Eglise

la commune est limitée, au nord par Trédrez ; à l'est par Ploumiliau ; au sud par Plouzélambre ; à l'ouest par Tréduder, la mer.

Le bourg est situé sur la route de Lannion à Morlaix, à 8 kilomètres nord-est de Plestin, à 13 kilomètres S.-O. de Lannion. Quelques maisons groupées tout autour d'une église de la fin du seizième siècle, et pour ainsi dire posées dans l'eau, voilà St-Michel. Mais ce qui est saisissant et beau, ce sont ces rochers arides, cet horizon sans bornes, cette mer immense, roulant, avec une effroyable rapidité, ses vagues gigantesques sur une grève de sable fin d'une étendue de 4 kilomètres ! Ce qui est beau, c'est la vue d'un soleil couchant sur les flots, par un beau soir d'été, du haut de Roc'hellas, rocher gigantesque et a pic, que surmonte une croix ! Là vous n'avez rien à craindre, à moins de vertige, car la mer qui écume à vos pieds laisse entre elle et vous une profondeur de 33 à 40 mètres !

Al Leu Drez, ou la Lieue de Grève.

On nomme ainsi tout cet espace sablonneux qui s'étend de St-Michel à St-Efflam, et que la mer couvre à chaque marée de ses eaux tantôt calmes, tantôt houleuses. Au milieu de cette vaste grève, sillonnée de ruisseaux, s'élève une croix de pierre. Autrefois l'habitant de ce pays, avant d'entreprendre la traversée à pied ou même à cheval de cette grève laissée à sec par le reflux de la mer, ne manquait jamais d'interroger la croix. Si les flots la couvraient, il était trop tard : l'imprudent qui eût tenté le passage alors eût été infailliblement englouti. Si, au contraire, la croix se montrait au-dessus de l'eau, on disait : la croix nous voit, et l'on s'avançait sans crainte. Aujourd'hui on ne prend plus la peine de regarder la croix de pierre, car la route actuelle côtoie maintenant la grève et n'offre plus aucun danger.

Environs de St Michel en Greve

On raconte, à l'occasion de la Lieue de Grève, la charmante légende qui suit:

« Voici que minuit sonne à l'église de St-Michel-en-Grève; minuit de la Pentecôte bénie ! C'est l'heure où les vrais chrétiens reposent leur tête sur l'oreiller de balle, contents de ce que le bon Dieu leur a donné, et s'endorment au cher bruit que fait la respiration des petits enfants endormis.

« Mais Perik Scoarn, lui, n'a pas de petits enfants. C'est un jeune homme hardi et seul dans la vie. Il a vu les nobles des environs venir à l'église, et il est envieux de leurs chevaux à brides plaquées d'argent, de leurs manteaux de velours et de leurs bas de soie à coins bariolés.

« Il voudrait être riche comme eux, afin d'avoir, à l'église, un banc garni de cuir rouge, et de pouvoir conduire au pardon les belles pennérès, assises sur la croupe de son cheval et un bras appuyé sur son épaule.

« Voilà pourquoi Périk se promène sur la Lew Drez, au pied de la dune de St-Efflam, tandis que les chrétiens reposent dans leurs maisons, protégés par la Vierge. Périk est un homme amoureux de grandeurs et de belles filles ; les désirs sont aussi nombreux dans son cœur que les nids d'hirondelles de mer sur les grands récifs.

« Les vagues soupirent tristement à l'horizon noir, les cancres rongent à petit bruit les cadavres des noyés ; le vent qui souffle dans les fentes de Roch-Ellas imite le sifflet des collecteurs de la Lew-Drez; mais Scoarn se promène toujours.

« Il regarde la montagne, et repasse dans sa mémoire ce que lui a dit le vieux mendiant de la croix d'Yar. Le vieux mendiant sait ce qui s'est passé dans la contrée, alors que nos plus vieux chênes étaient encore des glands et nos plus vieilles corneilles des œufs non couvés.

« Or, le vieux mendiant d'Yar lui a dit que là où se dresse aujourd'hui la dune de St-Efflam s'étendait autrefois une ville puissante. Les flottes de cette ville couvraient la mer et elle était gouvernée par un roi ayant pour sceptre une baguette de noisetier, avec laquelle il changeait toute chose selon son désir.

« Mais la ville et le roi furent damnés pour leurs crimes, si bien qu'un jour, par l'ordre de Dieu, les grèves s'élevèrent comme les flots d'une eau bouillonnante et engloutirent la cité. Seulement, chaque année, la nuit de la Pentecôte, au premier coup de minuit, un passage s'ouvre dans la montagne et permet d'arriver jusqu'au palais du roi.

« Dans la dernière salle de ce palais se trouve suspendue la baguette de noisetier qui donne tout pouvoir ; mais pour arriver jusqu'à elle il faut se hâter, car, aussitôt que le dernier son de minuit s'est éteint, le passage se referme et ne doit se rouvrir qu'à la Pentecôte suivante.

« Scoarn a retenu ce récit du vieux mendiant d'Yar, et voilà pourquoi il se promène si tard sur la Lew Drez.

« Enfin un tintement aigu retentit au clocher de St-Michel ; Scoarn tressaille ! il regarde, à la clarté des étoiles, le rocher de granit qui forme la tête de la montagne, et le voit s'entrouvrir lentement comme la gueule d'un dragon qui s'éveille.

« Il assure alors à son poignet le cordon de cuir qui retient son Pen-bas et se précipite dans le passage, d'abord obscur, puis éclairé par une lumière semblable à celles qui brillent, la nuit, dans les cimetières. Il arrive ainsi à un palais immense dont les pierres sont sculptées comme celles de l'église du Fou du bois ou de Quimper sur l'Odet.

« La première salle où il entre est pleine de bahuts où est entassé autant d'argent que l'on voit de grains de blé dans les herbes, après la moisson ; mais Périk veut plus que de l'argent et il passe outre ! Dans ce moment sonne le sixième coup de minuit !

« Il trouve une seconde salle de coffres qui regorgent de plus d'orque les râteliers ne regorgent d'herbes en fleur au mois de juin. Périk Scoarn aime l'or; mais il veut encore davantage et il va encore plus loin. Le septième coup vient de sonner.

« La troisième salle où il entre est garnie de corbeilles où les perles ruissellent comme le lait dans les terrines du terre de Cornouailles, aux premiers jours du printemps. Scoarn eût bien voulu en emporter pour les jolies filles de Plestin ; mais il continue sa route, en entendant sonner le huitième coup.

« La quatrième salle était toute éclairée par des coffrets remplis de diamants, jetant plus de flammes que les buchers d'ajoncs sur les coteaux du Douron, le soir de la St-Jean. Scoarn est ébloui ! Il s'arrête un instant, puis court vers la dernière salle en entendant frapper le neuvième coup.

«Mais là il demeure subitement saisi d'admiration ! Devant la baguette de noisetier que l'on voit suspendue au fond, sont rangées cent jeunes filles belles à perdre les saints. Chacune d'elles tient, d'une main, une couronne de chêne, et, de l'autre, une coupe de vin de feu. Scoarn, qui a résisté à l'argent, à l'or, aux perles et aux diamants, ne peut résister à la vue de ces belles créatures, amies du péché.

« Le dixième coup sonne et il ne l'entend point ; le onzième se fait entendre et il demeure immobile ; enfin, le douzième retentit aussi lugubre que le coup de canon d'un navire en perdition parmi les brisants !...

« Périk épouvanté veut retourner en arrière ; mais il n'est plus temps ! toutes les portes se sont refermées ; les cent belles jeunes filles ont fait place à cent statues de granit et tout rentre dans la nuit !

« Voilà comment les vieillards ont raconté l'histoire de Scoarn. Vous savez maintenant ce qui arriva à ce jeune homme pour avoir ouvert trop facilement son cœur aux séductions. Que la jeunesse prenne son enseignement : il est bon de marcher les yeux baissés vers la terre, de peur de désirer les étoiles qui sont à Dieu et à ses anges. »

Monuments

L'église, nous l'avons dit, est un monument de la fin du seizième siècle. Elle est petite et n'offre rien de remarquable.

La chapelle de Sainte Geneviève, au milieu d'un champ, renferme l'autel le plus ancien peut-être de notre pays. Il est adossé au pignon oriental de la chapelle et se compose d'une table en granit grossièrement travaillée, supportée par deux colonnettes 5 piédestaux et chapiteaux romains, reposant par derrière sur deux pierres brutes faisant office de corbelets. Cet autel est entièrement masqué par une boiserie sculptée qui forme l'autel actuel, et qu'il faut soulever pour voir l'autel primitif, auquel on assigne généralement pour date la fin du douzième siècle. Le pardon de cette chapelle est très-suivi.

Source : Les Côtes-du-Nord par Benjamin-Philibert Jollivet 1856.

L'église a été construite du 17e au 18e siècle, sur les ruines d'un bâtiment plus ancien. Quelques vestiges du 11e siècle subsistent. Etabli selon la tradition des époque antérieures,sur deux contreforts du mur occidental, ce clocher, daté de 1614, est un exemple de l'adaptation de formes nouvelles, pour la région, aux dispositions habituelles.

Source : Ministère de la culture.

photo pour Eglise

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 32113
  • item : Eglise
  • Localisation :
    • Bretagne
    • Côtes-d'Armor
    • Saint-Michel-en-Grève
  • Adresse : rue de l'Eglise
  • Code INSEE commune : 22319
  • Code postal de la commune : 22300
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 17e siècle
  • Année : 1614
  • Date de protection : 1926/01/20 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/07/08

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :2 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • clocher
    • CLOCHE
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : af4116b1e29dd3867a765e206ada7020.jpg
  • Détails : Clocher (cad. AB 194) : inscription par arrêté du 20 janvier 1926
  • Référence Mérimée : PA00089646

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien

photo : pierre bastien