Ancien château

L'époque des monuments mégalithiques a laissé peu de souvenirs, et il semble que les premiers apôtres du pays se soient attachés à les détruire pour faire disparaître avec eux les superstitions qu'ils rappelaient.

Entre la ville et Luzay se voit, près de la route, un gros bloc de pierre portant le nom de la Roche Pattes du diable. A Gaillardin est un menhir au milieu d'un champ. Un dolmen renversé, mais très reconnaissable existe à la pointe de l'Herbaudière. Des restes de même nature ont été signalés sur Pierre-Moine par un officier de marine. Tous ou presque tous les dolmens et menhirs de la côte vendéenne et du pays de Retz paraissent faits en grès du bois de la Chaise.

L'île a ses légendes de druidesses et l'îlot du Pilier leur doit son nom de Puellier (île aux Filles, insula Puellarum). Des haches en pierre, ou pierres de tonnerre, ont été recueillies çà et là.

Les restes de la civilisation romaine se rencontrent surtout vers les Vieils, partie de l'île la plus anciennement habitée. J. Piet, aidé de quelques amis, a pratiqué au ténement de Saint-Hilaire des fouilles, qui ont mis à découvert les restes d'une importante villa..

L'époque historique commence au VIIe siècle, avec saint Filbert ou Filibert, l'apôtre et le civilisateur de l'île et le fondateur de la ville.

Né en Gascogne, d'une noble famille franque, page de Dagobert et ami de saint Ouen, il fonda sur les bords de la Seine l'abbaye de Jumièges. Chassé de la Neustrie pour avoir reproché à Ebroïn ses crimes, il se réfugia à Noirmoutier, en convertit les habitants et leur apprit à conquérir des terrains sur la mer et à fabriquer le sel.

Ses moines fuyant devant les Normands, transportèrent ses restes en Bourgogne. Peu de saints, en France, ont un aussi grand nombre d'églises sous leur vocable. Les pêcheurs de Concarneau l'invoquent avant de se mettre en mer, et il est, par une série de circonstances qu'il serait trop long de rappeler, un des patrons de la maison royale de Savoie.

Saint Vital ou saint Viaud, né en Grande-Bretagne, attiré par les vertus des moines de saint Filbert vint leur demander asile vers 725. Il se retira plus tard au Mont-Scobrith, près Paimboeuf, lieu qui porte son nom. Il mourut en 740. Les moines de Noirmoutier allèrent chercher son corps, qui suivit les migrations de celui de saint Filbert à Déas ou Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, à Cunault, à Saint-Pourçain et définitivement à Tournus. Hêrio, sous les premiers Carlovingiens, servit de lieu d'exil à plusieurs grands personnages, en particulier à deux petits-fils de Charles Martel, saint Adalard, abbé de Corbie, régent du royaume d'Italie et Wala son frère ; ils y furent internés par Louis-le-Débonnaire, vers 814.

Hastings, célèbre chef normand, en juin 830, s'empara, de Noirmoutier dont il fit un nid de pirates ; il en sortit pour brûler Nantes, piller une partie de la France et étendre ses déprédations jusque sur les côtes de l'Italie.

Aux Normands succédèrent les seigneurs de la Garnache, peut-être de même race. Appelés par les moines pour les défendre, ils s'en acquittèrent assez mal et s'emparèrent de leurs biens.

Un moment de repentir valut aux Bernardins du Pilier une partie des biens des Bénédictins de l'abbaye filbertine. Pierre II fonda pour eux sur la côte nord, Notre-Dame de la Blanche, ainsi nommée par opposition à l'abbaye noire ou de la ville.

Puis les familles seigneuriales se succédèrent et l'île fut ballottée entre les divers partis pendant les guerres des premiers Valois. Elle retrouva une paix relative sous les de la Trémoille, dont la branche noirmoutrine fournit à la France plusieurs hommes célèbres. L'histoire conserve les noms de trois dames de Noirmoutier, d'une grande beauté. La dernière, Marie-Anne, princesse des Ursins, fut un moment toute puissante en Espagne, à la cour de Philippe V. Elle fit ériger le marquisat de Noirmoutier en duchè en faveur de son frère Antoine-François de la Trémoille.

La Réforme trouva les habitants et leurs seigneurs fidèles à la vieille foi, quoique l'abbé de là Blanche, Jean Cohuau (lupus sub ovina pelle), penchât pour le parti réformé.

Les Espagnols en 1524, les corsaires protestants de la Rochelle en l502 s'emparèrent de l'île et la saccagèrent.

Vinrent les guerres des Pays-Bas ; Noirmoutier tomba entre les mains des Hollandais dirigés par Tromp et le comte de Horn (juillet 1674). Ils lui firent payer chèrement sa courageuse résistance.

En 1747 le Maidstone, de 50 canons, commandé par lord Keppel, donnant la chasse à un navire français se perdit sur les Pères. Le commandant et son équipage furent recueillis par les Noirmoutrins, non comme des ennemis, mais comme des naufragés. Les vaisseaux anglais s'éloignèrent de l'île et plusieurs marins prisonniers furent rendus à leur famille.

En 1767 Noirmoutier fut achetée par la couronne à son dernier seigneur, le prince de Condè, au prix de 1,900,000 livres.

Les guerres avec l'Angleterre lui valurent de nouvelles épreuves. Les croiseurs de la Grande-Bretagne vinrent rôder au voisinage du Pilier et dans le Fain. Le port servit plus d'une fois de refuge aux corsaires français. Le Duc-de-Bourbon armé par Cornil Guislain Jacobson et monté par un équipage noirmoutrin fit deux glorieuses campagnes. Une autre famille de l'île arma aussi à Nantes pour la course et non sans gloire.

Dans cette lutte de chaque jour, les femmes montrèrent aussi de la valeur. En mars 1781, une jeune fille, Félicité Dévier, saisissant un fusil, ramena au combat, sur ta côte de l'Épine, des hommes qui venaient d'abandonner une gabarre la croyant perdue et sauva leur navire.

Les rois de France appréciant le courage des Noirmoutrins et les services rendus par eux à la patrie, accordèrent à l'île des privilèges dont quelques-uns sont encore respectés de nos jours.

Sous Louis XIV, des jansénistes furent internés à Noirmoutier. Le président Hocquart y fut relégué, quand en 1771, des lettres de cachet obligèrent les membres du Parlement, en conflit avec le Roi, de quitter la capitale. En 1871, son château devint prison provisoire pour des membres de la Commune de Paris.

L'île eut beaucoup à souffrir pendant la période révolutionnaire. Prise par Guêry-Fortinière (mars 1793), reprise peu après par le général républicain Beysser, elle fut conquise de nouveau par un des plus brillants chefs vendéens, le général Charette (12 octobre 1793), malgré le courage de François Chrysostôme Richer, qui se fit tuer a l'entrée du Gois pour arrêter l'armée royaliste.

Le 4 janvier 1794, elle retomba entre les mains de Turreau. La plus grande partie des royalistes furent massacrés. Le général d'Elbée, ancien général en chef des armées vendéennes, deux de ses officiers, de Boisy et Duhoux d'Hauterive, et le chef républicain Wieland, qui n'avait pu résister à Charette, furent fusillés sur la place d'Armes. Noirmoutier fut appelé Ile de la Montagne, son port Port Victoire et des commissions militaires se mirent à juger avec la sévérité de l'époque non-seulement les Vendéens arrêtés dans l'île, mais les individus accusés d'insurrection ou d'incivisme, envoyés de divers points du département. Tout ce qui a rapport à cette période et aux guerres de la Vendée forme une des parties les plus intéressantes de l'ouvrage de François Piet, témoin des faits qu'il raconte.

Aux attaques des généraux vendéens succédèrent de nouvelles croisières anglaises, sous le commandement du commodore Warren.

Il est impossible d'écrire sur Noirmoutier sans citer le nom des Jacobsen, c'est-à-dire d'une des familles qui aient le plus fait pour l'île. Noirmoutier lui doit une grande partie de ses dessèchements, ses principaux embellissements et les grands pins maritimes, qui à cette heure tombent sous la hache pour faire place à de nombreuses villas.

Le premier Jacobsen qui vint se fixer dans l'île, vers le milieu du siècle dernier, répondait aux prénoms de Cornil-Guislain et était né à Dunkerque en 1709. Il se rendit cher aux habitants en leur créant du travail et en leur procurant des moyens d'existence pour eux et leurs enfants. Avec l'aide de travailleurs noirmoutrins, il conquit sur la mer la Lyde, dans la partie sud de Barbâtre et fit, de l'autre côté du Gois, surgir des eaux, le 1er avril 1707, une île nouvelle de 250 hectares, Notre-Dame du Pé ou de la Crosnière, rattachée jusqu'à la Révolution à Noirmoutier, tant pour le spirituel que pour le temporel.

Jean-Corneille continua les travaux de son père et dessécha à l'entrée du Port ou de Luzan les Grand et Petit Mûllenbourgs (1812 à 1814). Ils portent dans le peuple le nom bien mérité de terrains Jacobsen. Antiquaire et homme de goût, il était lié avec le cardinal de Lomènie et un grand nombre de célébrités de son temps. Il enrichit de gravures, de livres précieux et d'objets d'art l'hôtel construit par son père sur la place d'armes et, on lui doit les embellissements du Pélavé, des Sorbets et de Grand-Lande.

Auguste son fils mérita aussi la reconnaissance publique par les travaux dont il fut le promoteur. Aux dessèchements de la Lydo et des Müllenbourgs, il ajouta ceux de la Nouvelle Brillo (1829) et de la Tresson (1833 à Ï834). Son père et lui ont augmenté de 260 hectares de terre de rapport la superficie de l'île ; bienfait dont on ne saurait garder un trop long souvenir. Auguste Jacobsen aimé des paysans, qui l'avaient vu partager leurs travaux et leurs luttes contre la mer, fut pendant de longues années maire de Noirmoutier, et l'administra, de la façon la plus paternelle.

Trois autres noms ne peuvent être laissés dans l'oubli : ceux de François Piet, Lubin Impost et Edouard Richer. Écrivains distingués, poètes à leurs heures, philosophes, naturalistes, ils ont été en correspondance avec les grands penseurs et les grands naturalistes de leur époque et constituaient une petite réunion savante, dont les d'Orbigny ont fait quelque temps partie, l'Académie ambulante. Les Recherches sur Noirmoutier, quoique étant surtout l'ouvrage de Piet, sont en partie une oeuvre commune. Impost, le fabuliste, n'a laissé personne de son nom. Piet a eu dans son fils un continuateur. Quant à Richer, fils du défenseur de l'île contre Charette, il s'acquit un renom de publiciste et de penseur, embrassa d'abord avec ardeur les doctrines de Swedenborg et mourut dans la foi catholique. L'île tout entière pleure en ce moment son neveu portant les mêmes nom et prénoms que lui et conservera longtemps le souvenir de son intelligente et bienveillante administration !

Source : Guide du voyageur à Noirmoutier par le Dr Viaud-Grand-Marais 1884.

Description actuelle

Donjon carré construit à la fin du XIe siècle ; enceinte construite aux XVIe et XVIIe siècles sur l'emplacement de courtines plus anciennes. Pendant la guerre de Cent ans, le château connaît des travaux de défenses et de renforcement des bâtiments. Au début du XVIIIe siècle, le château voit la reconstruction de ses tours et la transformation du donjon en ouvrage d'artillerie. Au XIXe siècle, le château sert de caserne.

Source : Ministère de la culture.

photo pour Ancien château

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 138580
  • item : Ancien château
  • Localisation :
    • Pays de la Loire
    • Vendée
    • Noirmoutier-en-l'Ile
  • Code INSEE commune : 85163
  • Code postal de la commune : 85330
  • Ordre dans la liste : 2
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : château
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 11e siècle
    • 17e siècle
  • Date de protection : 1994/07/18 : classé MH
  • Date de versement : 1993/11/22

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Inscription 18 05 1925 (arrêté) annulée. Site archéologique : 85 163 2 AH.
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :4 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • enceinte
    • donjon
    • cour
    • fossé
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • Cette construction a été affectée a l'usage de : musée

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : 48745dd11d460069f39098e7cf110a42.jpg
  • Détails : Ensemble du château comprenant les fossés, l' enceinte, la cour et le donjon (cad. BI 1, 3, 4) : classement par arrêté du 18 juillet 1994
  • Référence Mérimée : PA00110182

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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