photo : Estelle
Comme son nom l'indique, ce château, situé aux portes de Chambéry, sur la commune de Barby, fut bâti par les Seyssel. Hugues de Seyssel s'intitulait seigneur de La Bâtie dès l'année 1302 et passa ce fief à ses enfants. A l'extinction de la descendance directe de ce Hugues,
La Bâtie revint à la branche aînée des Seyssel. Les droits féodaux s'étendaient sur La Boisserette, Cruennaz, Barby, La Ravoire, L'Abba et Tournet-Villars de Chignin. Le chef de la branche des barons d'Aix était généralement seigneur de La Bâtie ; ce fief fut pourtant la propriété de Pierre, bâtard d'Aix, frère naturel de Claude, maréchal de Savoie. Ce fut lui qui fit construire la grande tour dite des Orgues, ainsi que l'indique une inscription qui se voit encore aujourd'hui.
A l'extinction de la branche aînée des Seyssel, La Bâtie passa, par héritage de Françoise de Seyssel, baronne d'Aix, à Charles de Seyssel-La Chambre, puis à François et à la descendance de ce dernier. C'était une des seigneuries inaliénables de la maison de Seyssel avec Aix, Châtillon et Meillonnaz.
Par titre du 17 juillet 1592, Charles-Emmanuel de Seyssel, marquis d'Aix, abandonna La Bâtie en douaire à Isabeau de la Roche-Andry, sa mère. Louis, marquis d'Aix, fut ensuite seigneur de ce fief et le passa à son fils Maurice. A la mort de ce dernier, en 1660, La Bâtie fit partie de sa succession tant contestée. Estimée à la somme de 84,140 florins en 1670, cette seigneurie fut adjugée au marquis de Coudrée, mais elle avait déjà été diminuée des juridictions de Thoiry et de Puisgros vendues, avec une rente rière Saint-Jean-d'Arvey, à Révérend Guillaume d'Oncieu, archidiacre de la Sainte-Chapelle de Savoie, en septembre 1668. Ce fut Marie-Joseph d'Allinges, marquis de Coudrée, qui, le 1er juillet 1670, vendit La Bâtie à François d'Oncieu, baron de Saint-Denis.
Depuis cette époque, le château, la terre et la seigneurie de La Bâtie sont restés chez les d'Oncieu. En 1783, Victor-Amédée III érigea ce fief en marquisat en faveur de Guillaume d'Oncieu, fils de François, marquis de Chaffardon. Il en donna l'investiture le 15 décembre 1783 (Sommaire des Fiefs).
Le château, qui est aujourd'hui la propriété du comte Eugène d'Oncieu de La Bâtie, est un beau spécimen d'architecture gothique.
HUGUES ou HUGON DE SEYSSEL, chevalier, seigneur de La Bâtie. Fin du XIIIe et commencement du XIVe siècle.
AYMARD DE SEYSSEL, chevalier, seigneur de La Bâtie, châtelain de Contège, Saillon, Entremonts et Sasson. XIVe siècle.
AYMARD II DE SEYSSEL, seigneur de La Bâtie, châtelain d'Évian et de Féterne. Seconde moitié du XIVe siècle.
GUIGONNE DE SEYSSEL, qui épousa, le 30 janvier 1378 HUGUES ou HUGONARD AMBLARD, fils de Guigues Amblard, seigneur de Chignin, et de Genette de La Poype. Elle se remaria, avant I380, avec JACQUES DE LA BALME, seigneur d'Apremont (note : Il est assez curieux de voir cette Guigonne prendre ses deux maris dans les familles des adversaires de son père et de son grand-père)
C'est ainsi que finit cette branche. La plus grande partie de ses biens passèrent aux seigneurs d'Aix qui relevèrent le titre de seigneurs de La Bâtie-Seyssel.
Il y a deux Oncieu en Bugey, l'un auprès de Saint-Rambert et l'autre auprès de Nattages. L'un et l'autre ont appartenu à la maison de ce nom. Dès l'an 1200, cette maison existait en Bugey où elle posséda, peu après, le fief de Douvres auprès d'Ambérieu. Montiernoz, Saint-Aubin, Lugny, Mentonay appartinrent aussi à cette famille qui est actuellement représentée en Savoie par deux branches, celle des marquis d'Oncieu de La Bâtie et celle des marquis d'Oncieu de Chaffardon.
Les maisons de Francheleins, de La Palud, de Douvres, de La Balme, de La Baume, de Chandée, de Châtillon, de Montchenu, de Viry, de Bonnivard, de Carron, de Lescheraine, d'Andelot, de Chacipol, de La Forest, de Champier, Maillard de Tournon, Costa de Beauregard, etc., s'allièrent à cette très illustre famille. Nombreuses sont les illustrations des d'Oncieu, tant en Bugey qu'en Dauphiné et en Savoie. Un membre de cette maison exerça, avec la plus grande distinction, la charge de président de la Chambre des comptes de Savoie.
d'or, à trois chevrons de gueules
Boson d'Oncieux fut témoin, en 1160, d'une concession faite à Saint-Sulpice par les seigneurs de Grammont.
Guy d'Oncieux, chevalier, vivait en 1200. Pierre d'Oncieux continua la descendance possessionnéé à Douvres et Dyenne par mariage, vers 1300, de Guillaume d'Oncieux, chevalier, avec Marguerite, fille et héritière de Girard de Douvres. Etienne d'Oncieux obtint, des abbés d'Ambronay, reconnaissance de ses droits en toute justice sur les hommes de son fief qu'il fit limiter, le 20 août 1358, avec Saint-Germain d'Ambérieu. Guigonnet d'Oncieu, chevalier, reçut en 1350, la seigneurie de Montiernoz que lui apporta, en dot, la fille de Josserand de Montiernoz. Charles d'Oncieux, écuyer, était, en 1549, seigneur, dudit lieu de Montiernoz,Saint-Aubin, Mentonay, et du Doyau. Claude d'Oncieux, frère de Charles, était, en 1600, chanoine de Mâcon et comte de l'Eglise de Lyon, qui se rendit, en août 1601, adjudicataire du Doyau au prix de 2,805 livres (Reg. du Parlement de Dombes).
La branche ainée s'était établie en Dauphiné, par Pierre, fils de Jean, fils de Guillaume d'Oncieux et s'était perpétuée à Diemoz après le mariage dudit Pierre avec Berlionne de Palamin: elle a fini, en 4 680, par Catherine d'Oncieux, mariée à Jean de Menze, seigneur de Sarcenas.
Les d'Oncieu sont encore représentés par le marquis d'Oncieu de Chaffardon et par le marquis d'Oncieu de la Bâtie.
Sources :