Citadelle (ancienne)

Fort Vauban

Cette citadelle édifiée dans le style Vauban en 1688 fut d'abord une prison pour les protestants, avant d'être la prison d'Alès qui a fermé ses portes en 1990.

De nos jours, le fort se visite en partie lors des Journées du Patrimoine ou sur réservation auprès de l'Office de Tourisme d'Alès (tél : 04 66 52 3215), on peut, de plus, facilement accéder aux terrasses et y admirer les jardins du Bosquet.

Catherine Bernié-Boissard dans son ouvrage "Autour de Nîmes et de sa région" nous apprend que comme à Nîmes, la citadelle est imposée par Louis XIV, peut de temps après la révocation de l’Édit de Nantes. Comme celle d'Alès ou de Saint-Hyppolite-du-fort, elle sert de prison pour les camisards.

Ce rôle de prison ou lieu de détention est repris a une période bien plus proche puisqu'il est fait mention du fort d'Alès dans plusieurs écrit relatant les évènement de la seconde guerre mondiale :

Marielle Boisson dans "Itinéraire d'une enfant naïve, Mémoires d'une Cévenole" fait mention du fort en ces termes :

"Oui ! L'ennemi était partout et ça me fichait la trouille. Et puis il y avait aussi les cris des hommes torturés quand je passait près du fort Vauban ; il me semble encore les entendre... peu de temps après que ton grand père a rejoint le maquis, les enfants et moi avons fini par quitter Alès pour aller vivre aux Plantiers chez mes beaux-parents."

André Tiano dans "La lutte contre l'exclusion dans le Languedoc (1789-2000)", fait aussi allusion au fort et à ce qui y a été constaté. A propos de la milice dans la région il explique que :

"certains partirent combattre les maquis ou participèrent à des interrogatoires, à des cours martiales, à des exécutions ; d’autres restèrent dans les casernes languedociennes et se contentèrent de patrouiller et d'autres s'éclipsèrent au moment de la mobilisation. Ils ont quand même tous été condamnés, en général à un an de prison pour les derniers. Si on admet que l'adhésion à la milice vaut prise de position dans la guerre civile entre Vichy et la Résistance, ils sont victimes de leurs choix et ne sont pas des exclus. Or la découverte des atrocités en août 1944, dans les murs, tâches de sang encore frais, du Fort-Vauban à Alès, de l'hôtel Silhol à Nîmes, de la caserne de Lauwe à Montpellier ou de la villa de la route de Toulouse à Carcassonne explique les réactions sanglantes du début et même les condamnations de ceux des miliciens et des membres du PPF qui n'avaient fait qu'adhérer."

Source : F. Paoli et l'association gérant le site.