Eglise

Loucelles, Locellœ, Lochella, Lochelles.

L'église est sous l'invocation de Notre-Dame.

La nef de cette église est romane ; l'appareil présente des pierres disposées en arête de poisson. Le pignon occidental a été refait très-postérieurement. Au sud, on remarque un portail qui, évidemment, était autrefois précédé d'un porche, dont le toit est encore indiqué par une moulure ou cable, disposée de manière à former doux côtés d'un triangle ; disposition qu'on trouve à l'église de Ducy, et qu'on retrouve dans plusieurs autres, notamment dans celle de Foulognes.

Au centre du fronton triangulaire surmontant la porte cintrée, on voit une figure grossière de la Vierge, tenant l'enfant Jésus sur ses genoux. Cette figure, du XII^e siècle, est remarquable par sa barbarie, et mérite d'être conservée.

Les fenêtres de la nef sont très petites et très-étroites ; une cimaise ornée de billettes surmonte l'archivolte ; quelques parties de la corniche sont ornées de moulures hachées, mais la plus grande partie de cette corniche a été renouvelée.

Le chœur est d'un roman plus orné que la nef et construit en matériaux plus soignés. On y voit deux colonnes à bases attiques avec chapiteaux garnis de grandes feuilles comme on les trouve souvent à la fin du XII^e siècle ; les fenêtres ont aussi, à l'intérieur, des colonnettes romanes de transition.

Les voûtes viennent d'être refaites.

A l'extérieur, le style est tout différent, et l'on serait facilement trompé si l'on se bornait à l'inspection du pourtour du chœur sans y entrer, car de lourds contreforts masquent les murs primitifs et les fenêtres ont été retouchées ; plusieurs semblent d'une époque assez avancée de l'ère ogivale.

Une petite tour à pans, en bois, recouverte d'ardoises, s'élève entre le chœur et la nef.

La cure de Loucelles était à la nomination de l'abbaye de St.-Étienne de Caen, qui percevait les 2/3 de la dîme; l'autre tiers appartenait au curé.

Ce fut Guillaume d'Audrieu qui donna l'église de Loucelles à l'abbaye de St.-Étienne de Caen, dans le XII^e siècle, avec les aumônes et revenus qui en dépendaient.

Source : Statistique monumentale du Calvados 1846.