de taille d'un curieux travail.
A l'intérieur, dans le donjon, un escalier en pierre, de vastes proportions, avec deux étages voûtés. Au premier étage, la salle de justice de vingt-trois mètres de longueur, avec son énorme cheminée Henri IV, à colonnes en pierre.
Une partie notable des aménagements intérieurs date de Louis XIII, en particulier deux chambres à boiseries sculptées et garnies de tapisserie. Les lits de ces chambres sont placés sur une estrade où l'on monte par un degré, et fermée par une balustrade avec une porte à doubles battants au milieu. Un de ces lits est remarquable par le dessin des ornements. Les pièces sont de grandes dimensions : cinq d'entre elles sonl entièrement garnies de vieilles tapisseries, pour la plupart d'Aubusson. Celles du salon sont attribuées aux Gobeîins.
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