photo : AIZAIR
De 1399 à 1416, le prieuré de Solesmes fut gouverné par Hélie de Voude. personnage dont la modestie égalait la science. En 1408, Louis II, roi de Sicile, duc d'Anjou, comte de Provence et du Maine, seigneur de Sablé, fil remise au monastère de la somme de vingt livres de (ailles que le prieur était tenu de lever, chaque année , sur ses vassaux , pour la verser ensuite dans les mains du collecteur des redevances de la seigneurie de Sablé; il concéda encore une autre redevance, le tout à la charge par les moines de célébrer chaque jour une messe de requiem pour ce prince, après sa mort. Vingt ans environ après cette fondation , les Anglais portèrent le ravage dans le voisinage de Sablé; le prieuré souffrit grandement au milieu de celle tourmente; un incendie allumé par les ennemis amena la perle d'un grand nombre de ses litres.
Cependant vers l'année 1470, le monastère commença à être gouverné par une série de prieurs d'un rare mérite, qui réparèrent autant qu'il leur fut possible, les malheurs de l'invasion, et enrichirent son église de ces monuments.précieux qui font sa gloire et celle de la contrée. Philibert de la Croix, Mathieu de la Molle et Guillaume Cheminart ont laissé un souvenir qui ne doit pas périr. Ce fut Guillaume Cheminart qui obtint du bâtard d'Armagnac, Jean de Nemours, la charte que nous allons donner. Ce seigneur, peu connu dans l'histoire, n'hérita point des instincts dépravés de ses pères, et favorisa l'Eglise de tout son pouvoir. Le prieuré de Solesmes ressentit plus d'une fois les effets de celle bienveillance, et les moines lui lémoignèrent leur reconnaissance en diverses manières. Parmi les figures qui composent le groupe de la sépulture du Christ, on croit avec fondement, reconnaître les traits de Jean de Nemours, dans le personnage qui représente Joseph d'Arimalhie.
Source : Revue de l'Anjou 1857.
Le Chapitre Général de 1729 donna pour successeur à Dom Marc Théaud un religieux nommé Dom Antoine Lalloué, qui ne tint que trois ans la charge de Prieur Claustral. Son régime est célèbre par la construction du dôme de la lanterne en tuf qui couronne encore aujourd'hui la tour de l'Eglise. Ce monument, bâti dans le style du temps, et qui ne manque pas d'une certaine élégance, porte à l'intérieur Une inscription ainsi conçue: "En 1731 , le 17 avril, sous le règne de Louis XV. Cette pierre a été posée par le Révérend Père Dom A. T. Laloüe, prieur. Jean Dubois, procureur-cellérier. Entrepreneur, Bodriller".
Source : Essai historique sur l'abbaye de Solesmes par Prosper Louis P. Guéranger
Guéranger, Dom Prosper-lolis-pascal. — Né à Sablé-surSarthe, le 6 avril 1805, M. Prosper Guéranger embrassa de bonne heure l'état ecclésiastique ; ordonné prêtre, il devint secrétaire particulier de Monseigneur de la Myre, évêque du Mans, qui l'affectionnait beaucoup. Fort de ses bonnes éludes et poussé par un grand amour du travail, il se constitua le restaurateur de l'ordre des Bénédictins de France ; et le 11 juillet 1833 prit, comme nous l'avons dit, possession de l'antique monastère de Solesmes, dont il fut prieur pendant quatre années ; secondé, pour cette noble entreprise, par neuf religieux voués à la règle de saint Benoît. Vers le 1er septembre 1837, il reçut le titre d'abbé, lorsque à cette date, le prieuré de Solesmes fut élevé au rang d'abbaye, par un bref de Grégoire XVI.
Dom Guéranger, écrivain religieux, moraliste, laborieux comme tous ceux de cet Ordre, est auteur de plusieurs ouvrages estimés , au nombre desquels nous citerons surtout :
Nommé, par le vénérable Pie IX, membre de la Société des Rites, notre savant abbé de Solesmes s'est encore avantageusement révélé par des brochures, des articles, dans les revues, les journaux, sur diverses questions religieuses.
Source : Histoire complète de la province du Maine, depuis les temps les plus reculés par A. Lepelletier de la Sarthe