photo : joel.herbez
Ce fut aussi M. Debacq qui, de 1850 à 1857, présida aux réparations du château de Châteaudun, ancien édifice tout rempli du souvenir des Dunois et des Longue ville. La vaste étendue des constructions et leur état de délabrement ne permettaient pas, même au duc de Luynes, d'entreprendre la restauration d'ensemble d'un monument d'âges et de styles divers, qui se recommande autant par son admirable situation que par les beautés de son architecture. Son propriétaire y consacra du moins une somme annuelle suffisante pour réparer à l'extérieur les parties les plus endommagées, et il s'attacha surtout à rétablir dans son ancien état l'intérieur de la chapelle, qui offre un spécimen intéressant du système décoratif en vogue au quinzième siècle. M. Debacq s'acquitta de cette tâche avec le goût sévère et le soin scrupuleux qu'il apporte à tous ses travaux.
Le même artiste fut encore chargé de construire à Hyères cette villa Alberti où M. de Luynes, qui redoutait chaque hiver les atteintes d'une maladie des bronches, alla constamment depuis 1858 chercher la santé sous un climat plus doux. Il s'y était fait une charmante retraite, abritée contre le vent du nord, entourée de verdure et en face d'une mer resplendissante de soleil. Cet asile allait le recevoir encore au mois d'octobre de l'année dernière et l'aurait conservé sans nul doute à l'amour des siens et aux vœux de ses amis, si une pensée de dévouement ne l'eût entraîné à ce dernier voyage de Rome d'où il ne devait pas revenir vivant.
Source : Notice sur M. le duc de Luynes par Alphonse Huillard-Bréholles