photo : Lomyre
La cathédrale de Saint-Pierre, aujourd'hui simple paroisse, fut, dit-on, bâtie par Charles-Magne, exécuteur, à cet égard, des intentions de son père, Pépin-le-Bref, qui avait conçu le projet d'élever lui-même cette basilique pendant son séjour à Saintes, après la défaite de Waiffer, duc d'Aquitaine. Il ne reste rien de cette première construction, que les historiens assurent avoir été magnifique. La grosse tour du clocher était, dans l'origine, terminée par une flèche que la foudre a détruite : on y a substitué une calotte en plomb.
A droite du porche et sur son retour, on remarque dans une niche une statue colossale d'homme, à laquelle il manque le buste. On assure que c'était celle de Charles-Magne. Dans le XVIe siècle, les protestants, lors du sac de la cathédrale, voulurent renverser ce colosse, mais ils ne purent, malgré leurs efforts, en détacher que la partie supérieure. Une vieille tradition rapporte qu'on avait gravé auprès un Y grec, pour indiquer que Charles-Magne avait fait bâtir en France autant d'églises avant celle-ci, qu'il y a dans l'alphabet de lettres qui précèdent l'Y grec ! Depuis cet empereur, l'édifice a été ruiné plusieurs fois soit par l'incendie, en 997, soit par les ravages des Normands et des protestants. Il fut restauré dans le XIIe siècle par l’évêque Pierre de Confolans. Vers la fin du XVe cette église fut entièrement reconstruite: le pape Sixte IV accorda, par une bulle du mois d'août 1476, des indulgences à ceux qui contribueraient à cette reconstruction. Ruiné en 1568, par l'effet des guerres de religion, ce monument fut de nouveau rétabli en 1583, par l’évêque le Cornu, qui fit réédifier le chœur en grande partie; les voûtes ne furent refaites qu'en 1765, par M. de la Corée, l'un de ses successeurs. Elles sont en briques, et infiniment moins hautes que dans l'église primitive. On remarque immédiatement au-dessous de celles de la nef, la naissance de quelques travées, pratiquées originairement au-dessus des voûtes des bas-côtés et dans le mur supporté par les piliers qui décorent cette partie de l'édifice. « Dans son état actuel, dit M. de Caumont, la cathédrale de Saintes est presque tout entière du XVIe siècle. Quelques parties du chœur et le transept méridional offrent le style ogival de la fin du XIIe siècle (ce sont les constructions de Pierre de Confolans) »
Source : Statistique du département de la Charente-Inférieure par Améric-Jean-Marie Gautier 1839.
Voir aussi notre page sur les cathédrales.