Eglise Saint-Vincent

L'église St-Vincent, est fort ancienne. Carolienne par ses origines et ayant beaucoup souffert des invasions Sarrasines, elle fut relevée au IXe et XIe siècle par les soins des architectes POHCIVS et PETRVS dont on a trouvé les noms, et agrandie de toute une travée, dans ses deux nefs, par les maçons des Baux Jean Serre, Jean Sourd et Jacques Mestral en 1609.

A remarquer à l'extérieur, le porche du XIe siècle si finement et classiquement profilé, et l'élégant campanile de 1535 élevé au-dessus de la chapelle des Manville. Dans l'intérieur, les deux arcs doubleaux de la chapelle méridionale et la cuve baptismale de la 2e chapelle a droite ; l'arc doubleau de la nef centrale à tore pointillé et dans l'encoignure Est, l'admirable voûte de la chapelle Ste-Croix des Manville, construite vers 1530.

Source : Comptes rendus et mémoires / Congrès des sociétés savantes de Provence.

Les Baux (Baucius, Balcius, Castrum de Baucis), à 20 kilomètres au nord-est d'Arles et à 22 de Tarascon. Ce village, qui compte à peine aujourd'hui 550 habitants, fut jadis une ville importante. Après la prise d'Arles par Euric, les habitants des campagnes se réfugièrent sur les hauteurs, et le rocher des Baux, ainsi appelé du vieux mot ligurien baou, qui signifie escarpement, dut être choisi pour servir d'asile assuré à toute la population. Un seigneur de la cour d'Euric y construisit, en 485, un château fort et y fixa sa résidence. Ses descendants prirent le nom de ce château, et se montrèrent des plus ardents parmi la noblesse de Provence pour se rendre indépendants des souverains du pays dont ils se croyaient au moins les égaux. Le château, dont l'existence fut d'environ onze siècles, couvre aujourd'hui de ses ruines l'extrémité nord-est, du rocher sur lequel le village s'élève. Ces ruines consistent en restes de murs, en salles voûtées, en une vieille tour perchée sur la plus haute pointe et qui porte le nom de tour des banes, et en une partie de la belle voûte de l'église du château, dite de Sainte-Catherine. Ces ruines étonnent par leur masse imposante, et l'imagination est effrayée de ce qu'a dû coûter de temps et de travail un si grand ouvrage. Toute la circonférence du château, excepté du côté de l'esplanade, est à pic et tout à fait inaccessible.

De l'ancienne ville à peine reste-t-il trois tronçons de rues et emplacements couverts de décombres qui ont encore conservé le nom de leurs anciennes destinations. L'église qui est au sud-ouest est très-ancienne ; elle est dédiée à saint Vincent. Le temps et les malheurs de la guerre qui ont si rudement atteint la ville des Baux, n'ont pu y faire sentir leurs ravages ; elle a deux nefs et sept chapelles latérales. Avant la révolution, on voyait sur la porte de l'hôtel de ville les armoiries de la ville qui étaient : de gueules à une étoile de seize rayons d'argent.

Source : La France illustrée 1862.