Halles

Les édifices désignés au moyen âge sous le nom générique de Halles, avaient quelquefois des destinations fort diverses : dans toutes les villes on trouvait des halles au grain, des halles à la viande, des halles à la laine ; les unes ouvertes de tous côtés et se composant d'une simple toiture reposant sur des piliers en pierre ou sur des poteaux en bois, les autres en maçonnerie et closes de toutes parts par des murailles en pierre. A côté de ces constructions destinées à la vente des marchandises, il existait aussi dans les contrées les plus commerçantes de l'Europe au moyen âge, et surtout dans les Pays-Bas, des édifices considérables destinés à la fabrication des draps et des étoffes de toute nature et qui portaient le nom de halles aux draps : quelquefois, comme à Ypres et à Bruges, la halle aux draps et l'hôtel de ville étaient réunis dans le même édifice, et un beffroi monumental s'élevait au milieu de la façade comme un symbole de la puissance municipale des riches communes de ces contrées. (...)

La halle de Saint-Pierre-sur-Dives, comme celle de Clermont, est fermée ; elle est à trois nets de soixante-six mètres de longueur dans œuvre, séparées par vingt-six poteaux en bois posés sur des dés en pierre. Les deux pignons des extrémités sont percés d'ouvertures en ogive surbaissée sans caractère bien précis, mais qui semblent accuser le XVe ou le XVIe siècle. Parallèlement à ce vaste bâtiment se trouve un étal de la même époque consistant en un hangar de quarante-sept mètres de longueur sur près de cinq mètres de largeur. Entre les poteaux de bois se trouvent des tables, de pierre soutenues par de grossières assises. Ces deux constructions sont placées à l'angle d'un vaste champ de foire entouré d'un mur ancien et flanqué de contre-forts : hors de l'enceinte, d'anciens fossés de défense ont peut-être disparu. Citons encore, avant de quitter la France, deux halles à Cheux et à Noyers, dans la Normandie. Elles sont signalées par M. de Caumont comme offrant un véritable intérêt.

Source : Architecture civile et domestique au Moyen âge et à la Renaissance par Aymar Verdier.

Les anciennes halles en bois, de Dives, ont une certaine importance. La partie la moins ancienne, qui est vers l'est, paraît remonter au XVIe siècle ; les dix travées, beaucoup mieux construites, qui composaient la halle primitive datent bien certainement du moyen-âge. Elles ont une longueur de 32 mètres et une largeur de plus de 11 mètres, qui se décompose de la manière suivante : la nef centrale, 7 mètres; bas-côtés, 4 mètres 32.

Voici d'abord la coupe transversale des charpentes, la même disposition des pièces se reproduit de travée en travée jusqu'aux travées terminales.

Ces dernières devaient être disposées de manière à soutenir un toit : or, voici la coupe longitudinale des bouts rabattus qui terminaient les dix travées de la halle primitive.

La coupe longitudinale de deux travées du faîte montre comment celui-ci est consolidé au moyen de poutres croisées : ces dispositions se retrouvent dans presque toutes les anciennes charpentes du même genre.

Source : Statistique monumentale du Calvados par Arcisse Caumont