photo : michel
Soliers, Solaria.
Il existe entre l'église de Soliers et celle de Bourguébus des analogies telles qu'on est tenté de croire qu'elles sont l'une et l'autre du même architecte comme elles sont sous l'invocation du même patron (saint Vigor).
Ainsi le chœur fort élégant et éclairé par de jolies fenêtres à lancettes avec colonnettes portant l'archivolte, offre la même ordonnance à peu près, et les corniches extérieures sont également garnies de dents de scie du côté du nord, et du côté du sud, de feuillages au milieu desquels paraissent des figures d'hommes et d'animaux. On voit aussi dans ces feuillages un oiseau à longue queue de serpent, comme la corniche de l'église de Billy nous en a offert. Les trois édifices de Billy, de Bourguébus et de Soliers ont d'ailleurs des parties qui doivent être contemporaines.
Une porte latérale donnait accès au chœur : l'archivolte est garnie de plusieurs tores et d'une guirlande de feuilles de trèfles, absolument semblables à celles qui bordent aussi la porte également percée au sud sous la tour de l'église de Bourguébus.
L'intérieur du chœur de Soliers est élégant; les jolies voûtes du XIIIe siècle ont des arceaux dont plusieurs reposent sur des consoles ou encorbellements.
Du côté de l'épître est une crédence offrant deux niches ogivales géminées du XIIIe siècle , dans chacune desquelles existent une piscine et deux tablettes en pierre, superposées pour recevoir les livres, les vases sacrés et les autres objets servant au culte.
La tour latérale au nord communique avec la nef par une arcade et l'on y a établi une chapelle ; c'est une construction qui pourrait remonter au XIVe siècle, mais dont il est difficile d'indiquer la date.
Elle est un peu lourde, garnie aux angles de contreforts construits avec des matériaux bien appareillés ; elle se termine par un toit a double égout.
La nef a été reconstruite et est moderne depuis la tour jusqu'à la porte occidentale : on y voit une crédence du XVe siècle, dans le mur méridional de la tour.
L'église est, comme nous l'avons dit, sous l'invocation de Saint-Vigor; le sépulcre de Caen en avait le patronage ; il percevait les deux tiers de la dîme, le curé percevait l'autre tiers.
Source : Statistique monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont 1850.