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Ce monument historique est mal connu et c'est bien dommage car toute une partie de l'édifice est antérieure aux dates que l'on donne d'ordinaire, même sur des publications de milieux autorisés. La moitié de la nef (côté de l'abside) peut être datée des années 1380-1415 ; c'est l'autre moitié du monument qui a été édifiée de la Renaissance à l'époque classique (de 1509 à 1529 pour la nef et de la fin du XVIe siècle à 1620 pour le faux transept et le clocher).
Lors d'une récente campagne de restauration de la voute lambrissée en nef renversée, on a retrouvé la date de la première restauration : 1438 ! Ainsi que les multiples dates d'intervention des charpentiers qui ont, depuis la première moitié du XVe siècle, laissé le souvenir de leurs interventions.
Des éléments stylistiques et des données de l'histoire locale permettent d'attribuer la première partie de l'église Saint-Pierre à un émule - peut-être même au fils - de Raymond du Temple, architecte du roi Charles V (Château de Vincennes, église Saint-Jean de Beauvais de Paris). Les poutres sculptées de Courville ont un caractère très particulier qui les distinguent de celles des édifices de la région dont le décor était plutôt peint. il n'est pas impossible qu'elles proviennent d'un édifice antérieur et que leur beauté les ait fait réemployer lors de l'édification de la partie absidiale. Celles qui les complètent dans l'autre moitié de l'édifice sont également sculptées dans un souci d'uniformité architecturale avec les premières, mais les motifs, ainsi que ceux des sablières, sont marqués de l'influence italienne, ce qui est bien naturel pour un monument agrandi au début du XVIème siècle.
Il existe quantité de photographies de cette vaste église dont l'architecture a séduit de nombreux photographes. Un photographe d'art a profité des échafaudages mis en place lors des restaurations de la voute ; il a pris au plus haut niveau de la muraille des vues assez spectaculaires.
La destruction des vitraux anciens de Saint-Pierre de Courville (accidentelle ou due aux méfaits de la guerre - bombardements) a été en grande partie compensée par des réalisations modernes dont plusieurs sont signées des renommés maîtres verriers chartrains Loire.