photo : Filou30
Veuve LOUIS CHAMBON, a Saint-Paul-La-coste (france). L'évite-mariage, cet ingénieux système dont l'adoption est générale dans toutes les filatures perfectionnées, et qui empêche les fils de soie de se mêler, a eu pour inventeur feu M. Louis Chambon, dont le fils et la veuve suivent les belles traditions de progrès dans l'industrie des soies moulinées et filées.
Source : Album de l'Exposition universelle par Léon Brisse 1859.
Contrée déshéritée, ingrate, les Cévennes devinrent terre de prospérité grâce à la magie du mûrier et du ver à soie. L'essor de la sériciculture entraîna celui des opérations secondaires de la soie : filature, moulinage, tissage, bonneterie, qui connurent un essor semblable durant tout le XVIIIe siècle.
En l656, la première manufacture de bas au métier fut diffusée en Languedoc où elle connut un remarquable essor sous la forme du travail à domicile. Après une période d'expansion de la fabrique nîmoise, Le Vigan et Ganges devinrent les principaux centres de la bonneterie de soie qui succéda à la fabrication de bas et bonnets de laine déjà prospère au XVIIe siècle. Elle employait des soies d'Italie et d'Extrême Orient ainsi que de la schappe et de la soie grège du pays.
Restait à transformer l’industrie domestique en véritable industrie manufacturière.
Chaque propriétaire possédait son tour et filait lui-même sa récolte. Les autorités jugèrent que les tissages se faisaient au mépris des règles élémentaires de l'hygiène et au détriment de la qualité du fil. Les critiques les plus souvent formulées portaient sur l'usage d'étouffer les chrysalides dans les fours des boulangers. Des mesures sévères furent prises afin d’améliorer la qualité des soies du Languedoc.
Les premières filatures fonctionnent dès l7l7 autour de Ganges et de Le Vigan.
De l753 à l761, 4l5 000 mûriers sont plantés et les Cévennes deviennent alors le principal centre séricicole français.
La filature se concentre de préférence dans les Cévennes (Valleraugues, Saint-Jean-du-Gard, Le Vigan, Saint-Paul-la-Coste, Saint-Germain-de-Calberte, Anduze, Saint-Hippolyte, Sumène, Ganges...), le moulinage et le tissage de la soie se réalisent dans la plaine (Uzès, Bagnols, Pont-Saint-Esprit, Nîmes ...) Dès le milieu du XVIIIe siècle, les intendants édictèrent des ordonnances établissant « discipline et subordination dans les filatures de soie ».
En l754, un arrêté royal libère Ganges de la sujétion où la tenait Nîmes en permettant le libre développement de la fabrication des bas.
A la veille de la Révolution, le diocèse d'Alais possédait 2000 tours.
Source : citation tirée de L'odyssée de la soie cévenole par François Dumûrier 2005.
Source : ministère de la culture.