Église Notre-Dame-de-l'Assomption

L'église est construite de 1779 à 1786 (source ministère dela culture).

Construite au XVIe siècle, elle a été restaurée en 1981. La tour du clocher, partie la plus ancienne de l'édifice, comportait à l'origine des créneaux, sans doute dans un but de fortification (autre source).

La paroisse est desservie par un prieur-curé et trois secondaires. Le bénéfice est en commande et relève de l'abbaye de Saint-Victor, dont les religieux y furent établis vers l'an 1056 par les vicomtes de Marseille qui leur donnèrent certains droits et plusieurs terres pour leur entretien. Il y a dix-huit cens communiants a Saint-Tropez. Leur église est bien entretenue, mais elle est trop petite pour tant de peuple. Elle fut bâtie en 1540. On y prêche l'avent et le carême, l'octave des morts et celle du Saint-Sacrement. Le patron est le martyr saint Tropez.

Il y a une congrégation des prêtres du diocèse qui se sont unis en 1727 au nombre de cent pour célébrer trois fois chacun le très-saint sacrifice de la messe pour ceux d'entre eux qui passent de ce monde a l'autre, à l'exemple de ces prêtres du VIIIe siècle, auxquels, selon Baronius, se joignirent des évêques pour le même dessein. Le prieur de Saint-Tropez en est le chef, conserve le registre où sont les statuts et les noms des agrégez, et a soin d'annoncer leur mort par des lettres circulaires dès qu'il en est averti.

Le martyrologe romain annonce, le 3 des calendes de mai, le martyre de saint Tropez, c'est-à-dire a la fin d'avril, et ajoute que sa fête n'est célébrée que le 16 des calendes de juin, c'est-à-dire le 17 de mai, à cause de la translation de ses reliques. Saint Tropez était un officier considérable de la maison de l'empereur Néron. Il souffrit la mort pour la foi à Pise, en Toscane, où il y a une abbaye sous son nom, fondée, selon les apparences, au lieu même de son martyre. Il y a aussi à Gênes une paroisse sous le titre de Saint Tropez. Il fut connu de l'apôtre saint Paul : Magnus in officiis Neronis primum fuit, anusque ex his de quibus Paulus apostolus ab urbe Româ ad Philippenses scribit : salutant vos omnes sancti, maxime qui de domo Caesaris sunt.

M. Josepb Antelmy, qui était prieur de Saint-Tropez à la fin du siècle passé, était persuadé que les reliques de ce saint étaient cachées dans l'ancienne église paroissiale ; il y fit fouiller, mais en vain. Cette église étant tombée, les Capucins qui la possédèrent les y firent chercher aussi inutilement. En effet, elles sont en Espagne, s'il en faut croire Pierre de Natalibus, qui a écrit la vie de saint Tropez, il y a deux cens cinquante ans.

Bouche croit que Julius Agricola , natif de Fréjus, et déjà illustre a Rome du tems de Néron, pouvoit avoir logé Tropez dans sa maison comme son compatriote, et lui avoit ensuite procuré un employ dans le palais de Néron. Il croit que saint Tropez étoit provençal, et que son corps repose dans la ville qui porte son nom dans notre diocèse. Il remarque que le mot Sinos est mis pour Sinus Sambracitanus, et que la Provence peut être appelée Espagne, qui est l'Hespérie des anciens, parce qu'elle est au couchant, nommé Vesper et Hesper, comme l'Espagne à l'égard de la Grèce et de l'Italie.

La ville de Saint-Tropez est des terres adjacentes, arrière-fief de Grimaud. M. de Suffren, conseiller au Parlement en a la seigneurie. Il y a un siége d'amirauté, un grenier à sel, un monastère de Capucins depuis 1617, composé de dix religieux auxquels la ville donna l'ancienne église paroissiale où étaient autrefois établis les Victorins, réservant au prieur les droits d'y faire les fonctions. On y voit aussi deux belles et grandes chapelles de pénitents desservies par deux prêtres qui ne sont point attachez à la paroisse, un hôtel-Dieu considérable, assez bien renté, auquel est attaché un bénéfice de deux cens livres de revenu, fondé par M. Hyblé, bénéficier de la cathédrale de Fréjus, natif de Saint-Tropez, pour y faire célébrer tous les jours la messe en faveur des malades. Le collateur de ce bénéfice est laïque.

M. Clément, prêtre chanoine des Accoules, à Marseille, né à Saint-Tropez, fonda aussi, il y a bien des années, un autre bénéfice pour faire dire la messe tous les jours à l'aube dans l'église paroissiale pour l'utilité du peuple. La communauté nomme à ce poste, qui est fixe et non amovible. Ce lieu est depuis longtemps fertile en ecclésiastiques instruits et pieux.

Source : Description historique du diocèse de Fréjus / manuscrits de Girardin et d'Antelmy ; publiés par l'abbé J.-B. Disdier 1872.