Porte de la ville de Dieppe

Construite au XVe Siècle, la porte dite des Tourelles est la seule subsistante des sept anciennes portes de la ville don cinq donnaient sur la mer. Elles ont éte détruites en même temps que le rempart qui les reliant entre elles, dans le cadre des travaux visant a moderniser la ville au XIXe siècle. La Porte des Tourelles s'est aussi appelée Porte du Port d'Ouest et Tour jumelle. Utilisée comme prison jusqu'au XIXe siècle, elle est classée Monument Historique depuis 1886.

Ville de Dieppe

La ville de Dieppe se terminait au nord par une ligne de murs allant du Moulin-à-Vent à la Tour-aux-Crâbes. Cette ligne semi-circulaire était baignée par les eaux et appelée les murs de la gectée; ce sont à présent les rues de la Lanterne, du Grand et du Petit-Enfer.

Comme on peut le voir, le Petit-Veules était alors sous les eaux. Il ne faisait guère que d'en sortir, lorsqu'il fut occupé par une colonie de pêcheurs de Veules, qui, chassés de leur patrie par les tempêtes, venaient chercher à Dieppe un refuge plus assuré. Aussi, sur un plan dressé en 1682, le Petit-Veules ne figure guère que comme une enceinte palissadée, renfermant deux grands corps de bâtiment (Le Petit-Veules est aujourd'hui un quartier de Dieppe, peuplé de marins. Il renferme les rues de la Rade, des Veulets, de la Corderie, des Cordiers, de la Folk et des Trois-Pucelles.).

Dessin de Louis-Valentin-Emile de La tremblais en 18??

Le Hâble alors occupait un espace immense. Son entrée était entre la Tour-aux-Crâbes et la faloise du Pollet, au point où fut construite plus tard la Bastille de Talbot. Pour se défendre des invasions de la mer qui venaient de temps en temps renverser les maisons des Cays, on avait construit les murs de la ville le long du Hâble. Les premiers murs du quai, fragiles et de peu de durée, étaient tombés sous les efforts des vagues. Au XIVe siècle, on les releva solidement, et ce grand travail fut l'œuvre de messire Philippe d'Alençon, archevêque de Rouen. Dans une cohue solennelle, tenue en la Vicomté, le 17 mars 1372, nous trouvons la résolution prise de refaire à nouvel les murs de Cays parce que plusieurs maisons étaient chues et ruynées en ruynes et que d'autres étaient en péril de choir et d'être de tout perdues ( Cueilloir de G. Tieullier, à la Bibliothèque de Dieppe).

A cette époque, il n'y avait point encore de pont pour aller d'un Pollet à l'autre. Le trajet se faisait par un batel passeur qui était placé en face du collège actuel, un peu au dessous de l'ancien Pillory. Les voitures étaient tenues de passer à gué par la rue des Wés.

Dans un temps plus ancien que celui où nous sommes arrivés, il devait y avoir à Dieppe un second port, appelé le port de West (L'ancien port de West se composait de la place du port d'Ouest, de la rue des Carolus (autrefois des Jésuites, aujourd'hui de l'Hôtel-de-Ville), des rues Saint-Pierre, du Cœur-Couronné, des Trois-Boises, d'un bout de la rue des Petits-Puits (de Sygognes), des Bains chauds, du Théâtre, de l'Hôtel-de-Ville et de la porte d'Estoutteville); c'est aujourd'hui le quartier du port d'Ouest, dont la tradition fait aussi un ancien port comblé par les galets. Les vieilles chartes, qui mettent au milieu de ce port la place aux Pitauts, prouvent assez que la mer en était fraîchement retirée (Guibert et tons les autres chroniqueurs pensaient comme nous sur ce retrait de la mer au port de West; c'était, de leur temps, la tradition du pays). Aussi la charte de Gosselin, vicomte d'Arques, en donnant aux religieux de Sainte-Catherine l'église du vieux Saint-Remy, croit la désigner suffisamment en disant qu'elle est située sur le rivage de la mer: « Ecclesiam supra mare sitam. »

Photo Nicolas, Alexandre Eugène (1814-1862) en 1852-1860

Comme on peut le voir, Dieppe alors formait une presqu'île; c'était une vraie langue de terre baignée par la mer et par des marécages. Ainsi se confirme la tradition qui veut que ce port ait succédé à celui d'Arques. Au XIe siècle, on péchait dans toute la vallée, et cette pêcherie s'appelait la pescherie d'Arques. Les abbayes de Rouen, de Fécamp et de Saint-Wandrille possédaient des droits sur ces eaux si poissonneuses (« Apud villara Arches tertiam partem piscarix. » (Gall. Christ., t. XI.) — « Tertiam partera piscationis quai pertinet ad An-as. » (Fîewtria pia, charte de 1027; Fiscannum, p. 216.) — « De Archis ecclesiam cum piscaria per totam hebdomadam prœcedentem festum Sancti Wandregisilii. » (Xeustria pia, Fonlanella, p. 165.) — « Dies dominicos piscaria; de Archis. » (Xeustria pia, lions Sanctœ Catharinœ, p. 413.)) ; celle de Longueville avait des droits sur les eaux du Pollet. Une charte de Robert Poulain, archevêque de Rouen en 1217, par le même du port d'Archelles, portus Archellarum (Concil. Rotomag., p. 206), et une autre de Henri II, délivrée à l'abbaye de Cormeilles, recule les pêcheries jusqu'à Martigny (Kcustria pia. Cormelia).

On comprendra quelle masse d'eau salée devait remonter dans ces prairies pour alimenter les nombreuses salines de Bouteilles et d'Etran, dont nous avons parlé. On sera peut-être surpris d'apprendre qu'au XIVe siècle encore les pâturages apparaissaient çà et là comme des îles de verdure. Des mares sans nombre, véritables étangs desséchés plus tard par l'industrie, couvraient de place en place l'assiette du vallon. Le Cueilloir de la Vicomté parle des mares d'Espinoy et des mares l'Archevesque; ces dernières n'étaient autre que la prairie commune de Bouteilles, donnée aux habitants par leur seigneur temporel. »

Source : Plan et description de la ville de Dieppe au XIVe siècle par Guillaume Tieullier 1865.

photo pour Porte de la ville de Dieppe

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 123098
  • item : Porte de la ville de Dieppe
  • Localisation :
    • Haute-Normandie
    • Seine-Maritime
    • Dieppe
  • Code INSEE commune : 76217
  • Code postal de la commune : 76200
  • Ordre dans la liste : 19
  • Nom commun de la construction : 4 dénomiations sont utilisées pour définir cette construction :
    • porte
    • porte de ville
    • ville
    • port
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Type d'enregistrement : zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager
  • Date de protection : 1886/07/12 : classé MH
  • Date de versement : 1993/09/15

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : bc865f05c0b6b1ae835ebdc0febaa8c6.jpg
  • Détails : Porte de la ville : classement par arrêté du 12 juillet 1886
  • Référence Mérimée : PA00100629

photo : joel.herbez

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