parc du manoir d'Ecosse-Bouton

Chevreuse, chef-lieu de canton, situé sur la rive gauche de l'Yvette, au pied des coteaux élevés de 80 mètres qui portent les ruines imposantes de l'ancien château; traversé par la route départementale n° 8 et par les chemins de grande communication n°13 et 58 ; le chemin d'intérêt commun n° 46 limite la commune à l'est; à 32 Km. de Paris, 17 S.-S.-O. de Versailles, 19 N.-E. de Rambouillet, 2 de la station de Saint-Remy-les-Chevreuse, et 9Km4 de celle de la Verrière; 1,989 habitants; la bureau télégraphique. L'hôpital-hospice!, transféré en 1858 dans les bâtiments construits aux dépens de M. le duc de Luynes, contient 48 lits, et possède un revenu d'environ 13,000 fr. Le bureau de bienfaisance distribue pour plus de 3,000 fr. de secours chaque année. Société de secours mutuels. Bibliothèque de Saint-Martin comptant plus de 700 volumes, et bibliothèque scolaire. Pensionnat de garçons dirigé par l'instituteur ; pensionnat de jeunes filles tenu par les religieuses de la Providence de Portieux. — Culture maraîchère, graines, céréales, foins, bois; carrières de grès et de pierres meulières; moulins à farine, une tannerie, une tuilerie.—Marché le samedi. Foires le dernier samedi d'avril, le 22 juillet (la Madeleine), le 14 septembre (Samt-Lubin) et le 12 novembre (Saint-Martin). Fête de Saint-Martin d'été le deuxième dimanche de juillet.

Dès la fin du dixième siècle il y avait à Chevreuse (Caprosia) une petite abbaye sous le titre de Saint-Saturnin. Les premiers seigneurs dominants de Chevreuse furent ceux de Montlhéry. Les terres qui ont formé les châtellenies de Chevreuse et de Maurepas étaient tenues en fief des évêques de Paris, des abbés de Saint-Denis et des comtes de Montfort-l'Amaury. Les fiefs et arrière-fiefs de ces châtellenies s'étendaient :

  • sur les paroisses de Chevreuse, des Trous, Choisel, Saint-Remy-les-Chevreuse, Milon-la-Chapelle, Saint-Lambert, Saint-Forget, Maincourt, les Layes, Dampierre et Senlisse;
  • sur les paroisses de Maurepas, Coignières, le Tremblay, et en partie sur celles de Bazoches, Mareil-le-Guyon, Saint-Remy-l'Honoré, Jouars-Pontchartrain, Élancourt et la Verrière.

L'ensemble de ces fiefs forma au quinzième siècle la baronnie de Chevreuse et de Maurepas. Il y avait, en outre, des fiefs et des arrière-fiefs, situés en dehors et quelquefois à des distances assez grandes de cette baronnie.

La branche aînée des seigneurs châtelains de Chevreuse a eu pour auteur Milon Ier, attaché à la cour du roi Robert en 1024. Sous Milon III, vers 1108, le château de Chevreuse résista aux efforts des troupes du roi Louis le Gros. Milon devint une des illustrations de la cour de France et fut envoyé par Louis VII à Constantinople, vers l'empereur Manuel Comnène, afin de faciliter le passage de l'armée croisée (1146). Gui III suivit Philippe-Auguste à la troisième croisade (1189). Son fils, Gui IV, prit aussi la croix, en 1239 et partagea la captivité du connétable Amaury de Montfort. Ce fut un seigneur riche, puissant et honoré. Il fit à la suite de saint Louis la glorieuse campagne qui se termina par la bataille de Taillebourg (1242). La reine Blanche de Castille, pendant sa seconde régence, le chargea, avec Hervé, son frère, de recueillir l'héritage du comte de Toulouse, au nom d'Alphonse de Poitiers et de Jeanne, sa femme. Gui IV mourut en 1263.

Avec Hervé, son fils, s'éteignit la branche aînée des premiers seigneurs de Chevreuse.

La branche cadette eut pour chef Hervé de Chevreuse, seigneur de Maincourt et frère de Gui IV. Le fils d'Hervé, Anseau, nommé en 1272 maréchal du royaume de Sicile, en récompense des services qu'il avait rendus à Charles d'Anjou, acquit, en vertu du retrait lignager, les châtellenies de Chevreuse et de Maurepas (1297). En mainte occasion il se signala au service du roi Philippe le Bel, et il fut nommé grand queux de France. Malgré son âge avancé, il fut chargé de porter l'oriflamme, honneur qui n'était jamais accordé qu'aux plus vaillants chevaliers de l'armée. Il mourut à la bataille de Mons-en-Puelle, étouffé dans son armure par l'excessive chaleur (1304).

Deux ans plus tard, Philippe le Bel vint loger à Chevreuse avec toute la Cour. Après la mort d Anseau, les châtellenies de Chevreuse et de Maurepas passèrent, par le mariage de Jeanne, son unique héritière, dans la famille d'Amboise, puis dans celle de Trie, et y restèrent jusqu'en 1366, époque à laquelle la terre de Chevreuse fut vendue pour payer une partie de la rançon d'Ingerger d'Amboise, qui avait été fait prisonnier à la désastreuse bataille de Poitiers.

La deuxième famille des seigneurs de Chevreuse eut pour auteur Pierre de Chevreuse, étranger à la famille précédente, et posséda la baronnie de 1366 à 1543. Pierre de Chevreuse, l'un des hommes considérables de son temps, fut chargé d'emplois importants dans les finances de l'Etat, sous les règnes de Jean If, de Charles V et de Charles VI, de 1362 à 1393. Il était attaché comme officier à la maison de ces deux derniers rois et à celles des princes du sang royal. Il fut châtelain et capitaine de Corbeil, gouverneur du comté de Dreux, conseiller du roi et général de toutes les finances en Languedoc.

Chevreuse tomba au pouvoir du duc de Bourgogne et de son allié, le roi d'Angleterre. Tannegui du Châtel et Barbasan, à la tête des troupes royales, reprirent la ville en 1417, mais renoncèrent à faire le siège du château. Ce ne fut qu'en 1438 que la ville et le château se rendirent définitivement à Charles VII. La contrée avait été tellement ravagée et désolée, que la ville de Chevreuse ne comptait plus en 1458 que 28 paroissiens, tandis qu'autrefois elle en avait eu 300. La baronnie de Chevreuse et de Maurepas fut acquise en 1543 par Jean de Brosse, mari d'Anne de Pisseleu, duchesse d'Etampes. François Ier érigea la baronnie en duché.

Charles de Lorraine, cardinal et archevêque de Reims, devenu possesseur de la terre de Chevreuse, obtint en 1555 la confirmation des lettres d'érection accordées à Jean de Brosse. Pendant les guerres de religion, la ville de Chevreuse, occupée par les partisans des princes de Lorraine, fut attaquée par les troupes royales, lorsque Henri III, unissant ses forces à celles de Henri de Navarre, vint mettre le siège devant Paris. La ville était investie et assiégée; l'assassinat commis sur le roi la préserva des rigueurs dont elle avait été menacée en cas de résistance, 1589. L'année suivante, Henri IV, se dirigeant de Mantes à Corbeil, passa par Chevreuse; il accueillit favorablement Anne de Clèves, veuve du duc de Guise, qui était alors en son château de Dampierre. Il voulut que la ville et le château de Chevreuse fussent respectés comme s'ils n'avaient jamais été rebelles. Il y laissa quelque garnison, et la contrée fut délivrée des troupes indisciplinées de la Ligue.

En 1612 le duché de Chevreuse fut érigé en pairie en faveur de Claude de Lorraine, fils puîné d'Henri de Guise le Balafré. Claude épousa en 1622 la veuve du connétable de Luynes, Marie de Rohan. Cette dame, bien connue sous le nom de duchesse de Chevreuse, est célèbre par sa beauté, par son attachement à la reine Anne d'Autriche, et par son esprit intrigant et aventureux, qui en fit un des adversaires les plus redoutés de Richelieu et de Mazarin. Claude de Lorraine mourut en 1657 sans laisser d'enfants mâles, et avec lui s'éteignit le titre de pairie. Marie de Rohan abandonna le duché de Chevreuse à Louis-Charles d'Albert, duc de Luynes, fils du connétable, son premier mari. Ce seigneur, après avoir fait hommage pour son duché, le donna à son fils Charles-Honoré d'Albert. C'est à ce duc, gendre de Colbert, ami de Beauvillers et de Fénelon, que Racine dédia en 1669 sa belle tragédie de Britannicus. Ce grand poëte avait passé quelque temps au château de Chevreuse en 1661. Louis XIV, désirant agrandir le parc de Versailles, proposa un échange au duc de Chevreuse en 1692. C'est alors que fut érigé le duché de Chevreuse-Montfort, et que la nouvelle baronnie de Chevreuse, moins étendue que la première, fut donnée par le roi à la communauté des Dames de Saint-Louis établie à Saint-Cyr.

Abandonné dès lors, le château de Chevreuse ne tarda pas à tomber en ruines. Vers 1823 ses divers bâtiments furent appropriés aux besoins d'une exploitation agricole. Depuis 1853 il appartient à M. le duc de Luynes et de Chevreuse.

Ce château, malgré les mutilations et les transformations qu'il a subies, est encore l'un des plus intéressants et des plus complets des environs de Paris. Il se composait de trois parties:

  • Un donjon rectangulaire de 17 mètres sur 12 mètres, appuyé sur 14 contre-forts, percé du côté de l'ouest d'étroites fenêtres en plein cintre, qui autorisent à faire remonter la date de sa construction vers le onzième siècle. Les ouvertures de l'est ont été agrandies au quinzième siècle. D'anciens dessins prouvent que les murs du donjon s'élevaient tous au moins à la hauteur des pignons actuels, et que la toiture en pavillon était surmontée d'une lanterne élancée.
  • Une enceinte irrégulière de 65 mètres de longueur sur 45 de largeur, garnie de cinq tours rondes, de trois tours carrées et de nombreux contre-forts. Le front du nord est une belle et solide construction de la fin du quatorzième siècle, du temps de Pierre de Chevreuse.
  • Dans la basse-cour, autrefois entourée de fossés, on remarque encore la porte d'entrée, et les vestiges de l'antique chapelle de Sainte-Marie-Magdeleine, vis-à-vis la grande porte, du château.

Les murailles et les tourelles qui protégeaient la ville subsistent en partie, et permettent de constater des agrandissements successifs. Du côté de l'ouest, on retrouve, sur une longueur de 100 mètres, un mur de 2 mètres d'épaisseur, construit à la fin du quatorzième siècle avec le secours que le roi Charles VI avait accordé aux habitants de Chevreuse.

L'abbaye de Saint-Saturnin, dépendant de l'abbaye de Bourgueil, occupait le côté méridional de la cour de l'église. Elle fut convertie en simple prieuré au douzième siècle. Elle avait été tellement ruinée par les guerres de religion, qu'on réduisit vers 1507 sa chapelle à deux travées prises dans l'un des collatéraux de l'ancien édifice, qui comprenait six travées, et mesurait à l'intérieur 35 mètres sur 15m,60. La porte extérieure présente les caractères et les ornements de l'architecture de transition du douzième siècle. On remarque aussi avec intérêt quelques-uns des vigoureux chapiteaux sculptés dans la pierre meulière et couronnant les colonnes à huit côtés qui séparaient la nef des collatéraux.

L'église paroissiale, sous l'invocation de saint Martin, est contemporaine du prieuré. Elle eut beaucoup à souffrir d'un violent ouragan, qui renversa la flèche du clocher en 1308. Les parties les plus anciennes sont le clocher et la nef. Les voûtes des collatéraux et du chœur ont été reconstruites vers 1614. Depuis une dizaine d'années, des travaux importants d'assainissement et de restauration intérieure ont été faits, grâce au zèle et à la générosité de M. Delanoue, curé de la paroisse, de M. Brouty, architecte, et de M. de Coubertin, qui a exécuté les peintures du chœur.

La chapelle de Saint-Lubin, sur la route de Paris, a été reconstruite en 1845 sur l'emplacement d'une ancienne chapelle voisine de la Léproserie.

La maison la plus remarquable du vieux Chevreuse est la maison des Bannières, rue de Versailles, 14, près de l'ancienne porte Pince-Loup.

Parmi les personnages marquants nés à Chevreuse, on doit citer:

  • Marin Le Roy, sieur de Gomberville, 1600-1674, membre de l'Académie française, poëte et romancier.
  • Antoine Pruneau, avocat et écrivain du dix-huitième siècle.
  • Pierre Prudhomme, chirurgien, mort en 1708.
  • Montardier, 1747-1802, membre du Corps législatif et du Conseil des Cinq-Cents.
  • Ambroise Gautier, avocat, 1776-1829.

Les écarts sont: Hautvilliers, Trottigny, Jagny, le Breuil, Talou, le Moulin d'Ecosse-Bouton (Escorche-Botun, en 1237), Poinpierre, Doinvilliers, la Croix-de-Saint-Lubin.

Source : Le canton de Chevreuse (vingt communes) par L. Morize 1869.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 126470
  • item : parc du manoir d'Ecosse-Bouton
  • Localisation :
    • Ile-de-France
    • Yvelines
    • Chevreuse
  • Code INSEE commune : 78160
  • Code postal de la commune : 78460
  • Ordre dans la liste : 47
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : parc
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 20e siècle
    • 2e quart 20e siècle
  • Enquête : 1996
  • Date de versement : 2003/07/31

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Cote boîte Environnement : 126D ; dossier de jardin repéré.
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes : 2 parties constituantes distinctes relevées :
    • bassin
    • allée
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété d'une personne privée
  • Référence Mérimée : IA78000666

photo : S.Mobayen

photo : S.Mobayen