photo : Lumière du matin
Ville située sur la rive gauche de la Vienne, près des consins de la Marche, à quatre lieues de Bourganeuf et à sept de Limoges.
Cette ville était anciennement nommée "Antimonasterium" ou "Acfense monasterium ad Vingennam", elle doit son origine à une abbaye qui Fut sécularisée et convertie en collégiale.
La collégiale ,sous le titre de Saint-Etienne, est composée d'un Prévôt et de treize Chanoines. II y a un couvent d'Ursulines, établi en 1619. On trouve aussi dans cette ville un hôpital desservi par des Hospitalières de Luzignan.
Source : Description du Poitou, Limousin, la Marche Par Jacques-Antoine Dulaure en 1789.
Eymoutiers, dont l'étymologie dérive de Moûtier d'Ahent (Ahenti seu Agenti monasterium), tire son nom d'un monastère que l'évêque de Limoges Hildegaire y construisit vers la fin du Xe siècle. Son successeur Hilduin changea ce monastère en collégiale. Trois ans après, c'est-à-dire l'an 1012, Hilduin, ayant jeté les fondements de la cathédrale romane de Limoges, alla mourir à Eymouliers (1).
Si nous notons cette particularité, c'est parce que tous les historiens du Limousin, à la suite du P. Bonaventure, se sont trompés en faisant mourir Hilduin, non pas à Eymoutiers, mais au monastère d'Ahun, dans la Marche. Leur erreur vient de ce qu'ils ont pris le moûtier d'Ahent pour le moûtier d'Ahun. Pour quiconque lit avec attention le texte du chroniqueur Adémar, il ne saurait y avoir sur ce point aucune équivoque (2).
(1) Alduinus autem episcopus monasterium sancti Stephani Agentense, quod Hildegarius ornate disposuerat in magna caterva monachorum, triennium antequam moreretur destruxit et canonicos ibi restituit. — Abiensque inde ad Ecclesiam Agento, undemonachos exlruserat, ibi spiritum exhalavit. (adémar, Patrolog., T. Cxli,co1. 52 et 62.)
(2) Bonav, T. III p. 387.
C'était, avant la révolution, une église collégiale. Le chapitre d'Eymoutiers se composait d'un prévôt et de treize chanoines. L'église est formée de deux parties parfaitement distinctes :
Le clocher, la nef, le transept, en style plein-cintré d'une construction lourde et ancienne, doivent dater de la fin du Xe siècle, c'est-à dire font partie de la construction primitive du monastère fondé par Hildegaire, évêque de Limoges.
Le chœur, le sanctuaire, les deux chapelles latérales de l'est accusent clairement l'architecture de la seconde moitié du XVe siècle. Un document authentique, cité par M. l'abbé Texier, confirme la date de cette seconde partie de l'église. Une bulle de Sixte IV invite les fidèles à faire des aumônes pour l'entier achèvement de cet édifice, détruit par les ennemis de l'Etat: elle loue la libéralité de Louis XI, roi de France, et du duc de Nemours, dont les offrandes récentes ont facilité son rétablissement. Cet acte est daté du 9 des calendes de septembre 1475.
Les vitraux qui ornent cette dernière partie de l'Église sont fort remarquables : on n'en cite pas de plus curieux dans le diocèse de Limoges Ils datent, comme cette partie de l'église dont ils font l'ornement, de la seconde moitié du xv siècle. Parmi les écussons qu'où y distingue, nous y citerons les deux suivants :
Nous soupçonnons que ces dernières armoiries étaient celles du chapitre d'Eymoutiers. Celles du chapitre de Limoges, qui se voient encore sur les vitraux du chapitre de la cathédrale, étaient d'azur à cinq fleurs de lys d'or, trois et deux.
On trouve l'histoire du chapitre d'Eymoutiers dans le travail plein de recherches consciencieuses que l'abbé Legros a rédigé, d'après les notes du savant Nadaud, sur les collégiales du Limousin. Ce manuscrit est conservé au grand séminaire de Limoges.
Nous disions, dans la précédente édition de la Revue archéologique, qu'on trouvait « dans le trésor des reliques une statuette de sainte Anne et un reliquaire dela vraie croix.» La fabrique d'Eymoutiers, appréciant l'argent plus que l'art, a cédé à un brocanteur cette statuette de sainte Anne.
Source : Revue archéologique et historique de la Haute-Vienne Par François Arbellot en 1854.