Château de Saint-Dizier

On ne trouve pas beaucoup d'informations sur le vieux château de Saint-Dizier, quelques rares documents nous permettent toutefois d'avoir un aperçu de son histoire comme celui extrait de la chronique de champagne :

Voici trois quittances qui servent à nous faire connaître le nom de trois gouverneurs du château de St-Dizier. « Michel de Castelnau de Mauvissière, chevalier, capitaine de cinquante hommes d'armes, et gouverneur de la ville de Saint-Dizier, reconnoît avoir reçu la somme de 1200 liv. ts. en testons, pour les frais d'un voiage fait sur chevaux de poste de Paris à La Rochelle et en plusieurs lieux et ports de mer.
Fait le 24 avril 1571.»

« Quittance de Jean de Ligouim, gouverneur de la ville et château de Saint-Dizier, de la somme de 300 écus, reçu d'Emond Berthelin, receveur général des finances en la généralité de Champagne, à nous ordonnée par monseigneur le duc de Guise.
Fait le i5 aoust 1594.»

« Benoist le Roy, lieutenant pour le roi au gouvernement de la ville et château de Saint-Dizier, sous le sieur de Besme, gouverneur dudit lieu, reconnoît avoir reçu de Jean Charron, thresorier général de l'extraordinaire des guerres, la somme de 45 liv. ts.
Fait le 16 juin 1611.»

L'histoire de la ville nous donne encore quelques information sur l'état du château à la fin du XIXe siècle mais guère plus voici son histoire :

Histoire de Saint-Dizier

Saint-Dizier doit son nom à un saint évêque de Langres martyrisé vers la fin du IIIe siècle par les Vandales. Au Ve siècle, la destruction de la ville de Perthes par les barbares fit refluer les habitants à Saint-Dizier. La ville reçut de nouvelles adjonctions dans les temps postérieurs : le faubourg de Gigny, formé du village du même nom, est antérieur au Xe siècle ; le faubourg la Noue dépendait de la paroisse d'Hallignicourt et se trouva réuni à la ville au XVIe siècle.

Le premier seigneur de Saint-Dizier qui nous soit connu est un Hildérent de Dampierre. Le père Anselme met en tête de sa série des seigneurs de Saint-Dizier, Thibaut, seigneur de Dampierre, qui vivait en 1090. Les habitants furent affranchis en 1228, par Guillaume II de Dampierre-Bourbon et Marguerite, comtesse de Flandre, sa femme. Une charte complète, formant un corps de lois, constitua les droits et les devoirs réciproques du seigneur et de ses vassaux. Treize échevins élus chaque année étaient chargés de la police et du jugement des causes civiles et criminelles. Le bailli du seigneur n'avait alors d'autre autorité que celle de représenter son maître, de faire exécuter les jugements des échevins et de convoquer le ban et l'arrière-ban de la seigneurie.

En 1488, lorsque Saint-Dizier fut réuni à la couronne, le bailli absorba à son profit les droits de justice des échevins. Nous avons dit que le premier seigneur était Hilderent de Dampierre ; cette famille posséda Saint-Dizier jusqu'à la fin du XIVe siècle, époque à laquelle un tiers de la terre fut acheté par Charles VII; les autres tiers passèrent à Jean de Vergy, héritier par les femmes du dernier possesseur, et furent réunis à la couronne en 1434.

En 1560, le douaire de Marie Stuart fut établi sur la terre de Saint-Dizier. Cette princesse prit quelquefois le litre de dame de Saint-Dizier. Pendant les guerres du XVIe siècle, les ligueurs occupèrent Saint-Dizier de 1584 à 1594. Claude de Lorraine remit cette ville à Henri IV qui la visita en 1603.

Au XVIIe siècle, le duc d'Orléans était possesseur de Saint-Dizier et ses descendants l'ont conservé jusqu'en 1790. Saint-Dizier, en se développant par l'industrie de ses habitants, devint, sous l'influence des anciennes franchises municipales, une importante ville fortifiée. Moreri nous cite la mémorable défense que fit le comte de Sancerre, enfermé dans cette cité, contre l'armée de Charles-Quint, en 1544, bravement soutenu par les « manants et habitants de Saint-Dizier, » d'où est resté encore aujourd'hui le sobriquet de « Bragars de Saint-Dizier. » Le courage que déployèrent en cette circonstance les habitants de cette ville est au-dessus de tout éloge. Le comte obtint par eux une capitulation qui lui permit de sortir de la ville, enseignes déployées, « au son du tambourin, en mode de guerre. » A cette occasion, le parlement de Paris ordonna une procession solennelle où l'on chanta le Te Deum « pour rendre grâce à Dieu de la virile résistance des manants et habitants de Saint-Dizier ».

Lorsque la paix de Crépy eut rendu cette ville à la France, le roi fit relever ses fortifications. Michel de Castelnau de Mauvissière, chevalier, était gouverneur de Saint-Dizier en 1571. Jean de Lingoin l'était en 1574. Henri IV et Marie de Médicis firent leur entrée solennelle à Saint-Dizier le 10 avril 1603.

En 1775, un violent incendie dévora plus de deux cents maisons à Saint-Dizier. L'église Notre-Dame, fondée au XIIe siècle par Guy II de Dampierre, et tous les édifices publics furent enveloppés dans cette triste destruction. Des secours furent apportés aux habitants par les villes voisines et l'évêque de Châlons, M. de Juigné.

Aujourd'hui, Saint-Dizier est une jolie ville, formée de rues droites et bien percées, bordées de maisons bien bâties. Elle est renommée pour l'industrie des fers, pour ses forges et pour l'exploitation des bois de construction à l'usage de la marine que produisent les belles forêts qui l'avoisinent. Les prix de Saint-Dizier font autorité sur les marchés des fontes et des fers en France.

Les fortifications de cette cité ont entièrement disparu, et il ne reste plus que quelques traces de son ancien château. Sur l'emplacement occupé autrefois par l'une des tours les plus considérables, le Fort-Carré, on vient de construire une école communale.

Source : Géographie historique industrielle et statistique du département de la Haute Marne par Jean-Baptiste Carnandet en 1860

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 82795
  • item : Château de Saint-Dizier
  • Localisation :
    • Champagne-Ardenne
    • Haute-Marne
    • Saint-Dizier
  • Code INSEE commune : 52448
  • Code postal de la commune : 52100
  • Ordre dans la liste : 3
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : château
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 13e siècle
    • 16e siècle
  • Date de protection : 1994/03/02 : inscrit MH partiellement
  • Date de versement : 1996/04/16

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :8 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • tour
    • enceinte
    • courtine
    • porte
    • cour
    • bastion
    • port
    • batterie
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • Cette construction a été affectée a l'usage de : sous-préfecture

Autre

  • Divers : 3 informations diverses sont disponibles :
    • propriété d'une personne privée
    • propriété d'une société privée 1994
    • propriété du département
  • Détail :
    • Vestiges du château et de son enceinte (tours d' entrée, ancienne porte, tours de la terrasse, du moulin, de la batterie et du Saint-Esprit avec leurs courtines)
    • bastion en terre dit le Cavalier (cad. CP 63, 121, 123) : inscription par arrêté du 2 mars 1994
  • Référence Mérimée : PA00132595

photo : Lomyre