Château

Semur-en-Auxois, Semurium, Senemurium, Sinemurium, sur l'Armançon, à 70 kilomètres ouest-sud-ouest de Dijon, autrefois capitale de l'Auxois, est une jolie et pittoresque petite ville dont l'origine est à coup sûr fort ancienne, quoique l'authenticité manque aux prétentions de la plupart de ses historiens. Nous ne parlons pas de ceux qui attribuent sa fondation à Hercule avant l'ère chrétienne, lorsque le héros traversait les Gaules à son retour d'Espagne ; mais la tradition même, fort répandue, qui lui donne pour premiers habitants les Mandubiens échappés au sac d'Alise, s'appuie sur des probabilités plutôt que sur des preuves positives.

Après son existence historiquement constatée, ce qui ne remonte guère plus haut que le Ve siècle, la première partie de ses annales est encore pleine d'incertitude et d'obscurité. On sait seulement que Semur, soit par l'avantage de sa situation, soit par le nombre de ses habitants et la force de ses murailles, devint, durant les guerres, l'asile des peuples voisins, le chef-lieu d'un canton, Pagus Âlesensis, et la résidence d'un comte dès le VIIIe siècle. La domination de Bozon, roi d'Arles, y est signalée, en 879, par la donation que fait ce prince à l'évèque d'Autun de l'église de Saint-Maurice avec la montagne de Semur et deux moulins. Cette usurpation avait eu lieu pendant que Louis et Carloman étaient occupés à repousser les Normands ; revenus victorieux, les deux princes rentrèrent en possession de Semur, ainsi que de tous leurs droits sur les autres villes de Bourgogne. Du Xe au XIIIe siècle, nous avons, d'après Brunet, une liste de treize comtes particuliers de Semur, dont le premier est Arlebaud, mort vers 950, et le dernier Jean de Broyé, seigneur de Châteauvillain, héritier de sa cousine Héloïse, à laquelle il succéda en 1262, et laissant lui-même, faute de postérité, Semur et l'Auxois se fondre après lui dans le duché de Bourgogne. C'est alors seulement, en 1276, que les habitants de Semur obtinrent une charte de commune, calquée sur celle de Soissons, comme presque toutes celles accordées aux autres cités bourguignonnes.

Semur fut presque toujours le rendez-vous choisi pour la réunion de la noblesse lorsqu'il y avait à délibérer sur des mesures de défense ou de salut général ; il en fut ainsi lors des invasions des Anglais et des ravages causés par les grandes compagnies. Semur était aussi, grâce a l'opulence de ses habitants, une ville de ressources dans les moments de pénurie du trésor ducal ; plusieurs emprunts y furent contractés. Sa fidélité aux ducs, dans les querelles d'Armagnac et Bourgogne et dans la guerre de succession, qui suivit la mort de Charles le Téméraire, l'exposa à de rudes et cruelles épreuves. Mais c'est surtout pendant les guerres religieuses du XVIe siècle que la ville fit hautement éclater les sentiments de fidélité qu'elle avait reportés de ses ducs aux rois de France. Quoique une intrigue eût livré le château à un lieutenant de Mayenne, les habitants n'en persistèrent pas moins dans leur dévouement à la cause royale. Semur accueillit les proscrits des principales villes qui refusaient de s'associer aux révoltes de la Ligue ; aussi, quand la fortune revint aux armes de Henri IV, c'est à Semur que fut transféré, en 1592, le siège du parlement royaliste de Bourgogne, ainsi que celui de la chambre des comtes et le bureau des finances. Lorsque la victoire de Fontaine-Française eut pacifié le pays, le retour de ces fidèles fonctionnaires dans la capitale de la province fut une véritable marche triomphale.

Les derniers événements qui nous restent à citer sont : un violent incendie, qui consuma deux cent cinquante maisons de la ville, pondant le séjour du parlement ; l'exil à Semur, en 1637, des magistrats qui avaient refusé d'enregistrer treize édits bureaux présentés par le gouverneur, Henri de Condé, et enfin, en 1672, une visite du roi de Pologne, Casimir V, qui traversa la ville en allant prendre les eaux de Sainte-Reine.

La ville, pittoresquement située sur un rocher granitique, est baignée de trois côtés par l'Armançon, que l'on passe sur deux beaux ponts, dont un, d'une seule arche, est remarquable par sa hardiesse. Elle est généralement bien bâtie, bien percée, et divisée en trois parties, le bourg, le donjon et le château. On y voit quatre places publiques et trois promenades, quelques-unes des tours qui flanquaient les anciennes murailles, et les masses imposantes de l'ancien donjon, qui ont défié les outrages de plus de dix siècles. Le monument le plus remarquable est l'église paroissiale, classée parmi les monuments historiques de France, et bâtie en 1065 par le duc Robert Ier pour expier, dit-on, le meurtre de son beau-père, Dalmace, qu'il avait assassiné de sa propre main.

Source : La France illustrée par Victor-Adolphe Malte-Brun.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 28373
  • item : Château
  • Localisation :
    • Bourgogne
    • Côte-d'Or
    • Semur-en-Auxois
  • Code INSEE commune : 21603
  • Code postal de la commune : 21140
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : château
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 13e siècle
  • Date de protection : 1862 : classé MH
  • Date de versement : 1993/11/26

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : 18 04 1914 (J.O.)
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Château (cad. NON CADASTRE) : classement par liste de 1862
  • Référence Mérimée : PA00112666

photo : olivierp54

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