Chez Maxim’s, un musée Art nouveau

Par Fatma Alilate Février 2014.

Au-dessus du très chic Restaurant Maxim's, le Musée Art nouveau emmène à la Belle Epoque.Au-dessus du très chic Restaurant Maxim's, le Musée Art nouveau emmène à la Belle Epoque. La porte en bois du restaurant mythique est ornée des ondulations ciselées de ce courant artistique qui a marqué cette période au tournant des deux siècles. L'Art nouveau s'inspire de l'image de la femme avec l'esthétique des courbes et se réfère aussi à la nature, faune et flore. Pierre Cardin, propriétaire de l'établissement, collectionne depuis plus de soixante ans des objets, du mobilier, des bijoux de la période 1900. Le musée est la reconstitution de l'appartement d'une élégante Parisienne où est réunie cette prestigieuse collection de plus de six cents pièces signées des grands noms de l'Art nouveau : Majorelle, Gaudi, Tiffany, Gallé, Lalique… Avant d'être accueilli dans l'appartement-musée, le guide conférencier reçoit dans les salles du restaurant qui sont également par leur décoration une œuvre d'art.

L'immeuble du 3 rue Royale a été construit en 1775 par l'architecte Etienne-Louis Boullée. « Chez Maxime » est d'abord un simple café qui a ouvert ses portes en 1893, il a été repris en 1895 par Eugène Cornuché qui lança aussi le Casino de Deauville. Le décor Ecole de Nancy de Louis Marnez date de 1899 : vitraux, corniches à feuilles de marronnier, lampes, verrières… L'immeuble a été classé au titre des Monuments historiques en 1949 et le décor du restaurant, en 1979.

Le premier niveau attire déjà tous les regards, son salon s'inscrit dans la décoration Art nouveau du restaurant et face à l'escalier, une cour détonne dans un style beaucoup plus contemporain avec son immense boule à facettes qui éclaire le lieu par la brillance pailletée de la mode disco.

L'appartement-musée invite à contempler un foisonnement d'objets : tableaux signés Antonio de La Gandara, affiches de Toulouse-Lautrec, sculptures aux formes féminines ou florales... Dans ce décor surchargé, entre intimité et raffinement, un cache-pot fleuri rose pastel attribué aux frères Massier étonne par son allure kitsch. La chambre de la courtisane au mobilier Majorelle est l'une des pièces clés du musée. Un somptueux nécessaire de coiffure en argent, ayant appartenu à Sarah Bernhard, s'offre à la vue du visiteur. Le guide conférencier revient sur le parcours de cette star planétaire qui faisait salle comble pendant ses tournées. Des boas sont abandonnés sur le lit et c'est tout un imaginaire qui fait écho aux portraits de Nadar. Les vedettes du musée, ce sont ces courtisanes, ces comédiennes qui connaissaient des ascensions incroyables : Liane de Pougy, Emilienne d'Alençon, la Belle Otero…

Dans des vitrines, bottines et bijoux se mêlent à des pinces en ivoire qui servaient à ouvrir les gants. Sur une étagère, on découvre le bandeau de tête porté par Sarah Bernhardt dans Cléopâtre à la scène finale, lorsque « la Divine » mourait. Une atmosphère plus masculine émane des anciens cabinets particuliers. Ici, les caricatures de Sem rappellent avec humour les travers de cet entre-deux-siècles aujourd'hui disparu.

Ce musée atypique au charme certain rend hommage aux personnalités de la Belle Epoque : Sarah Bernhardt, Marcel Proust… Les expositions temporaires alternent avec une présentation de la Collection 1900, davantage centrée sur le mobilier et les objets Art nouveau du musée. Dans cet écrin Art nouveau, l'univers de Colette est à l'honneur jusqu'au dimanche 30 mars 2014.

Musée Maxim's Art nouveau
3 rue Royale
75008 Paris
Tél. : 01 42 65 30 47
Du mercredi au dimanche.
Visites guidées : 15h15 et 16h30.
Tarif : 15 euros
www.maxims-musee-artnouveau.com

 

Crédits photos : Fatma Alilate 2014.