Eglise

Je ne puis déterminer d'une manière positive les points de l'île où les premiers habitants établirent leurs demeures. Ici les traditions sont muettes. Cependant il me semble que ce ne dût pas être à l'endroit où est située la ville de Noirmoutier.

Le Viel ou plutôt le Vieil, sans égard à son étymologie qui paraîtrait l'indiquer comme le lieu le plus anciennement habité, offrait beaucoup d'avantages à une nouvelle colonie. Quelle qu'elle fût, il est très probable que d'abord elle fit consister ses moyens d'existence plutôt dans l'agriculture et dans des ressources locales que dans la navigation et le commerce, qui d'ailleurs ne commencèrent à fleurir sur nos côtes que lorsqu'elles furent à l'abri des insultes des barbares du nord. Or, le Vieil, placé entre le bois de la Chaise et celui de la Blanche, dominait d'un côté une plaine fertile, et de l'autre un rivage abondant en poissons, en crustacés et en coquillages. Ces motifs durent suffire pour lui mériter la préférence. Cette conjecture acquiert plus de force encore, si l'on considère que l'église ou chapelle de Saint-Hilaire, qu'on assure avoir été bâtie avant l'arrivée de saint Filbert à Noirmoutier, était située à peu de distance de ce village.

Cette chapelle aurait été construite, suivant la tradition, avant l'année 674, par ordre d'Ansoald, évêque de Poitiers, en l'honneur de saint Hilaire, quatrième évêque de cette ville, et un des plus ardents propagateurs de la foi chrétienne dans notre contrée.

Saint Hilaire, dont ses contemporains saint Augustin et saint Jérôme font un si bel éloge, fut un des évêques les plus remarquables de son siècle. Né à Poitiers d'une famille illustre, mais païenne, il se livra d'abord a l'étude de l'éloquence et de la philosophie, et fut converti au culte des chrétiens par les lectures de leurs livres sacrés.

Sa femme et sa fille suivirent son exemple. Sa piété, ses hautes connaissances, son mérite universellement reconnu, fixèrent sur lui les voeux de tout le peuple et le firent élever a l'épiscopat vers 353.

Il mourut en 367. Certains auteurs le regardent comme avant composé le Te Deum, attribué par d'autres a saint Ambroise et saint Augustin.

Du temps de Puylorson, les restes de la chapelle d'Ansoald, détruite en 1390 par les Anglais, se voyaient encore, et l'endroit où était place l'autel était toujours chargé des voeux des fidèles, cet emplacement n'est plus marqué que par une espèce de tertre ou de chiron, faisant le point culminant du tenement de Saint-Hilaire, et que recouvrent quelques ronces. C'est en partie avec les débris de cette église qu'a été construite, près de là, la maison de la Messandrie. Si les fidèles ont oublié le lieu où fut la chapelle, ils n'en ont pas moins garde une profonde vénération pour saint Hilaire, qu'ils regardent comme leur premier apôtre, et sa statue se trouve placée a l'autel de sainte Anne, dans l'église paroissiale de Noirmoutier.

Origines de l'église et description

La fondation de notre ville même de Noirmoutier suivit celle de l'abbaye Noire. Les bienfaits de cette maison, les dessèchements qu'elle faisait exécuter, les travaux agricoles qu'elle dirigeait, le désir de partager avec ses religieux différents exercices de piété, la protection qu'offrait le château contre les incursions des étrangers, déplacèrent les intérêts et concoururent à fixer sur ce point beaucoup d'habitants, tandis que le Vieil prenait une importance secondaire. La situation de la première église paroissiale, celle du vieux port, qui se prolongeait jusqu'à l'endroit qu'on nomme encore le Port-Haut, prouveraient que le quartier de la Basse-Rue est le plus ancien. Celui de Banseaux (Bancs-Eaux ou Basses-Eaux) est sans doute le plus moderne. Il fut en grande partie construit par des marins, et ne date que de l'époque où le commerce et la marine vinrent ajouter à la population et à l'étendue de la ville.

Cette première église paroissiale de Noirmoutier, appelée l'eglise Saint-Michel, fut bâtie, suivant de Puylorson, par saint Filbert, et dédiée à l'archange saint Michel, d'après l'ordre de l'évêque Ansoald, qui avait une dévotion particulière pour ce chef de la milice céleste. Elle était placée au milieu du cimetière, et fut détruite par les Anglais, vers l'an 1390. Les habitants se trouvant hors d'état de la faire relever, obtinrent des moines un autel dans la nef de leur église, qui, après la dispersion de ces religieux, devint elle-même l'église paroissiale. En 1666, elle fut augmentée de tout le côté qui est au nord.

A cette époque de la Révolution, où l'on crut pouvoir dépouiller le culte de ses cérémonies, de ces solennités qui frappent les sens et commandent le respect, l'église de Noirmoutier ne fut pas épargnée. Ses cloches furent envoyées à la monnaie, ses autels furent brisés, ses bancs mis en pièces ; elle devint le lieu des séances du club et la chaire de l'évangile fut convertie en une tribune aux harangues populaires. Ce temple servit ensuite de magasins pour les vivres de guerre, et sept à huit années s'écoulèrent avant que les habitants pussent le recouvrer.

L'église paroissiale de Saint-Filbert, bâtie à diverses reprises, ne se rattache, à proprement parler, à aucun style d'architecture. Le choeur placé en arrière du sanctuaire est élevé de deux mètres au-dessus du sol, et séparé du reste de l'édifice par des gradins de marbre ; il est bien décoré, mais trop étroit.

Les bas côtés sont un peu écrasés ; la nef, au contraire, a une belle élévation.

Les autels latéraux dédiés l'un a la Sainte-Vierge, l'antre a Sainte-Anne, offrent des retables remarquables.

Là s'étale une végétation de pierre vraiment luxuriante ; des sculptures en relief fouillées et ciselées dans le tufau, ressortent en corniches modillonnées, que supportent des colonnes de marbre noir, s'arrondissent et tournoient en volutes, grimpent en serpentant de l'autel à la voûte, se mêlent, s'entrelacent pour former plus loin des vases et des corbeilles de fleurs, puis s'effrangent en fines et légères arabesques on courent en gracieuses guirlandes que soutiennent des anges à la face joyeuse et joufflue.

L'autel Sainte-Anne, qui forme le pendant de celui de la Vierge, a été construit sur le modèle de celui-ci, en 1711, par un architecte de la Garnache appelé Samson, et par un sculpteur de Nantes du nom de Picard.

Le clocher a été foudroyé dans la nuit du 13 janvier 1843, nuit d'effroi pour les Noirmoutrins, car l'ancienne poudrière était a quelques pas de l'église ; maintenant tronqué, mutilé, il réclame en vain, par l'organe de la Municipalité et du Conseil général, le rétablissement de sa flèche, qui servait d'amer aux navigateurs.

Quant à l'ancienne église Saint-Michel, Comard de Puylorson a vu dans les ruines de cet édifice plusieurs chapelles avec leurs autels. L'importance et la position de cette église au milieu du cimetière ne laisse, suivant lui, aucun doute sur sa qualité d'ancienne église paroissiale. Avant la Révolution, il s'y faisait, le second dimanche de chaque mois, une procession commémorative de la translation du service paroissial dans l'église de l'abbaye Noire.

Source : Recherches topographiques, statistiques et historiques sur l'Île de Noirmoutier par François Piet 1863.

photo pour Eglise

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 138583
  • item : Eglise
  • Localisation :
    • Pays de la Loire
    • Vendée
    • Noirmoutier-en-l'Ile
  • Code INSEE commune : 85163
  • Code postal de la commune : 85330
  • Ordre dans la liste : 5
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1898/05/18 : classé MH
  • Date de versement : 1993/11/22

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Site archéologique : 85 163 20 AH
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Un élément répertorié fait l'objet d'une protection : crypte
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : aa26ec10339f386ba6af938ce45cc0a9.jpg
  • Détails : La crypte : classement par arrêté du 18 mai 1898
  • Référence Mérimée : PA00110185

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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