Porte de Baruc

Le mot Barbacane, qui désignait, au moyen âge, soit des ouvertures verticales à destination pacifique, soit des meurtrières, avait encore un sens plus étendu. Il signifiait aussi un ouvrage avancé placé au-devant d'un château ou de tout édifice dont on voulait défendre l'accès. C'est dans ce sens qu'il faut prendre la Barbacane d'Hyéres. La longue ligne de murailles, qui se rattachait au rempart, dans la direction du nord, reliait en même temps à la place l'enceinte du couvent des Bernardines. Il faut noter, en passant, que, dans l'endroit où se trouve le passage qui conduit aux collines des Maures et à la Roquette, précisément entre l'ancienne abbaye et le mur de la seconde enceinte du château, se trouvait la Porte de Pierrefeu ou de la Souquette. La Barbacane comptait quatre portes :

  • celles de Pierrefeu ou de la Souquette,
  • de Balue ou Baruc,
  • de Saint-Paul
  • et de Cafabre (contraction du capitaine Fabre.)

Nous ne saurions désigner la porte de la ville haute ou de la ville basse qui prit, au XIIIe siècle, le nom de Porte d'Aycard, du nom du fils d'Hugon Fabri, gouverneur d'Hyères, en 1270, pour Charles II, comte de Provence et roi de Sicile.

La ligne inférieure de la Barbacane, qu'on désigne généralement sous le nom de première enceinte de la ville, commençait au nord-est, sous l'abbaye de Saint-Bernard, et joignait la Porte de Balue ou de Baruc, à partir de laquelle on peut suivre toute la fortification; on retrouve ses assises dans la terrasse qui s'étend de la Porte de Baruc jusqu'à. la saillie, moitié maisons, moitié fortifications, qui joint l'église Saint-Paul. Le long de Saint-Paul, la Barbacane se continuait, puis elle passait derrière le chevet de l'église pour rejoindre la Porte Cafabre, dont il ne reste plus que l'emplacement.

La Porte de Balue ou de Baruc, qui débouche sur la rue du Saint-Esprit, est presque intacte dans l'ensemb1e du rez-de-chaussée. Les chambres de guet et les corps de garde, placés à Pétage, se sont seulement transformés en habitation. Trois constructions en épaisseur se juxtaposent à la Porte de Baruc ; elles passent de l'ogive au plein cintre. Le motif ogival appartient aux types employés dès le XIIIe siècle; mais nous serions tenté de voir dans les pleins cintres une restauration renaissance de l'ancienne disposition romane, car la Barbacane a été l'objet de réparations évidentes à l'époque de la Renaissance. Des rainures de herse, des feuîllures et des traces de ferrements se trouvent encore dans Pépaisseur de la Porte de Baruc.

A partir du coude formé par le retour de la Barbacane vers Saint-Paul, les maçonneries inférieures sont intactes et la porte qui dégage le parvis de l'église est telle encore qu'el1e était au moment du fameux siège de 1596. Cette défense est surtout curieuse par son agencement avec l'église. Elle se soude à Saint-Paul du côté où devait se trouver l'entrée principale. Sur l'angle d'une pile en maçonnerie, une tourelle monte en encorbellement. Le cul-de-lampe de cette espèce de poivriére est mouluré en filets alternant avec des plate-bandes. Vers la partie moyenne de la tour, une espèce de frise, entrecoupée de modillons sculptés, fait une saillie qui se développe et se continue sur l'ensemble de l'ouvrage, aujourd'hui transformé en habitation. Un joli fronton sur pilastres encadre l'unique fenêtre de la tourelle. Au côté droit de la pile qui soutient la poivrière s'ouvre un large cintre surbaissé, sous lequel s'épanouit une grande voûte d'arête; c'est un travail du XVIe siècle, qui se raccorde en profondeur avec une porte beaucoup plus ancienne. Comme sous les voûtes de Baruc, la Porte de Saint-Paul conserve des rainures de herse et les vestiges des points d'appui de la clôture. Les maisons qui se sont approprié le mur de l'ancîenne Barbacane laissent deviner, le long de la nef, la destination primitive. De ce point jusqu'à, la Porte Cafabre, il n'y ai plus que des vestiges.

Source : Hyères et sa vallée  : guide historique, médical, topographique / Amédée Aufauvre. Biographie de Massillon / par Jules Janin 1861.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 135772
  • item : Porte de Baruc
  • Localisation :
    • Provence-Alpes-Côte d'Azur
    • Hyères
  • Code INSEE commune : 83069
  • Code postal de la commune : 83400
  • Ordre dans la liste : 91
  • Nom commun de la construction : 2 dénomiations sont utilisées pour définir cette construction :
    • porte
    • port
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 11e siècle
    • 12e siècle
  • Date de protection : 1926/01/27 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/06/04

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété d'une personne privée 1992
  • Détails : Porte de Baruc : inscription par arrêté du 27 janvier 1926
  • Référence Mérimée : PA00081646

photo : joel.herbez

photo : joel.herbez

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