Château et sa chapelle

On ne saurait aborder l'histoire féodale d'un village de la Valdaine sans rencontrer les comtes de Valentinois. Déjà nous avons vu les Geilin ou Geilon, de la première race, concourir aux développements du monastère de St-Chaffre dans leurs terres, il nous reste à parler des Poitiers.

Le 20 janvier 1269, Aimar, l'un d'eux, obtenait par sentence arbitrale le désistement des prétentions des chevaliers de l'Hôpital de St-Jean-de-Jérusalem, plus lard chevaliers de Malte, et du prieur de St-Gilles, sur la moitié de St-Gervais, sur les juridiction, château, fief et terre de Cléon-d'Andran et Châteauneuf-de-Mazenc, au prix de l'abandon de tous ses droits à Charols. Il était convenu cependant que si les chevaliers élevaient quelque fort en ce lieu, ils le tiendraient en fief du comte. La même cession comprenait de plus les terre et château de Poët-Laval, et les propriétés de Manas et Cléon-d'Andran. Enfin, par une autre clause, le comte s'engageait pour lui et ses successeurs à n'exiger aucune imposition des habitants de Poët-Laval et Charols, à laisser aux chevaliers toute juridiction et à terminer tout procès avec eux.

Il résulte de cet acte que Charols appartenait aux Poitiers avant 1269. Nous retrouverons leur famille à Châteauneuf-de-Mazenc. En attendant, disons un mot des Hospitaliers de St-Jean-de-Jérusalem.

Les pénitences publiques usitées dans l'Église d'Occident dès le VIIIe siècle avaient mis en vogue les pélerinages ; les pélerinages firent naître les croisades.

Une fois qu'il y eut des pèlerins et des croisés, il fallut les protéger et les secourir, et ce fut le rôle des Templiers et des chevaliers de Malte.

Quelques marchands d'Amalfi, ayant obtenu la permission de bâtir une église et un hospice à Jérusalem, donnèrent l'idée de l'institution du dernier Ordre, définitivement constitué après la conquête de Jérusalem par les croisés, en 1099. Gérard, le premier maître ou supérieur de la communauté naissante, fonda des hôpitaux dans les villes maritimes, et Raymond Dupuy, son successeur, organisa la vaillante milice en trois classes : les nobles ou chevaliers, les prêtres et chapelains et les frères servants. Pour obtenir le titre de chevalier, il fallait prouver sa noblesse, faire une campagne et jurer de vivre en guerre perpétuelle contre les infidèles. Une fois reçu, le chevalier devait réciter cent cinquante pater chaque jour et observer les vieux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance.

Hugues de Revel, dauphinois d'origine, transforma les préceptoreries ou noviciats en commanderies ou dépendances confiées à un économe appelé commandeur, placé sous la surveillance d'un grand-prieur.

La monographie de Poët-Laval pourra peut-être révéler quelques nouveaux détails sur les développements de la richesse des chevaliers de St-Jean-de-Jérusalem dans notre province ; pour le moment, il ne s'agit que de Charols, et nous venons de voir comment l'Ordre acquit cette terre. L'accord de 1269 sortit son effet pendant plusieurs siècles, et en 1402, un nommé Albert Celas, poursuivi par le procureur fiscal du comte de Valentinois, obtint des arbitres choisis à cet effet d'être renvoyé devant le châtelain de Poët-Laval et Manas, son juge naturel.

Les chevaliers de St-Jean-de-Jérusalem devaient l'hommage aux comtes de Valentinois, suzerains de la contrée, et le 12 décembre 1381, frère Sicard de Murvieux, prieur de St-Gilles, le rendit à Louis de Poitiers, pour Poët-Laval, partie de Dieulefit, Falcon, Truinus, Souspierre, Cléon-d'Andran, Manas, St-Gervais et Charols. Le même comte Louis II, après avoir tenté plusieurs fois de vendre ses terres au roi de France, et irrité ainsi ses proches qui ne lui ménageaient pas les ennuis de la persécution, finit par instituer le Dauphin son héritier testamentaire, à la condition de payer 50000 écus à ses créanciers.

Depuis cette cession, Charols ne se trouve guère cité dans les archives. Cependant le 24 mars 1540, frère Jean Brotin, commandeur du Poët-Laval, fournissait au sénéchal de Valentinois et Diois séant à Montélimar un dénombrement ou détail de ses revenus à Charols où il avait :

  1. toute juridiction ;
  2. des censes directes (redevances foncières), évaluées 5 florins, 1/2 charge de blé et 12 poules ;
  3. le vingtain (20e partie des récoltes), valant 3 charges de blé, 6 charges de méteil, 2 d'orge et 2 d'avoine ;
  4. un moulin ruiné et un four banal rapportant 3 charges de blé ;
  5. une émine de blé des étrangers qui labouraient avec des bœufs dans le mandement ;
  6. 30 salmées de terre labourable, et 6 sols de chaque troupeau de passage.

Source : André Lacroix.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 37970
  • item : Château et sa chapelle
  • Localisation :
    • Rhône-Alpes
    • Drôme
    • Le Poët-Laval
  • Code INSEE commune : 26243
  • Code postal de la commune : 26160
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : château
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 12e siècle
    • 16e siècle
  • Date de protection : 1924/04/23 : classé MH
  • Date de versement : 1993/12/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :2 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • enceinte
    • chapelle
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Château et sa chapelle avec leurs murs d' enceinte (ruines) : classement par arrêté du 23 avril 1924
  • Référence Mérimée : PA00117012

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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