église paroissiale Saint-Martin

L'édifice, dont le choeur est à l'ouest, est situé au centre du bourg, sur un terre-plein limité à gauche et à l'arrière par un mur de soutènement. Il comprend une nef à trois vaisseaux de trois travées, un transept non saillant d'une travée de plan, un choeur à une travée droite flanquée de deux chapelles et une abside polygonale. Le vaisseau central, couvert de voûtes d'ogives, est éclairé par des fenêtres hautes circulaires et par une rose qui occupe toute la largeur du mur-pignon antérieur. Les bas-côtés voûtés d'arêtes communiquent avec le vaisseau par de grandes arcades brisées portées par de puissantes colonnes monolithes à chapiteau sculpté ; les combles des bas-côtés, qui masquent les contreforts du vaisseau central, sont ouverts sur celui-ci par des baies jumelées à linteau sur coussinets, inscrites chacune dans une arcade en plein-cintre. Le transept reçoit le jour, à gauche, au-dessus des deux portes de la sacristie, par quatre fenêtres en arc brisé, à droite, par l'arcade de la tribune du clocher ; cette dernière est desservie par un escalier rampe sur rampe en chêne, auquel succède un escalier en vis demi-hors-oeuvre en pierre assurant l'accès au comble. La travée droite du choeur communique, comme les bras du transept, avec deux chapelles latérales couvertes de voûtes d'arêtes. Des fenêtres en arc brisé réparties sur deux niveaux éclairent l'abside à trois pans, plus basse, occupée par le choeur liturgique. Adossé au bras droit du transept, le clocher-porche s'élève sur trois niveaux ; le porche, couvert d'une coupolette, est ouvert sur la place du marché par une large arcade brisée ; au niveau médian, une grande fenêtre à deux lancettes surmontées d'un oculus éclaire la tribune ; au niveau supérieur, de hautes baies jumelées sont percées sur les quatre faces. La flèche polygonale couverte d'ardoise est cantonnée de tourelles de pierre en surplomb évoquant des échauguettes.

Le 8 mai 1858, le conseil municipal vote la construction d'une nouvelle église, l'ancienne étant vétuste et trop exiguë. Les plans et devis de Viollet-le-Duc, datés du 25 mars 1862, sont approuvés par la municipalité le 24 avril suivant et par le préfet le 22 juillet 1863. Les travaux sont adjugés le 12 septembre 1863 à Pierre Charles Sauvage, entrepreneur à Paris, pour la somme de 185 411 francs, l'architecte de Sens Lefort étant chargé de leur direction. Les travaux de sculpture sont confiés à Henri Marquet, sculpteur à Sens et Henri Geschvind. L'ancienne église est démolie en 1864, la première pierre de la nouvelle est posée au printemps 1865. La réception définitive a lieu le 20 juin 1867 et l'édifice est consacré le 2 octobre de la même année. La couverture et la charpente du clocher, frappé par la foudre, sont réparés en novembre 1897 ; en mars 1964, un orage endommage à nouveau l'église.