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Montgiscard est une petite ville à trois lieues de Toulouse, en laquelle il y avait anciennement un château et un Bourg.L'Historien de Raimond Conte de Toulouse ecrit,que Simon Conte de Montfort venant du siège de Beaucaire, il se rafraichit plutôt à Montgiscard que d'entrer dans Toulouse et l'Auteur de la Chronique appelée Prœclara Francorum Facinora écrit, que Raimond le Vieux Conte de Toulouse, en l'an 1211 à cause de l'inimitié qu'il portait à Maffie de Beluese son cousin,Seigneur de Beluese et Montgiscard, assiégea le Bourg dudit Montgiscard, qui était près du Château et le ruina entièrement. D'où nous pouvons aussi recueillir qu'audit temps, Maffre de Beluese était Seigneur de Montgiscard.
Source : Memoires de l'histoire du Languedoc par Guillaume de Catel 1633.
Montgiscard possède, outre son église, consacrée à la Vierge, la célèbre chapelle de Notre-Dame de Roqueville, située au haut d'une colline, le long du canal du Midi. La statue qu'on vénère dans cette chapelle fut trouvée, comme celle d'Alet et de Bruguières, par un laboureur qui, traçant un sillon, sentit le soc de sa charrue arrêté par une grosse pierre, sous laquelle il découvrit cette statue dans une niche informe. On construisit provisoirement, sur le lieu même, un oratoire; on y plaça l'image sur un piédestal, et elle devint aussitôt l'objet de la vénération de Montgiscard, ainsi que des paroisses voisines et de toute la contrée.
Bien qu'on ne sache pas exactement quelle date assigner à l'érection de ce sanctuaire, son antiquité est incontestable. Dès l'an 1315, un autel fut élevé à la sainte Vierge dans cette église (Une pierre de cet autel portait en lettres gothiques l'inscription suivante : Anno millesimo trecentesimo quinto decimo, mensis maii tertio, fuit œdificatum istud altare beatœ Virginis.) ; ce qui prouve que la dévotion y était bien plus ancienne. Les Albigeois, ne pouvant supporter l'honneur qu'on y rendait à Marie, entassèrent, autour du monument, les matières combustibles qui se trouvèrent sous leurs mains, et y mirent le feu ; mais, chose merveilleuse, dit un cantique du temps, les flammes formèrent, autour du temple de Marie, comme des rayons de gloire qui le faisaient resplendir jusque dans le lointain, sans rien consumer un instant, la chapelle parut disparaître sous les flammes ; mais, comme le phénix, qui renaît de ses cendres, elle reparut rajeunie et plus brillante. Ce prodige, en l'illustrant, attira un nombre de pèlerins plus grand que jamais.
Pendant longtemps, il n'y eut qu'un seul prêtre, a Roqueville, pour en desservir la chapelle ; mais vers la fin de la première moitié du dix-septième siècle, plusieurs prêtres de Montgiscard vinrent s'y établir, et y formèrent une société de missionnaires, qui, de là, se répandaient dans les environs pour les évangéliser.
Source : Notre-Dame de France ou Histoire du culte de la Sainte Vierge par André Jean Marie Hamon 1863.