photo : Lumière du matin
L'église de Brasparts, commencée en 1551 comme l'indique la date qui surmonte la porte Ouest, sous le clocher, est de style gothique dans la plus grande partie-de ses détails. Cette porte Ouest est encadrée de jolies moulures prismatiques et surmontée de deux pinacles et d'une accolade ornée de crochets à feuilles frisées.
Le clocher a une première galerie gothique, portée sur une triple corniche très saillante, au-dessus de laquelle s'élève la chambre des cloches, différente de style et postérieure de plusieurs années, formée de deux hautes arcades ouvertes. Puis vient une seconde galerie, composée de balustres genre Renaissance, de laquelle part une flèche élégante ajourée à sa base par de larges lucarnes et hérissée à ses arêtes de crossettes végétales. Une belle tourelle octogonale à sa base et passant ensuite à la forme circulaire, sert de cage d'escalier pour monter à la chambre des cloches.
Sur la façade Sud de l'église, un élégant porche, mi-gothique et mi-Renaissance, porte la date de 1589. L'arcade qui en forme l'entrée et la porte double du fond ont leurs détails empruntés à l'ornementation flamboyante, ainsi que la voûte divisée en huit triangles par un arc doubleau et quatre arcs ogives. Au contraire, les contreforts qui appuient les angles sont agrémentée de niches, colonnettes et pilastres Renaissance et sont couronnés de clochetons de même style. La niche du milieu du fronton abrite une statue de saint Pierre, et le tout est terminé par un clocheton très élancé.
Les niches intérieures qui renferment les statues des Apôtres reposent sur des culs-de-lampe dont quelques uns sont de facture Renaissance, tandis que d'autres sont formés de feuilles frisées ou de cariatides bizarres : sirène à tête cornue tenant une pomme dans sa main, personnage accosté d'un chien et d'un lapin qu'il tient tous deux par la patte, peut être pour les accorder. Les statues des Apôtres sont grêles, raides, revêtues de draperies très serrées. Au-dessous de la statue de saint Jean l'Évangéliste on lit cette inscription :
LA 1592.L.GODO.LORS.FAB.
Au fond, au-dessus du trumeau qui sépare les deux portes, est une statue du Sauveur, bénissant de la main droite et tenant de la gauche le globe du monde. Il est vêtu d'une robe sans ceinture, à plis serrés et parallèles.
Cette représentation de Notre-Seigneur se retrouve dans une foule d'autres porches de la même époque, comme à Guimiliau, Bodilis, Pleyben, Plomodiern, etc.
Les compartiments de la voûte sont ornés de peintures qui doivent dater d'une époque rapprochée de la construction et qui sont encore assez reconnaissables :
Sur le côté du transept Sud s'ouvre une jolie porte en anse de panier, avec nervures et colonnettes à cannelures tordues en spirale, qui soutiennent deux pinacles et une accolade de couronnement. Les angles de ce transept sont appuyés par des contreforts surmontée de clochetons gothiques.
Par ailleurs, l'extérieur de l'église n'offre rien de particulier, si ce n'est la date de 1720 qui se trouve à l'abside et qui indique un travail de restauration. D'autres parties ont été remaniées dans des réparations récentes.
Le maître autel est surmonté d'un baldaquin semi-circulaire supporté par quatre colonnes corinthiennes. A l'entrée du sanctuaire, dans des niches qui garnissent les pans-coupés, sont les statues de Notre-Dame de Brasparts et de saint Tujan, patrons de la paroisse ; ce dernier portant chape, mitre et crosse. Les deux statues sont remarquables par la beauté de leurs draperies, par leur air de grandeur et de noblesse.
Dans le transept Nord est l'autel du Rosaire dont le retable comprend quatre colonnes torses entourées de branches de vigne, et qui encadrent un panneau central contenant en sculpture Notre-Dame et l'Enfant-Jésus donnant le Rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne. Tout autour sont les médaillons des quinze mystères. Dans une petite niche formant le fronton est la statue de saint Joseph portant l'Enfant-Jésus. Dans un coin, à peu près dissimulée, est gravée la date de 1668.
L'autel du transept Sud, beaucoup plus simple, est surmonté d'un grand tableau représentant saint Pierre-aux-Liens. Saint Pierre est dans sa prison, un ange lumineux fait tomber ses chaines et lui rend la liberté, pendant que les trois soldats commis à sa garde sont plongés dans un profond sommeil.
Deux statues de très Bon style sont en vénération dans l'église : Notre-Dame-de-Pitié, adossée à la colonne qui avoisine le porche, et saint Roch, du même coté, plus près du ch?ur.
La chaire à prêcher est décorée de belles sculptures du temps de Louis XIV, et porte à ses angles les statuettes des quatre Évangélistes.
Le vitrail qui est près du maître-autel, du coté Nord, est ancien et porte tous les caractères du XVIe siècle ; il renferme différentes scènes de la Passion, deux des panneaux ont été refaits :
A la sacristie sont conservés huit tableaux représentant les quatre Évangélistes et les quatre grands Docteurs d'Occident. L'un d'eux porte cette inscription :
SIZVNVEZ . 1649 . LOVARN : PINXIT.
Tout près de l'église, au coin de l'ancien cimetière, est l'ancien ossuaire, percé d'un fenestrage flamboyant. Au bas des rampants des pignons on voit :
Au coté Nord de l'église, est une vieille croix de cimetière portant cette date :
O : LE : BRAS : 1640 : M.0.C.CVBE
Au côté Midi, non loin du porche est un calvaire à base carrée, offrant quelques rapports avec celui de Mellac. Le Christ en croix est accosté de deux anges qui recueillent dans des calices le précieux sang coulant des plaies de ses mains et de son côté. Les deux larrons ont disparu ; mais les fûts de leurs croix sont toujours debout.
A mi-hauteur de le croix principale sont trois cariatides portant des écussons et formant culs-de-lampe pour des statuettes qui n'existent plus. Au-dessous, adossé au fut, est un saint Michel très maigre, qui plonge son épée dans le gueule de Lucifer. Plus bas encore, contre le massif de la base, Notre-Dame-de-Pitié accompagnée de deux des Saintes femmes, Sur la face est un autel en pierre, et sur les côtés, deux bénitiers.
Source : Bulletin de la Commission diocésaine d'architecture & d'archéologie 1901.
La porte de la façade ouest, formant la base du clocher, porte la date de 1551. Le porche méridional porte celle de 1587. Ce portail est orné de niches contenant les statues des apôtres, ainsi que de peintures sur la voûte, figurant les attributs des Évangélistes.
Près du porche méridional se trouve une croix calvaire dont le soubassement porte une Pietà. A l'intérieur, l'église conserve intacte la disposition de ses trois nefs. L'abside est polygonale et présente, dans la baie gauche, un vitrail représentant la Passion (Source : Ministère de la culture).