Eglise Saint-Michel

Nantua (Nuntuacum) tire son nom du mot celtique Nant, ruisseau. En effet, il est bâti sur les bords d'un ruisseau qui se jette à quelque distance dans le lac. Ceux font venir le nom de Nantua des Nantuates, peuple des Alpes mentionné dans César, sont dans l'erreur. Ce peuple habitait le Chablais et le Bas—Valais.

Nantua est situé dans une position très pittoresque, près d'un beau lac et dans une gorge profonde. Il est entouré de montagnes dont le sol aride et la pente escarpée n'admettent d'autre végétation que celle des ronces et des buis vers les bases, des pins et des sapins vers les cimes. Ces montagnes, qui forment comme une ceinture autour de Nantua, sont : au nord le Don (Dunum), à l'est la chaîne dite du Mont, à l'ouest les Montagnes—Chamoises qui rappellent l'ancienne présence de ces animaux qui habitent les Alpes, au midi étau—delà du lac le Mont-d'Ain. La hauteur des montagnes qui avoisinent la ville est de 600 mètres au dessus du niveau de la mer.

Trois rues à peu près parallèles et neuf autres rues ou impasses composent Nantua. L'une est belle et large, l'autre est belle mais n'a pas assez de largeur, la troisième est vieille, étroite et assez malpropre. Les maisons sont bien bâties, propres et généralement à trois étages. Devant l'église est une assez jolie place plantée de platanes. La ville est plus longue que large ; elle a une belle promenade à l'extrémité du lac.

Le plus beau monument de Nantua est certainement son église qui est sous le vocable de St-Michel et dont la construction remonte au VIIIe siècle. Elle est en forme de croix latine ; le vaisseau est spacieux, a deux rangs de colonnes et la voûte est très—élevée. La grande nef est voûtée avec nervures et clefs ; les deux petites nefs sont voûtées en ogives, elles semblent d'une construction plus récente que la grande nef. L'avant chœur est surmonté par un dôme très élevé de forme octogone. Le chœur est dans le style de la grande nef, il a de belles stalles et un superbe maître-autel en marbre, surmonté aux deux angles de deux anges adorateurs aussi en marbre d'un fort beau travail. Cet autel Vient de l'ancienne chartreuse de Meyriat. On voit dans cette église plusieurs jolies chapelles dont l'une a une fort belle voûte. Quelques beaux tableaux ornent cette église, dont un, représentant saint Sébastien, est du fameux peintre Eugène Delacroix. Cette église, riche en sculptures et en ornements est malheureusement défigurée par un affreux badigeonnage qui couvre et cache les beautés de détail. L'église de Nantua doit une grande partie de ses embellissements modernes au zèle de Monseigneur Debelay, archevêque d'Avignon, précédemment curé de cette ville. C'est dans cette église que Charles—le-Chauve fut enterré en 877. Son corps fut quelque temps après transporté à Saint-Denis. Le tombeau de Charles était prés du chœur. Son épitaphe en six vers distiques latins et son effigie furent effacés en 1597, dans des réparations qui furent faites alors à l'église.

Mais le portail attire surtout les regards des curieux. Il a été horriblement mutilé. On peut juger par quelques fleurons qui restent des chapiteaux des trois colonnes qui ornent chaque côté de la porte, et des ornements de l'arc, que le travail était délicat. Sur le linteau est représentée en relief le repas de Jésus-Christ chez Siméon, avec la pécheresse aux pieds du Sauveur. Au tympan, l'on voit Jésus—Christ environné des quatre Évangélistes représentés par leurs attributs ; le bandeau est garni de feuillage et de banderoles, et l'archivolte de petites figures et de dessins profanes et religieux.

Le clocher, nouvellement construit à la place de l'ancien, est en rapport avec le beau vaisseau de l'église ; il est du style byzantin.

Nous mentionnerons aussi le jeu d'orgue établi dernièrement dans cette église. Le buffet est d'un beau style gothique.

Engelmann, Godefroy (1814-1897 ; lithographe )
Fragonard, Alexandre Evariste (1780-1850 ; Peintre lithographe)

Nantua doit sa fondation au monastère fondé par saint Amand, religieux, que l'on a confondu mal à propos avec saint Amand, évêque de Maëstricht, qui a fondé en Flandre, près du confluent de l'Escaut avec le ruisseau d'Helnon, le monastère qui a porté d'abord ce dentier nom, ensuite celui du saint évêque. Ce saint Amand était sans doute un disciple de l'évêque de Maëstricht, qui, sorti du monastère d'Helnon, donna ce nom au monastère qu'il fonda dans ces montagnes, après avoir obtenu la concession du terrain du roi Childéric II, à ce que prétend la légende, ce qui est grandement sujet à discussion, car en 660 ou 670, temps où l'on fixe la fondation du monastère, c'était Clovis II ou Clotaire III qui régnait sur cette contrée. Saint Amand de Nantua mourut vers l'an 671. Les principaux personnages qui ont gouverné le monastère, après le saint fondateur, sont : Siagrus, ami du roi Pépin, vers 675 ; Pierre qui assista au Concile ou Parlement d'Aix, en 817 ; il y fut convenu que Nantua devait à l'empereur un droit, mais non le service militaire ; Helmedius, sous le gouvernement duquel le corps de Charles le Chauve fut enterré dans l'église du monastère Aureliannus qui devint depuis archevêque de Lyon ; Adalcranus qui, de curé de Jujurieux, devint évêque de Macon, puis religieux et abbé de Nantua, vers 901 ; saint Hugues qui, d'abbé de Nantua, devint abbé de Cluny. Il obtint pour le monastère le corps de saint Maxime, martyr, qui devint un grand objet de pèlerinage. Il fit réduire, vers l'an 1100, l'abbaye de Nantua en prieuré ; Illio qui, en 1109, obtint des lettres de protection du roi Louis le Gros ; Guy qui eut des différends avec Humbert, sire de Thoire et de Villars, différends arrangés par arbitrage en 1209 ; Berard de Thoire qui devint évêque de Belley ; Boniface de Savoie qui devint évêque de Belley en 1234 et archevêque de Cantorbéry en 1245. Déjà, auprès de l'abbaye et sous sa protection, s'était formé un bourg qui fut bientôt entouré de murailles, pour le défendre ainsi que l'abbaye contre les seigneurs voisins. Boniface, en 1249, fit réparer ces murailles ; Philippe de Savoie, archevêque de Lyon vers 1266 ; Jean de Genève, évêque de Valence et de Die, vers 1300 ; Amédée de Savoie, depuis pape sous le nom de Félix V, eut, après son abdication, le prieuré de Nantua en 1450 ; Jean-Louis de Savoie, évêque de Genève; Pierre de la Forest, vers 1492. Il eut des différends avec les habitants de la ville qui prirent les armes contre lui, mais l'affaire s'arrangea bientôt ; Jean de La Forest reçut dans son prieuré François, Ier lors de la conquête du pays sur le duc de Savoie Charles III, en 1536, Philippe de la Chambre, évêque de Boulogne-sur—Mer, puis cardinal et évêque de Tusculum, mort en 1550 ; Louis de Lorraine, évêque d'Alby, dit le cardinal de Guise ; le cardinal de la Selva ; le cardinal de Lenoncourt ; De Lingon, vers 1571, renommé par sa science ; Claude de la Baume, cardinal, archevêque de Besançon ; le cardinal Mati, vers 1605 ; Fremyot, archevêque de Bourges, qui affranchit les habitants de la ville de la servitude de main-morte ; Jacques de Neufchéri, évêque de Chalons. Le prieuré était composé de dix religieux qui devaient être nobles et de la province. Les bâtiments sont détruits : la prison actuelle est sur leur emplacement.

L'histoire de la ville de Nantua n'est guère séparée de son abbaye. Vers 1230, la ville fut prise et brûlée par Etienne II, sire de Thoire. Vers 1250, un différend s'éleva entre les habitants de Nantua et ceux de Montréal qui, excités par ceux de Thoire et de Villars, leur seigneur, ravagèrent les terres de la ville et du prieuré, et pendirent même un habitant du pays. Les gens de Nantua irrités prirent les armes, brulèrent le château de Martignat et assiégèrent Montréal ; mais la guerre fut apaisée l'année suivante par arbitrage. En 1270, le sire de Thoire et de Villars obtint du prieur Jean le droit de garde sur le prieuré, la ville et leurs dépendances.

Il y avait un château qui était situé au nord-est de la ville ; la Ville elle-même avait des fossés, des remparts et deux portes : l'une au sud, l'autre au nord. Mais à la conquête du pays, sous Henri IV, le maréchal de Biron détruisit le château, abattit les murailles de la ville et fit combler les fossés.

Source : La France par cantons et par communes : Département de l'Ain par Théodore Ogier

photo pour Eglise Saint-Michel

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 274
  • item : Eglise Saint-Michel
  • Localisation :
    • Rhône-Alpes
    • Nantua
  • Code INSEE commune : 1269
  • Code postal de la commune : 01130
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1907/04/26 : classé MH
  • Date de versement : 1993/12/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : 98ee0c291d8f437004cadbf06d50cbf9.jpg
  • Détails : Eglise Saint-Michel, à l' exclusion du clocher : classement par arrêté du 26 avril 1907
  • Référence Mérimée : PA00116440

photo : pierre bastien

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