Eglise Saint-Pierre et son cloître

Moissac (saint-pierre De), Moyssiacum ou Musciacum. Célèbre abbaye de France de l'ordre de Saint-Benoit, qui a donné naissance à la ville de Moissac, aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement du département de Tarn-et-Garonne, et diocèse de Montauban. Elle était autrefois du diocèse de Cahors. « L'abbaye de Moissac, dit l'auteur d'une savante notice, a joui de tout temps d'une grande célébrité dans le midi de la France, et le souvenir s'en est conservé dans le pays comme celui du modèle accompli des grands établissements du moyen âge. La haute position que l'abbaye devait à sa qualité de métropole de l'ordre de Cluny en Languedoc, magistralis Ecclesia, comme l'appelle une charte du XIe siècle ; la vaste étendue de ses possessions territoriales ; le nombre considérable de monastères qui, soit en France, soit en Espagne, relevaient de sa juridiction ; le renom de sainteté qui s'attachait à son église, visitée à plusieurs reprises par les Papes, et dotée par eux d'immunités et de privilèges de toutes sortes ; enfin l'admiration traditionnelle pour les merveilles d'architecture que renfermait l'enceinte du monastère, tout concourt à justifier cette longue popularité encore aujourd'hui vivante dans l'esprit des habitants de la province. »

Les uns donnent pour fondateur à l'abbaye de Moissac le roi Clovis; les autres, Clotaire II, ou Clovis II ; d'autres, enfin, prenant à la légère une restauration pour une fondation, ont affirmé qu'elle n'était pas antérieure au règne de Pépin. Le célèbre chroniqueur, Aimery de Peirac, abbé de Moissac, à la fin du XIVe siècle, défend vivement la première opinion. D'après lui, Clovis, vainqueur des Visigoths, à la journée de Veuille, en 506, et se rendant de Bordeaux à Toulouse, dont il allait faire le siège, aurait, en passant près de l'embouchure du Tarn, posé la première pierre de la nouvelle abbaye. Une vision surnaturelle que le chroniqueur raconte avec de grands détails, lui aurait inspiré l'idée de construire un monastère dans ce lieu, qui n'était alors qu'un vaste marécage. La reconnaissance des moines ne s'était pas bornée à faire représenter en mosaïque, près de l'autel de leur église, une des circonstances du miracle Auquel leur maison devait l'existence ; des fondations pieuses et charitables, soigneusement entretenues, consacraient en outre à perpétuité la mémoire du royal bienfaiteur qu'on y vénérait même comme un saint, si l'on s'en rapporte aux termes très-concluants d'une hymne du chroniqueur Aimery.

Des documents plus certains, tirés des archives mêmes de l'abbaye, obligent cependant à repousser cette tradition, et à reculer jusqu'au VIIe siècle la fondation du monastère. D'après le cartulaire, qui faisait foi à cet égard, et que dom Mabillon, les auteurs du Gallia christiana, et dom Vaissette ont vu et cité, l'établissement monastique de Moissac dut sa naissance à saint Amand, depuis évoque de Tongres, qui, avec les secours de la munificence royale, en jeta les premiers fondements. Peu de temps après, sous l'épiscopat de saint Didier, évêque de Cahors, il fut achevé par Ansbert et Léotade, successeurs immédiats de saint Amand, qui y instituèrent la vie régulière, et en furent en réalité les premiers abbés. On peut sans crainte d'erreur, dit l'auteur de la notice que nous suivons, fixer l'époque de la fondation de l'abbaye de Moissac entre les années 630 et 640. La nouvelle église fut placée, dès l'origine, sous le vocable unique de saint Pierre, qu'elle a fidèlement conservé depuis.

Pendant le long abbatiat de Léotade (de 640 à 680), le naissant monastère favorisé par la protection royale que son fondateur, ami particulier de Dagobert, lui avait acquise, prit un rapide accroissement. En 680, surtout, une donation de nombreuses et vastes possessions, toutes situées dans le diocèse de Toulouse, due à la munificence de Nizérime et d'Intrude, son épouse, vint singulièrement l'agrandir. Cette donation peut être regardée comme le noyau de la richesse territoriale de l'abbaye. Au VIIIe siècle, Moissac eut à supporter une large part dans le désastre commun, causé dans le midi de la France par les invasions sarrasines. Imparfaitement restauré par les soins de Pépin, le monastère ne se releva complètement de ses ruines qu'après que Louis, fils de Charlemagne, eut pris possession du royaume d'Aquitaine, dont son père l'avait investi. Grâce à ses pieuses libéralités, l'église et le couvent furent entièrement réédifiés, et sur un plan plus vaste qu'auparavant. Devenu empereur en 814, Louis le Débonnaire n'oublia pas l'abbaye qu'il avait souvent visitée pendant son séjour en Aquitaine, et qu'il avait toujours, au dire du chroniqueur, honorée d'une affection singulière. Dans les statuts du concile tenu à Aix-la-Chapelle en 817, Moissac figure le neuvième sur la liste, au nombre des dix-huit monastères qui ne doivent ni service militaire à l'empereur, ni redevances d'aucune sorte au fisc, mais seulement le tribut de leurs prières pour le salut de la famille impériale. Un an plus lard. Pépin, fils de Louis le Débonnaire, qui avait succédé à son père dans le gouvernement de l'Aquitaine, confirma les privilèges de l'abbaye dans les termes les plus étendus (26 avril 818).

La suite des annales de Saint-Pierre de Moissac nous montre l'abbaye ayant beaucoup à souffrir sous le régime des abbés-chevaliers (abbatei milites seu laici), institution propre aux abbayes des provinces méridionales, mais particulièrement répandue dans les pays voisins des Pyrénées. On la trouve en pleine vigueur au milieu des désordres du Xe siècle ; mais sa première origine remonte vraisemblablement aux envahissements et aux longs troubles du temps de Charles Martel. Moissac chercha à secouer le joug de cet abbatial militaire par son union avec l'abbaye de Cluny, à laquelle elle fut soumise en 1052, au temps de saint Hugues. Le saint abbé confia le soin de sa réforme à l'un de ses plus fidèles disciples, moine de son abbaye, Durand de Bredon, qui ne trouvant partout, dans l'ordre matériel comme dans l'ordre moral, que désastres à réparer, qu'abus à détruire, se mit résolument à à l’œuvre, et sut, par ses efforts, opérer une complète restauration. « Appelée par un heureux concours de circonstances à prendre, dans le midi de la France, l'initiative et la direction du grand mouvement de réforme qui commença alors à travailler l'Eglise, l'abbaye de Moissac accomplit glorieusement cette double tâche ; tâche laborieuse mais féconde, à laquelle elle a dû le rôle dominant qu'elle n'a cessé de jouer en Languedoc, pendant le moyen âge. »

En 1059, les principaux seigneurs de la Lomagne cèdent à l'abbé et aux frères, de Moissac l'abbaye de Saint-Geniès de Lectoure avec toutes ses dépendances. C'était un monastère à réformer, et môme à rétablir et à repeupler entièrement, car il venait d'être dévasté et incendié dans une guerre. Pendant la seule année 1067, l'abbé Durand soumit à l'autorité de Moissac l'abbaye d'Eysses, au diocèse d'Agen ; l'abbaye de Lezat au diocèse de Toulouse et plus lard de Rieux ; l'église et le chapitre de Notre-Dame de la Daurade-à Toulouse ; le prieuré de Saint-Pierre de Cuysines ; enfin, l'église de Bredon, son lieu natal, qu'il obtint de la libéralité de Bernard d'Henri, son frère, et de Guillaume vicomte de Muret. Parmi les acquisitions des années suivantes figurent Villeneuve en Bouergue, avec tout son territoire, et le prieuré de Ségur au diocèse d'Alby.

« Tant d églises à gouverner, ajoute la notice que nous citons, une si nombreuse famille monastique à surveiller, ne suffisaient point encore à l'infatigable activité de Durand, et les travaux agricoles, glorieuses traditions de son ordre, attirèrent aussi son attention. Les vastes domaines, dont la piété des fidèles enrichissait chaque jour l'abbaye, se composaient en grande partie de forêts inaccessibles, de landes, et de terres incultes, perdues au milieu d'un pays montagneux et de difficile accès. L'évêque abbé s'appliqua, en vrai disciple de Saint-Benoit, à les vivifier par l'agriculture ; et de nombreuses colonies de moines dirigées par lui, s'en allèrent dans toutes les directions créer de nouveaux établissements, défricher la terre et former peu à peu autour de leurs cellules, des centres de population, dans les sauvages contrées que leur culture avait transformées. C'est ainsi que par les soins de Durand furent fondés Saint-Amand, dans la vallée du Tarn, et Saint-Jean du Désert, au milieu des âpres montagnes du Bouergue. Aimery de Peyrac, après avoir parlé des grands travaux de défrichement entrepris par son prédécesseur, relève en quelques mots d'une heureuse énergie, ce caractère éminemment civilisateur du gouvernement de Durand de Bredon : Neque, dit-il, quœ fecit Durandus dicemus per singula ; quia, ubi nunc est ecclesia, ibi aper quiescebat in silva. »

Après vingt années d'un abbatiat si bien rempli, la mort vint surprendre l'évêque abbé de Moissac au milieu de ses travaux (1072). Mais ses successeurs continuèrent son œuvre. Le premier, Hunaud de Béarn, Dis de Boger, vicomte de Béarn, et frère du comte Centuile, enrichit l'abbaye de nombreuses églises situées en Béarn et en Gascogne. En 1078, Bernard, comte de Bésalu , cousin d'Hunaud, cède à tout jamais et soumet à l'abbé et au couvent de Moissac trois puissantes abbayes : Notre-Dame d'Arles en Valespir, au diocèse d'Elne ; Saint-Pierre de Cambredon, au diocèse de Girone, en Espagne ; enfin Saint-Paul de Valolia, au diocèse de Narbonne. Sous Aquilin ou Ansquetin, successeur de Hunaud de Béarti (1085-1107), les possessions de l'abbaye, déjà augmentées par ses deux prédécesseurs, continuèrent a accroître. Un honneur singulier, que l'abbaye reçut en 1096, vint sans doute encourager encore la pieuse libéralité des donateurs. Le Pape Urbain II, en se rendant de Toulouse au concile de Clermont, s'arrêta à Moissac avec le cortège de cardinanx et d'évêques qui l'accompagnaient, Le vénérable abbé de Cluny, saint Hugues de Séaiur, était accouru en toute hâte pour recevoir le Pontife. Urbain II résida plusieurs jours au monastère; il y consacra lui-même un autel, sous le titre de Saint-Sauveur, et confirma solennellement les immunités accordées à l'abbaye par ses prédécesseurs. Le pieux abbé Aquilin s'est acquis un titre plus considérable à notre intérêt et un souvenir des amis des arts ; nous lui devons le magnifique cloître et l'admirable portail qui ont surtout contribué à populariser jusqu'à notre époque le nom de l'abbaye. Ces deux chefs-d'œuvre de l'art romàno-byzantin ont été élevés de 1100 à 1108. Aquilin fit réparer encore le bassin de la fontaine miraculeuse de Saint-Julien, où venaient se baigner les lépreux, et il l'orna de revêtements de marbre. Enfin il continua la reconstruction et l'embellissement des bâtiments claustraux laissés inachevés par ses deux prédécesseurs. Roger, successeur d'Aquilin (1108), mit la dernière main aux travaux que la mort du pieux abbé avait un instant interrompus. Il fit plus encore, car il eut l'honneur de délivrer enfin le monastère de l'abbatial militaire qui l'opprimait depuis près d'un siècle : il y parvint en 1130. L'abbé-chevalier, Bertrand de Montâmes, qui avait fait vœu d'aller en Terre Sainte, manquait d'argent pour accomplir son projet. L'occasion était favorable ; Roger ne la laissa point échapper ; il donna à son compétiteur la somme dont il avait besoin, et il en obtint en retour sa renonciation pleine et entière au titre et à tous les droits, légitimes ou prétendus, d'abbé chevalier ; renonciation que Bertrand confirma solennellement dans l'église, en présence des moines assemblés, et que garantirent le comte Alphonse Jourdain, et Amélius, évêque de Toulouse, appelés comme témoins. Cette fois, la renonciation était définitive et l'institution telle qu'elle s'était développée au XIe siècle avait réellement cessé d'exister. Quant au titre d'abbé chevalier, il passa aux comtes de Toulouse ; mais réduit à sa valeur originaire. Ainsi modifié, l'abbatial militaire de Moissac devint, à partir de 1130, à peu de chose près, ce qu'était alors l'afouerie dans les monastères du nord de la France.

L'abbaye de Moissac, ainsi débarrassée du plus grave obstacle au tranquille exercice de sa liberté d'action, eut cependant longtemps à lutter encore contre les persécutions des comtes de Toulouse et seigneurs de Moissac. Ces prétentions étaient autant de causes de contestations et de violence, de procès et d'arbitrages, dont la succession non interrompue occupe le cours des XIIe et XIIIe siècles. L'avènement de la maison royale de France inaugura pour l'abbaye une ère de repos auquel elle n était point habituée, et que nulles prétentions extérieures ne devaient plus troubler. Mais lors de la réunion du Languedoc à la France (1271), l'abbaye de Moissac, devenue la vassale lointaine de la couronne, perdit par contrecoup en importance politique ce qu'elle gagnait en honneur et en repos. Elle n'en était pas moins, à la fin du XIIIe siècle, au faite de la puissance et de la grandeur : elle n'avait rien perdu, ni de son autorité religieuse, ni de ses immenses richesses, ni de son activité, et aucun symptôme de décadence ne se manifestait encore. Les abbés de Moissac étaient à la fois de hauts dignitaires religieux et de puissants seigneurs féodaux. Le Pape Innocent IV leur avait accordé, vers l'an 1250, les ornements pontificaux. L'abbaye tenait un rang éminent et tout à fait hors ligne parmi les monastères de l'ordre de Cluny.

Nous bornerons ici ces détails sur l'illustre abbaye de Saint-Pierre de Moissac, extraits de l'intéressante notice publiée par notre savant confrère de l'Ecole des Chartes. Aussi bien, à partir du XVe siècle, les histoires d'abbayes se ressemblent toutes, du moins quant aux faits généraux. Celle de Moissac ne présente plus désormais que des documents vulgaires et d'une importance trop restreinte pour être consignés ailleurs que dans une de ces histoires complètes et suivies année par année, telles que nous en ont laissé les écrivains ecclésiastiques des deux derniers siècles. L'abbaye était déjà descendue à un tel degré d'affaiblissement, dès le XVe siècle, qu'en 1449, lors de l'élection de l'abbé Pierre de Carmaing, le nombre des moines réunis à Moissac n'était plus que de vingt. L'abbaye fut sécularisée par le Pape Paul, en 1618. et les moines de l'ordre de Cluny remplaces par un chapitre de chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin. La bulle de sécularisation, datée du 9 juillet 1618, fut plus tard confirmée par Urbain VIII. L'abbé de Cluny et le syndic de Moissac ayant formé opposition, un arrêt du grand-conseil, rendu en 1626, déclara l'appel nul et la bulle immédiatement exécutoire. Dès lors toute opposition cessa, et les chanoines prirent paisiblement possession de l'abbaye, qu'ils gouvernèrent jusqu'au jour où la révolution française vint les expulser de ce pieux asile.

La vieille église abbatiale n'existe plus depuis plusieurs siècles ; mais plus favorisés, le grand portail et le cloître sont encore debout, et dans un bon état de conservation. Le cloître de Moissac est considéré aujourd'hui justement comme l'une des merveilles du pays. C'est, sans contredit, le plus vaste, le mieux conservé et de tous points le plus remarquable des monuments du même genre que nous ayons en France.

Source : Dictionnaire des abbayes et monastères par Jacques-Paul Migne 1856.

photo pour Eglise Saint-Pierre et son cloître

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 134092
  • item : Eglise Saint-Pierre et son cloître
  • Localisation :
    • Midi-Pyrénées
    • Tarn-et-Garonne
    • Moissac
  • Code INSEE commune : 82112
  • Code postal de la commune : 82200
  • Ordre dans la liste : 44
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 11e siècle
    • 12e siècle
  • Date de protection : 1846 : classé MH
  • Date de versement : 1993/08/30

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Cloître déjà classé 1840 (Liste) ; 18 04 1914 (J.O.)
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Un élément répertorié fait l'objet d'une protection : cloître
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : 6c457afd85d5350c6fa0c8290070f21b.jpg
  • Détails : Eglise Saint-Pierre et son cloître : classement par liste de 1846
  • Référence Mérimée : PA00095788

photo : Lomyre

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photo : pierre bastien

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