Église

Deux-Jumeaux, Duo Gemelli.

il y avait, dès le 6e siècle, un monastère a Deux-Jumeaux ; saint Èvroult s'y fit moine et alla fonder, dans le pays d’Ouche, diocèse de Lisieux, le monastère qui a pris son nom.

En 831, Ansegise. abbé de St.-Wandrille, fit une donation au monastère de Deux-Jumeaux. Au 9e siècle, on s'y occupait de la transcription des manuscrits. M. Léopold Delisle m'a signalé, à la Bibliothèque impériale, un manuscrit du 9e siècle qui a été écrit à l'abbaye de Deux-Jumeaux, diocèse de Bayeux, et qui, sous ce rapport, avait beaucoup d'intérêt pour nous.

Le monastère de Deux-Jumeaux fut ruiné par les Normands. Longtemps après, dans le 12e siècle, Robert de Villiers le donna dans l'état où il se trouvait. avec ses dépendances, à l'abbaye de Cerisy qui l'a possédé jusqu'à la Révolution.

L'église de ce monastère était paroissiale; au siècle dernier, sa nef a été détruite. Le service paroissial se fit alors dans la partie de l'édifice qui subsiste.

Il ne reste plus de l'église, qui était assez grande, que le transept et le choeur terminé par une abside semi-circulaire.

Voici la vue extérieure de cette abside ; elle appartient au style roman, aussi bien que le corps central de l'église. Du côté de l'épître existe une grande chapelle voûtée qui correspond aux parties subsistantes de l'édifice, et qui date du 14e ou du 15e siècle ; une grande fenêtre, dans le style flamboyant, occupe l'extrémité orientale de cette chapelle : une fleur de lis se dessine au milieu des compartiments.

Plusieurs chapiteaux romans ont été retouchés au 14e siècle et transformés en chapiteaux gothiques.

On doit louer les habitants de Deux-Jumeaux du zèle qu'ils apportent à l'entretien de cette église qui est supprimée. L'office se fait a Longueville. Il est fort à désirer qu'ils persistent dans leurs bonnes dispositions et que l'on puisse conserver cette église remarquable. Le transept nord est en ruines ; on y avait établi des logements, ainsi que l'attestent les planchers qu'on y voit encore, et une cheminée, deux fenêtres rondes existent dans cette partie de l'église.

Les fonts m'ont paru du 14e siècle ou du 15e ; ils se composent d'un réservoir arrondi, élevé sur un support garni de plusieurs colonnettes.

L'abbaye de Cerisy nommait à la cure. Le prieur de Deux-Jumeaux percevait les dîmes.

Source : Statistique monumentale du Calvados par Arcisse de Caumont.