hyeres

A 18 kilomètres de Toulon, vers l'orient, s'élève la petite ville d'Hyères, assise sur le flanc d'une haute colline, et protégée contre les vents du nord par un massif de montagnes. La partie la plus élevée de la ville a une physionomie sévère et sombre qu'elle tient des rochers noirâtres qui la couronnent, et des vastes débris de son ancienne forteresse, dernier souvenir de cette Arké qu'y avait élevée la colonisation grecque, et que le duc de Guise jeta à terre en 1570. Il n'en reste plus de partie entière qu'une assez belle et grande porte. Là s'élève aussi, sur un roc escarpé, une des églises paroissiales, grand édifice assez curieux ; au-dessus on voit un château isolé, aujourd'hui l'hôtel de ville, dont la façade donne sur la place du Marché. Plus bas est la place Royale, vaste et symétrique, mais d'un aspect assez triste ; elle est décorée d'une colonne qui supporte le buste en marbre blanc de Massillon, né à Hyères, monument d'un beau travail entouré d'une grille dorée. Du reste, les rues sont presque toutes étroites, escarpées, tortueuses et mal pavées.

Le faubourg, qui s'étend tout à fait au bas de la ville, sur la lisière de la plaine, est mieux : on y voit d'agréables maisons, de beaux jardins ; les encadrements des portes et des croisées y sont faits d'un marbre tiré des montagnes voisines. si l'on se place en un endroit élevé, on voit a ses pieds la plaine couverte d'orangers, de citronniers, de peupliers, de vignes et d'oliviers, qui descend par une pente douce et longue vers la mer, où vont se marier ses tons verdâtres a l'azur des cieux et des eaux. Sur la gauche on remarque l'embouchure du Gapeau et les vastes salines du quartier Saint-Lament ; ici un étang où des restes de murs indiquent l'ancien port qui vit aborder les galères de saint Louis a leur retour d'Égypte ; au loin, la presqu'ile de Giens, s'allongeant vers le midi comme pour protéger la grande rade d'Hyères, qu'achèvent d'envelopper vers la haute mer les quatre îles surnommées par les Romains les îles d'Or : elles sont stériles aujourd'hui ; vers la droite, la vue est limitée aux montagnes du Morne du Paradis, qui l'empêchent de planer sur la grande rade de Toulon, et s'arrête sur la jolie chapelle de Notre-Dame d'Hyères, décorée d'un beau tableau du Puget, représentant les douze apôtres allant visiter le Saint—Sépulcre ; près de là est la grotte des Fées, où l'on voit une multitude de belles stalactites.

Hyères doit a sa belle situation d'avoir le climat le plus chaud de la France. L'olivier n'y est pas un frêle arbuste comme celui d'Aix et d'Avignon ; c'est un arbre de haute futaie qui atteint ses proportions naturelles, et dont le feuillage plus touffu est d'un vert moins gris. L'oranger et le citronnier y sont aussi de véritables arbres. Les oranges d"Hyères sont presque toutes expédiées à Paris, où elles sont plus estimées qu'en Provence et en Languedoc. Quoiqu'elles soient moins grosses que celles de Malte et de Majorque, il s'en trouve néanmoins quelquefois de très-belles, et on en cite une qui a pesé près d'un kilogramme. On cite aussi un oranger qui a produit dix mille oranges ; il avait résisté à l'hiver de 1709, et a péri dans celui de 1788. Le produit ordinaire des plus beaux d'entre ces arbres est de quatre à cinq mille oranges, et celui des jardins consacrés à ce genre de culture est de 1000 francs par 1000 toises carrées. L'orange n'acquiert sa maturité parfaite que plusieurs mois après la chute de la fleur ; si elle reste sur l'arbre à l'époque de sa floraison elle perd son suc, mais elle le reprend quand les nouveaux fruits sont noués. Les fruits cueillis sur l'arbre ont toujours un goût âpre : si mûrs qu'ils soient, ils sont meilleurs quelques jours après avoir été cueillis. A Hyères, on récolte les oranges destinées aux pays lointains dès qu'un petit point jaune a marqué leur écorce ; on les expédie dans cet état, et elles achèvent de mûrir en moins de quarante jours.

Hyères, affiche par Hugo d'Alési

Immeubles

Nombre d'immeubles repérés par époques : avant 1880 : 68 ; 1880 à 1919 : 62 ; 1920 à 1945 : 24 ; après 1945 : 26. Architectes : Gasquet (en 1862) ; P. Chapoulart (fin 19ème siècle) ; Ribier (en 1906 et 1910) ; Régnier (début 20ème siècle) ; Léon David (1ère moitié 20ème siècle) ; Lucien David (après 1945) ; L. Lantrua (en 1936) .

Hôtel-Dieu, hospice

Ensemble des bâtiments enduit ; décor (encadrements des baies etc.) de la façade de l'Hôtel-Dieu en ciment ; façades de la chapelle et de l'hospice : soubassement, chaînes d'angles, encadrements, piédroits, arcs, fronton et clocher en pierres de taille. Chapelle à un vaisseau allongé couvert d'une fausse voûte en arc-de-cloître ; choeur couvert d'une fausse voûte d'ogives à cinq voûtains.

Hôtel de voyageurs dit Hôtel des Palmiers.

Hôtel vraisemblablement construit en 1884 par l'architecte François Boyer. Situé, comme le Grand Hôtel des Iles d'Or, au centre du quartier anglais, il bénéficie avec celui-ci de cette clientèle. C'est un hôtel luxueux pourvu entre autres d'une vaste salle des fêtes que l'on décorait à l'occasion de bals costumés qui attiraient un vaste public.

Hôtel Châteaubriand

L'Hôtel Châteaubriand a été construit à la fin des années 1880 lors du lotissement du domaine de Van Bredenbeck de Châteaubriand, sur l'emplacement de la villa détruite. C'est le dernier des grands hôtels construits à Hyères.

Casino, hôtel de ville.

Le « petit casino » est construit en 1864 pour satisfaire les demandes des hivernants. C'est alors un modeste cercle de jeu où se produisent aussi les artistes en tournée. Il ne compte alors qu'un seul étage. A cause de difficultés financières, il est mis en vente en 1895.

Porte de la Rade ou Porte Massillon

Les Romains nommaient cette ville Arcae ; dans le moyen âge, elle s'appela Ahires ; elle avait dans le XIIIe siècle un port où l'on s'embarquait pour la Palestine ; Saint Louis y aborda en revenant d'Égypte. Elle a été longtemps l'apanage des vicomtes de Marseille, qui la cédèrent à Charles d'Anjou, comte de Provence et frère de Saint Louis.

Porte Fenouillet

La porte de Fenouillet, qui fait face à la rue du Lavoir, tire son nom du voisinage de la montagne rocheuse qui commande l'entrée d'Hyères. Une porte ogivale dans les proportions habituelles aux ouvertures du XVe siècle, quand l'espace était mesuré, s'ouvre au pied d'une maison qui n'est pas autre chose que la fortification elle-même.

Porte Saint-Paul

La porte qui donne sur la Place Saint-Paul, au sommet d'un grand escalier, a été exécutée pendant la Renaissance ; elle côtoie la partie latérale de la sortie militaire jusqu'à la pile que domine une tour en encorbellement.

Place Georges-Clémenceau

La place Clémenceau était anciennement la place de la Rade. La date de son aménagement est inconnue mais elle fait l'objet de travaux divers en 1810-1812 (jonction avec la place Napoléon, actuellement de la République par l'intermédiaire d'un escalier) , en 1860 (nivellement et construction d'égouts à ses abords).

Banque dite Société Générale

Edifice enduit ; soubassement et vraisemblablement une partie du décor en pierre de taille ; autres éléments de décor en ciment façonné. Façades latérales sans décor. Les bureaux du rez-de-chaussée n'ont rien conservé des dispositions ou des décors anciens.

Maison dite villa

Maison représentative des villas éclectiques et modernes des années 1930. Perron protégé par un auvent, avant-toit, frise de couronnement. Travée centrale et bandeaux revêtus de brique.

casino des palmiers

Edifice entièrement enduit. Etage de soubassement correspondant au début d'exécution du premier projet en grès appareillé à bossage, non enduit. Tuiles plates vernissées sur les toits à l'impériale des deux clochetons méridionaux.

maison, dite villa tunisienne

Pièces de réception à l'étage organisées autour d'un atrium à l'origine à ciel ouvert. En 1884 Chapoulart réalise pour lui-même, dans le même style que la villa Mauresque, une villa qui abrite également son agence.

Banque de France

A la demande de la chambre de commerce du Var il est décidé, en 1912, de créer une succursale de la Banque de France à Hyères. La villa Victoria, édifiée en 1869, fut acquise en 1914 dans ce but et le permis de construire délivré en 1921. La construction débuta en 1923 pour s'achever en 1925 sur les plans de Léon David à qui l'on doit de nombreux bâtiments hyèrois.

Ecole primaire dite école Paul Long.

Une école supérieure de garçons existait à cet emplacement depuis la fin du 19ème siècle. L'école actuelle a été construite en 1932 sur des plans d'Albert Bufenoir de 1929. Elle se composait alors d'un bâtiment nord-sud comportant 4 classes en rez-de-chaussée et 2 logements à l'étage, ...

Ecole primaire dite école Jules Ferry.

1931 : projet de construction d'une école de filles en bordure de l'avenue Gambetta. Plans de 1931 signés Bufenoir. 1931-1933 : délibération, adjudication et construction. 1934 : réception définitive des travaux. L'école compte 8 classes primaires, 4 classes de cours complémentaire, une salle de dessin, ...

Chapelle Saint-Blaise dite Tour des Templiers

Indépendamment des terres de Sauvebonne où les Templiers avaient élevé de somptueuses constructions, dont on a pu voir et reconnaître les débris, dans une fouille entreprise par M. L. Aurran, propriétaire d'une partie de la vallée, ces chevaliers avaient construit, dans l'intérieure de la ville d'Hyères, différents édifices dont quelques-uns subsistent encore aujourd'hui.

Temple de protestants Saint-Andrew

Le temple presbytérien Saint Andrew's Church a été construit pour la colonie écossaise d'Hyères sur l'initiative du révérend Luther Winter Caws, afin de remplacer le temple de l'avenue des Iles d'Or devenu trop exigu. Les plans de l'édifice, signés des architectes Henry et Pascal, sont datés du 15 mars 1926.

Immeuble 40 avenue des Iles-d'Or

Immeuble qui présente des caractéristiques communes avec les villas : étage de soubassement à l'accès indépendant donnant sur un jardinet clos, grande terrasse à l'ouest etc. L'édifice est animé par une tour d'escalier en demi-hors-oeuvre couverte d'un toit conique en zinc.

Manège, usine de ferblanterie

Parallèlement à l'aménagement de sa maison, l'industriel Alexis Godillot demande à l'architecte Pierre Chapoulart des plans pour l'édification d'un château devant se trouver entre la rue J. Natte et la rue des Villas (V. Hugo) . De ce château, seul sera réalisé le manège pour son fils, en 1882.

Ecole primaire dite école Anatole France

Projet des architectes Edouard Angeli et Charles Maurel approuvé en 1885 par le conseil municipal et en 1886 par le ministre de l'Instruction publique. Construction par les entrepreneurs Alexandre Marquetti et Michel Olgiati en 1888-1889. Le projet original a connu des modifications dans sa réalisation.

Grand magasin dit Aux Dames de France

Grand magasin 'Aux Dames de France' construit après 1895 par l'architecte parisien G. Debrie et les entrepreneurs toulonnais A. Noble et fils. L'intérieur a été entièrement remanié et transformé en un restaurant rapide au rez-de-chaussée et en bureaux aux étages.

avenue joseph-clotis

L'avenue est percée en 1861. C'est alors un lieu de promenade bordé de palmiers de part et d'autre qui porte le nom d'avenue de l'Impératrice. Au nord, il n'y a pas de constructions mais les jardins à l'arrière des immeubles de l'actuelle avenue Général-de-Gaulle.

Immeuble 20 avenue Gambetta

Edifice représentatif des immeubles de la limite du 19e siècle et du 20e siècle de style éclectique à tendance classique. Soubassement et décor de façade en pierre de taille. Enduit lisse. Corniche. Balcon filant, balconnets, balustrade, corps en arrondi.

Maison dite Villa La Favorite.

La maison se situe au nord d'une parcelle de 3000m2 plantée de chênes, palmiers, mimosas, bambous, orangers, magnolias et papyrus. L'entrée des voitures se fait sur le boulevard Châteaubriand au bord duquel est édifiée la conciergerie au-dessus des écuries.

Eglise Saint-Paul

L'église paroissiale, dédiée à Saint-Paul, située sur un rocher élevé, fut bâtie en 1290, on remarque sa porte gothique et la rose à compartiments, formée d'une seule pièce de beau marbre blanc

Maison romane rue Paradis

Ce type de maison apparaît avec les grands castra de pierre (villages perchés) qui laissent peu d'espace aux habitants. Pour compenser une faible emprise au sol les constructions se développent en hauteur.

Eglise Saint-Louis

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Eglise Saint-Louis' à hyeres (var 83400). La principale église d'Hyères, l'église Saint-Louis, est classée parmi les monuments historiques. C'est une ancienne église conventuelle des Cordeliers construite probablement au XIIIe siècle et complétement restaurée de 1822 à 1840.

Château Sainte-Agathe

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Château Sainte-Agathe' à hyeres (var 83400). En face de la ville d'Hyères se trouve l'archipel des îles du même nom, distantes en moyenne de 16 kilomètres du rivage.

Château

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Château' à hyeres (var 83400). La cime de la montagne, dont le flanc méridional est occupé par la ville, se couronne des restes encore considérables d'un château du moyen âge.

Fort du Petit Langoustier

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Fort du Petit Langoustier' à hyeres (var 83400). Sentinelle avancée le rocher sur lequel est placé le fort du petit Langoustier, et où se trouvent trois forts importants.

Fort du Grand Langoustier

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Fort du Grand Langoustier' à hyeres (var 83400). Les îles du Grand-Ribaud et du Petit-Langoustier, situées entre la presqu'île de Giens et l'île de Porquerolles, présentent des côtes escarpées.

Porte de Baruc

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Porte de Baruc' à hyeres (var 83400). La ligne inférieure de la Barbacane, qu'on désigne généralement sous le nom de première enceinte de la ville, commençait au nord-est, sous l'abbaye de Saint-Bernard, et joignait la Porte de Balue ou de Baruc, à partir de laquelle on peut suivre toute la fortification.

Maisons, couvent, édifice hospitalier Sainte-Marie-des-Anges.

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Maisons, couvent, édifice hospitalier Sainte-Marie-des-Anges' à hyeres (var 83400). A la suite de son séjour à Hyères pour raison de santé, le Père Chrysostome de Lyon, co-fondateur de la congrégation des soeurs Sainte-Marie-des-Anges de l'Esvières à Angers, décide d'ouvrir une maison à Hyères

Villa Marie-Laure-de-Noailles ou château Saint-Bernard

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Villa Marie-Laure-de-Noailles ou château Saint-Bernard' à hyeres (var 83400). Ce temple de la modernité, réalisé par l'architecte Robert Mallet-Stevens, offre l'aspect d’un ensemble de cubes superposés, disposés en fonction du relief du terrain et de la course du soleil, pour offrir l'ensoleillement maximal tout au long de la journée.