Prison

En 1574 Jacques II de Coucy fait édifier un hôtel de ville doté d'une prison. Devenue insuffisante, une tour adjacente à la Porte de Marle lui est adjointe, appelée alors Tour des Fermes en raison des individus rendus coupables de délits envers le fisc.

Au milieu du 18e siècle, l'exiguïté des 2 prisons oblige le seigneur de Vervins à céder à la commune un bâtiment lui appartenant situé au chevet de l'église, sur une propriété dépendant du Vieux-château.

En 1796, la nécessité d'établir une véritable prison en remplacement des 3 sites existants est pressante. L'insalubrité de la Tour des Fermes entraîne d'ailleurs sa fermeture en 1804 (il est inreressant de noter que la mairie n'était alors pas encore propriétaire des lieux : Le maire de la commune de Vervins, département de l'Aisne, est autorisé à acquérir du citoyen François-Marie Casimir-Franquetot de Coigny, moyennant la somme de dix mille francs ; 1/ Le bâtiment appelé le Vieux Château., avec jardin et dépendances, estimé huit mille francs; 2/ Le bâtiment appelé le Château-Neuf, estimé avec ses dépendances six mille francs; 3/ Le bâtiment appelé la Tour ou Prison des fermes , estimé cinq cents francs. Total, quatorze mille cinq cents francs. Le tout suivant procès-verbal du 22 vendémiaire an 12. Procès-verbal des séances du corps législatif). Par manque de place et à la suite de nombreuses tentatives d'évasion, la commune et le département projettent en 1826 la restauration du bâtiment existant. Cette solution est rapidement rejetée par le Ministre de l'Intérieur qui impose alors une construction nouvelle. Le choix de l' emplacement de la prison est arrêté en 1827. Il se situe immédiatement derrière le Vieux-château qui abrite alors le collège. Les plans dressés par l'architecte départemental Simon Noury sont acceptés la même année.

La porte de Marle

En 1828, trois tours des anciens remparts sont alors détruites et le fossé septentrional comblé. Les travaux de terrassement commencent mais sont arrêtés le 20 décembre 1828, le département n'ayant pas alloué les fonds nécessaires à l'achat du terrain à la ville de Vervins. Des problèmes de stabilité apparaissent alors dans les fondations du côté de l'ancien fossé.

Le déplacement de quelques mètres de la prison vers le Vieux-château apparaît à l'architecte la solution à adopter. La commune qui voit dans ce projet une trop grande proximité de la prison avec le collège retarde toutefois le projet jusqu'en 1830. A cette date le projet est repris par l'architecte Pierre-Louis Ménard successeur de Simon Noury, décédé. L'ensemble de la composition est repris compte tenu de la nouvelle disposition du terrain à bâtir.

Les travaux sont réalisés à partir de 1831 par l' entrepreneur Parmentier-Carlier. La maison d' arrêt est finalement ouverte en 1836. L' édifice, conçu dans un style néo-classique sobre, a reçu les honneurs de la presse spécialisée qui en publie rapidement les plans. Divers travaux d'aménagement sont exécutés en 1838, 1841, les murs d'enceinte étant surhaussés en 1861. La création de la place Sohier vers 1851 a par ailleurs libéré de nouvelles perspectives sur la prison. Celle-ci a été détruite vers 1963.

Source : ministère de la culture plus Procès-verbal des séances du corps législatif.

Cours d'adultes installés dans la maison d'arrêt de Vervins

M. le procureur impérial de Vervins avait depuis longtemps été frappé du nombre considérable d'illettrés que les juges correctionnels avaient à condamner chaque année. Il avait constaté, à Beauvais, où siège la cour d'assises de l'Oise, que les malheureux qui étaient frappés parle jury avaient presque tous été privés des bienfaits de l'instruction. Appelé à la direction du parquet de Vervins, il s'occupa aussitôt, avec le concours du sous-préfet de cette ville et du préfet de l'Aisne, de l'importante question de l'instruction des prisonniers. Au moyen d'une allocation départementale de 100 francs, il put procéder à l'acquisition des tables, livres, tableaux de lecture et cahiers d'écriture qui lui étaient indispensables. Il lui fallait en outre pourvoir à l'éclairage et au chauffage de la salle où il voulait réunir les condamnés illettrés, l'entrepreneur de la prison ayant droit au travail des détenus pendant le jour et la classe ne pouvant être, dès lors, faite qu'après l'heure réglementaire du coucher. Les difficultés matérielles surmontées et après s'être concerté avec l'inspecteur primaire, M. le procureur impérial, le 16 décembre dernier, se rendit à la prison et expliqua aux détenus ce qu'il voulait faire pour eux. Sur 75 hommes condamnés, 53 déclarèrent être complètement illettrés, et, sur 3o femmes., 26 déclarèrent être tout à fait ignorantes. Il demanda alors dans les quartiers quels étaient les condamnés qui désireraient suivre le cours du soir. Toutes les femmes répondirent à son appel et 45 hommes se firent inscrire.

Le soir même, il commença son cours dans les deux quartiers. Il divisa ses élèves par groupes de cinq, à la tête de chacun desquels il mit un moniteur pris parmi les détenus sachant lire et écrire, et il donna une première leçon de lecture à chaque groupe, en ayant soin de s'occuper de chaque élève individuellement. Depuis lors, M. le procureur impérial donne, presque chaque jour, une heure et demie de leçon aux condamnés hommes. Pendant la première heure, il enseigne à lire et à écrire, et pendant la dernière demi-heure il fait une lecture morale et instructive. Cette lecture est impatiemment attendue; elle devient la récompense du travail des prisonniers et a, en outre, l'immense avantage de leur donner le désir d'arriver à pouvoir lire eux-mêmes. En cas d'empêchement du professeur, les moniteurs donnent la leçon. M. le procureur impérial a été frappé de l'ardeur avec laquelle ils ont jusqu'ici rempli cette mission. Tous lui ont prêté un concours sur lequel il comptait peu au début. L'émulation s'est emparée des élèves et des moniteurs, et chaque groupe cherche à faire plus de progrès que les autres; aussi les résultats obtenus en vingt-cinq jours sont-ils étonnants. Tous les élèves du premier jour lisent maintenant facilement des mots isolés; plusieurs lisent presque couramment des phrases, deux lisent assez bien dans le livre de lecture. Tous apprennent à écrire, tous font des lettres, plusieurs écrivent en gros, trois écrivent en fin. Dans quelques jours, on sera en mesure de leur donner les premières notions d'orthographe et de calcul.

L'instruction est donnée par des monitrices aux femmes condamnées. En ce qui concerne les hommes, il y a certitude dès maintenant d'arriver à un résultat sérieux, et l'œuvre entreprise depuis peu a déjà donné des résultats considérables.

Source : Bulletin officiel, Ministère de l'éducation nationale, France 1868.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 2890
  • item : Prison
  • Localisation :
    • Aisne
    • Vervins
  • Adresse : place Sohier
  • Code INSEE commune : 2789
  • Code postal de la commune : 02140
  • Ordre dans la liste : 73
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : prison
  • Etat :
    • Etat courrant du monument : détruit (suceptible à changement)

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 19e siècle
    • 2e quart 19e siècle
  • Année : 1830
  • Enquête : 1999
  • Date de versement : 2001/12/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • non communiqué
  • Auteurs de l'enquête MH :
    • Brest Pierre-Yves
    • Ottaviani Judith
  • Référence Mérimée : IA02000360

photo : gb02140