photo : Daniel Pelletier
Arcachon est de création toute récente, son nom lui-même est tout moderne (ndw : source de 1885), car il signifie résine, dans le langage du pays, et l'industrie résinière date à peine d'une soixantaine d'années.
En 1830, il n'existait là que quelques cabanes de pêcheurs et l'on ne pouvait arriver à Arcachon qu'à cheval ou sur des échasses. Ce n'est qu'en 1845 que fut élevée la chaussée qui vient de la Teste. Enfin, le grand mouvement qui a fait Arcachon date de l'époque de la construction du chemin de fer et M. Pereire a contribué puissamment à mettre à la mode Arcachon et sa forêt.
Le bassin d'Arcachon est une grande baie triangulaire de 80 kilomètres de tour, qui communique au Sud avec l'Océan au cap Féret, le "Curianum promontorium" des Romains. Les bains de mer sont installés sur une plage sablonneuse à pente très douce, et il ne leur manque que le coup de lame de l'Océan pour être parfaits.
Mais ce qui doit surtout nous intéresser est la ville d'hiver, la ville de la forêt. Le caractère essentiel de la station d'Arcachon est précisément d'être installée au milieu des bois de pins, et c'est en grande partie aux émanations résineuses dont l'air est saturé que l'on doit les cures merveilleuses obtenues par le Séjour au milieu de ces forêts.
Les frères Péreire, personnages importants de la ville d'Arcachon, sont a l'origine d'un ensemble de villas néo-gothiques, mauresques, coloniales et suisses, dont la Villa Téresa construite aux environs de 1882 dans ce secteur.
La villa est entourée d'un parc important, elle est construite à la fin du XIXe siècle sur un emplacement constructible de la Ville d'Hiver. Le premier propriétaire connu serait en 1882 est Mr Lewis, alors artiste peintre irlandais.
Par la suite, c'est l'entrepreneur Blavy qui rachète cette villa. Il n'y habite pas mais l'utilise comme « vitrine » et y invite le "grand monde" comme Charles Lecocq (musicien), le sultan du Maroc Moulay Youssef en 1926, mais aussi ses clients importants.
Cette construction est d'inspiration "hispano-mauresque", elle est constituée principalement pierre calcaire, de brique, de terre cuite (émaillée par endroit). Le charme de cette demeure est principalement lié a son ensemble décoratif très riche.
Le rez-de-chaussée (vestibule), est composé de boiseries qui entourent de vastes compositions décoratives en céramiques polychromes illustrent entre autre :
Un escalier conduit à une mezzanine avec balustres ornés de rosaces.
Le salon est couvert d'un un plafond à caissons illustrant les 4 saisons.
La salle à manger, est dotée quant a elle d'un plafond stuqué de style baroque viennois en-cadrant une toile du peintre anversois J. Georges.
Vers 1928, le décès de Blavy, provoque l'abandon de la villa. Elle est alors ruinée, pillée de ses ornements et sa démolition semble prévisible. C'est alors que le comité de défense de la ville d'hiver entre en scène et la sauve de la destruction en orchestrant son inscription en 1980.
D'après l'AFP (15 09 2001) : Depuis son acquisition en 1988, ses propriétaires, Arlette et Denis Baurès, se sentent investis d'une mission: "réanimer la villa". Parce que jusque là, "tout était mort", souligne Arlette Baurès. Le bâtiment est devenu un hôtel trois étoiles.
(Source : www.arcachon-guide.fr, AFP, gallica)