photo : Cimbalum
L'église de Notre-Dame de Mirebeau, diocèse de Poitiers, à cinq lieues de cette ville, généralité d'Anjou, était, de temps immémorial, en titre de paroisse. Il y avait un curé et des chapelains ; elle était enfermée dans l'enclos de l'ancien château, ainsi que l'église de Saint-Hilaire. On voyait encore dans le dernier siècle les vestiges des murs et fossés qui entouraient les deux églises ; celle de Notre-Dame a été pendant longtemps appelée par tradition l'église de Notre-Dame du Château : il avait été bâti dans le onzième siècle par Foulques Nère, comte d'Anjou et seigneur de Mirebeau.
Maurice de Blazon, de l'illustre maison de Mirebeau, fonda le chapitre de Notre-Dame de cette ville (La fondation du chapitre de Mirebeau est bien antérieure à l'an 1217; cette fondation ayant été confirmée par Innocent III, la quatrième année de son pontificat qui concourt avec l'an 1202, Vieux Usage. La fondation de ce chapitre est au moins de ce temps là ; elle ne peut être par Maurice de Blazon, évéque de Poitiers en 1217, puisqu'en cette année 1217, Maurice de Blazon avait un successeur), à la prière de Thibaud de Blazon, seigneur de Mirebeau, son oncle ; le nombre des chanoines ne fut point fixé.
Il parait par la charte de fondation, que l'évêque donna à ce chapitre l'église de Notre-Dame et celle de Saint-Hilaire, avec le droit d'oblation que les évêques de Poitiers avaient dans l'église de Saint-André.
Thibaud de Blazon, seigneur de Mirebeau, fonda dans cette église une messe pour tous les jours de l'année, et un service anniversaire pour le repos de son âme, pour celle de l'évêque Maurice son oncle. Besly rapporte la fondation.
Suivant la tradition et l'opinion commune, Maurice de Blazon, évêque de Poitiers, fut inhumé au milieu du chœur de cette église. Quelques anciens ont rapporté dans le dernier siècle avoir vu, avant les premiers troubles des Protestants, au milieu du chœur, sur un tombeau, la figure en bois d'un évêque ayant la mitre et la crosse. Un homme de plus de quatre-vingt-dix ans, assurait alors avoir vu, après l'embrasement de cette église, les soldats fouiller la terre du tombeau, et qu'ils en avaient retiré une crosse de bois où il y avait quelques pierreries ; d'autres ont assuré qu'il y fut trouvé, avec ces ossements, quelques ornements d'évêques 1839.
Source : Histoire de Poitou, par Antoine René Hyacinthe Thibaudeau