Cathédrale Saint-Etienne

La cathédrale de Limoges, commencée en 1273, était riche en vitraux de la seconde période. En rapprochant de l'inventaire détaillé de l'état actuel des lieux une description rapide de cet édifice écrite en 1680, nous pourrons mesurer toute l'étendue de nos pertes. Plusieurs de ces détails, en apparence étrangers au sujet que nous traitons, nous expliqueront les blasons épars sur ces verrières, blasons dont les recueils héraldiques n'ont pu nous donner la clef. Ainsi nous serons fixés en même temps sur les noms des donateurs et sur la date de ces vitraux. C'est à la fois la raison et l'excuse de cette longue citation :

« Tout est si rare et si bien ouvragé (dans cette église de St-Etienne) qu'on ne sçait à quoy donner l'advantage. Toutes les vitres y sont belles par excellence avec des figures et peintures : il y a deux roses trez-belles : l'une sur la grande porte, et l'autre de l'autre côté; elles sont fermées par le devant de fer ouvragé par replis et cercles. Le choeur et les chapelles qui l'entourent en demy cercle font la principale partie de l'église; proche la porte du choeur il y a un beau bénitier de marbre blanc, qui semble tout d'une piece; et les armes de M. de Langeac, qui sont de vairs et de pals, y sont gravées au milieu aussi bien qu'au dehors. On dit qu'il fit encore cet enjolivement qui est à la façade du choeur, où il y a quantité de figures de saints et de saintes. Voicy le nombre des chapelles qui entourent tout le choeur :

Celle de Saint-Martial et Sainte-Valérie, qui est à l'entrée de la grande porte à main gauche. C'est cette chapelle où saint Martial célébroit la messe quand sainte Valérie souffrit le martyre, et luy vint faire homage de sa teste. Aprez cette chapelle est une grande porte de plusieurs rondeaux de fer, qui ouvre et ferme le chemin qui va tout à l'entour du choeur; la deuxieme, qui est à main gauche ainsi que toutes les autres de ce chemin, est celle de Sainte-Marie-Madeleine; la troisieme, en tirant plus avant, est de Saint-Jean-l'Evangéliste; la quatrième, de Saint-Pierre l'apostre; la cinquieme est de Saint-Léonard et Saint-Léobon; la sixieme , de Saint-Nicolas; la septieme, de Saint-Thomas apostre; la huitieme est la chapelle du Crucifix , qui dépend des vicaires; la neuvieme, celle de Nostre-Dame, autrement des Trois-Roys, qui acheve la circonférence du choeur. En la septieme, de Saint-Thomas, est inhumé le vénérable patriarche l'Amy; son mausolée est relevé au milieu de la chapelle. En la huitième, du Crucifix, il y a un sépulchre relevé de terre d'un diacre ou archidiacre revêtu de ses habits. En la neuvieme se void le sépulchre de Gerbert, évesque de Limoges, semblable à celui du patriarche l'Amy.

Le reste de la nef, qui commence à la sortie du choeur, et aboutit à la petite porte, est soustenu de quatre grands pilliers, qui se joignent l'un l'autre en arête, et forment des arcades : la premiere, qui est proche de la porte qui conduit au clocher, est plus haute que les deux autres des deux cotez de l'entrée dela nef. Il y a deux chapelles de chaque coté qui font que l'espace de l'entrée par cette petite porte est plus étroit que celuy de la grande qui va directement aboutir jusques aux orgues. Or, comptant les chapelles en entrant par la petite porte pour aller au choeur, la premiere est celle de l'Ecce Homo, à cause qu'il y a à l'autel et dans la vitre la figure de l'Ecce Homo; on y tient le pain qu'on donne en aumône le jour de la Cène. On la nomme aussi des Joviond, parce qu'ils y avoient leur sépulture. La seconde, qui lui est propre, est de Saint-Joseph, et se nomme communément de Thoüars, à cause de Jean du Peyrat, chanoine de Limoges, et doyen de Thoüars en Poitou, qui l'a fondée ou dottée. Aux vitres d'icelle il y a l'image de la Vierge tenant son fils, et, à son costé droit, saint Estienne avec un chanoine à genoux, habillé d'un habit religieux tirant sur le bleu, et ayant la coronne monachale, et l'aumusse au bras. Il y a aussi, tant à la même vitre qu'au tableau de l'autel, des chanoines dépeints avec la coronne et l'aumusse, et l'habit noir blaffard qui semble approcher du bleu. Ce qui est un témoignage de l'état de chanoines réguliers de St-Augustin qu'ils ont gardé et pratiqué durant plusieurs siècles.

La premiere chapelle de l'autre côté, fondée par les Benoist, s'appelle Nostre-Dame-de-Lorette. Il y a, dans cette chapelle, le tombeau d'un de la famille. Aux vitres il y a trois figures : la premiere, comme d'un empereur avec l'épée en la droite, et un globe avec l'aigle sur l'épaule; en la gauche, la coronne en teste, avec des fleurs de lys sur son habit, qui marque Charlemagne; proche de luy est la figure d'un capitaine qui a une épée à la main et un lion aux pieds : c'est Pépin, à qui Dupleix attribue d'avoir tué un lion; auprez de celuy-là étoit un autre capitaine avec le casque en tête ombragé d'un grand panache, et l'épée en main, et des fleurs de lys sur son habit : c'est Louis-le-Débonnaire. Et, comme ces trois rois ont concouru au bien et augmentation de cette église de Saint-Estienne, on a représenté là leur figure pour un mémorial éternel de leurs bienfaits. La seconde chapelle est de l'Ange-Gardien, et des Bastide, qui s'y font ensevelir : il y a dans la muraille un écriteau avec des vers latins que je n'ai voulu transcrire pour estre en trop grand nombre. Ils y furent apposés l'an 1516 pour honorer un de cette famille, qui est qualifié summus presbyterorum, summus praecentorum. Il a pour armes une tête de taureau en face ou en plein ».

Dans l'état actuel de la cathédrale inachevée :

Quatre fenêtres éclairent les chapelles des bas-côtés; Vingt-quatre fenêtres sont ouvertes dans les chapelles qui rayonnent autour du choeur; Onze fenêtres, deux roses, deux tympans, sont percés dans le transept; La nef, composée seulement de deux travées, est ouverte sur chaque face entre les piliers; Treize vitraux éclairent le choeur; En tout soixante baies, formant une surface de vitrerie qui dépasse huit cent cinquante mètres carrés.

Voici l'état présent des lieux, et ce qui nous reste de tant de magnificences. Les vitres qui éclairent les chapelles des bas-côtés de la nef et du choeur, plus accessibles par leur position aux projectiles et aux coups, ont été détruites dans la partie inférieure. Il en est de même des hauts vitraux de la nef et du transept. Seule la rose du nord et la plus grande partie des vitraux du choeur (dix sur treize) ont été sauvées en entier. Malgré les mutilations, les parties conservées sont assez nombreuses pour nous permettre de rétablir le brillant ensemble dont elles firent partie.

Source : Histoire de la peinture sur verre en Limousin Par Jacques Texier en 1847.

photo pour Cathédrale Saint-Etienne

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 142653
  • item : Cathédrale Saint-Etienne
  • Localisation :
    • Limousin
    • Haute-Vienne
    • Limoges
  • Code INSEE commune : 87085
  • Code postal de la commune : 87000
  • Ordre dans la liste : 20
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : cathédrale
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Année : 1273
  • Date de protection : 1862 : classé MH
  • Date de versement : 1993/09/15

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • Le décor est composé de : 'vitrail'
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : 18 04 1914 (J.O.).
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de l'etat 1992
  • Photo : 134b931c93f73f2416ce2729d3866a4f.jpg
  • Détails : Cathédrale Saint-Etienne : classement par liste de 1862
  • Référence Mérimée : PA00100333

photo : Lumière du matin

photo : Lumière du matin