Eglise Saint-Fleuret

Voici maintenant de quelle manière on célébrait à Estaing la fête patronale de Saint-Fleuret.

Ce qu'on va lire est textuellement copié dans le journal des visites pastorales de M. de Saléon, évêque de Hodez, en 1734 :

« Il y a dans ladite église d'Estaing un Rénage de Saint-Fleuret qui consiste à faire chanter trois grand's messes, une le jour de Saint-Fleuret, et les deux autres, deux jours de dimanche. Le roi et la reine de Saint-Fleuret viennent à cette messe avec leurs invités et invitées, se tenant sous les bras les uns les autres, et étant accompagnés de plusieurs tambours, violons, musettes et d'une multitude de gens armés. Ils s'en retournent dans le même ordre, et les fusiliers font une décharge dans le cimetière, lorsqu'ils sortent de l'église. Le roi est obligé de donner à boire et à manger aux hommes, qui sont quelquefois au nombre de deux ou trois cents, et la reine à toutes les filles et femmes de sa suite ; et lorsque la messe de paroisse commence, le roi et la reine avec leur suite, tambours et fusiliers, vont faire le tour d'une certaine montagne, et vont se rendre à la chapelle des pénitents où la procession va en station avec les reliques de saint Fleuret. La procession attend dans cette chapelle que toute cette multitude ait fini leur prétendu pèlerinage, et qu'ils aient défilé en faisant chacun une décharge. La procession revient ensuite à l'église.

On fait encore des feux que le roi et la reine allument la veille de Saint-Fleuret et le soir de la fête, et les autres deux dimanches où le roi et la reine font chanter la grand'messe. Pendant tout le jour de la fête de Saint-Fleuret, on n'entend autre chose que coups de fusils et tambours. Il arrive souvent des querelles et, l'année dernière, il faillit arriver un meurtre. C'est encore une occasion de dissolution, d'ivrognerie et de bien d'autres désordres. C'est d'ailleurs une dépense considérable.

Tout cela cependant s'excuse pour accomplir un prétendu vœu d'être roi et reine de Saint-Fleuret. Les particuliers qui ont fait ces vœux viennent le dire au curé qui les nomme roi et reine au sortir de la bénédiction du St-Sacrement, qui se donne après vêpres, le jour de la fête du saint. »

Pour la piété et la simplicité, le « rénage » de Saint-Fleuret est certainement bien loin de la colombe de Najac. Mais en revanche le « rénage » est infiniment plus dramatique. Il faut même avouer qu'à Estaing l'on poussa le drame trop loin, quand on allait jusqu'à l'ivrognerie, jusqu'au meurtre. Ainsi se corrompent toutes les choses humaines. Le « rénage » de Saint-Fleuret n'était sans doute à l'origine qu'une cérémonie purement religieuse, ou tout au moins un usage très-pieux, quoique mêlé de circonstances profanes. Mais, à la longue, son caractère primitif s'altéra par les grands abus dont il devint l'occasion ; il fallut alors le supprimer, et c'est ce que fit en 1731 l'évêque de Rodez, lors de sa visite pastorale en l'église d'Estaing. » a L. Bion De Marlavagne. »

Source : Annales archéologiques par Adolphe Napoléon Didron, Edouard Didron 1852.

Classée monuments historiques en 1927 (29 décembre), l'église est construite au XVe siècle sur l'emplacement d'un ancien "prieuré Saint-Fleuret" qui émanait l'abbaye de Montsalvy (donation de Pons Étienne, évêque de Rodez 1076-1085). L'église possède, en plus des reliques du patron de la ville, un Christ du XVe siècle et une pietà du XVIIe siècle ainsi qu'une statue de saint Jacques dans un retable doré.

Une croix en pierre sculptée du XVe siècle est située à l'extérieur de l'église. Entre le motif principal et le fût de cette croix, on distingue à gauche un petit pèlerin agenouillé, il a son chapeau à large bord rejeté en arrière et son costume rappelle une fois de plus le souvenir du pèlerin de Compostelle. (source : wiki)

L'édifice actuel semble dater du milieu du XVe siècle. Certains auteurs pensent qu'il est construit en deux phases, le chœur pentagonal et les deux travées orientales de la nef, puis les deux dernières travées de nef et les chapelles latérales. (source : petit-patrimoine.com)

photo pour Eglise Saint-Fleuret

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 10080
  • item : Eglise Saint-Fleuret
  • Localisation :
    • Midi-Pyrénées
    • Aveyron
    • Estaing
  • Code INSEE commune : 12098
  • Code postal de la commune : 12190
  • Ordre dans la liste : 3
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1927/12/29 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/08/30

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : 226cad675b46e2338aff824eaf5f475d.jpg
  • Détails : Eglise : inscription par arrêté du 29 décembre 1927
  • Référence Mérimée : PA00094022

photo : Monique Coelho

photo : Monique Coelho