autun

Autun, capitale de l'Autunois, qui faisait partie de la Bourgogne; aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement, porte:

D'or, au lion grimpant, de gueules; au chef de Bourgogne ancienne, qui était d'or à trois bandes d'azur, à la bordure de gueules.

Cette ville a deux fois changé son blason. Son écu, autrefois de gueules, fut d'abord chargé d'un porc d'argent; puis cette pièce fut remplacée par trois serpents courbés en cercle et se mordant la queue, aussi d'argent. Le chef était d'azur et chargé de deux têtes de lions arrachées et affrontées, d'or.

On ne révoque plus en doute, aujourd'hui, l'identité d'Autun et de l'importante cité gauloise de Ribracte, à laquelle les Romains donnèrent le titre de Soror et œmula Roma: D'abord leur alliée, elle se souleva bientôt contre César, au pouvoir duquel elle tomba après la sanglante bataille d’Alésia. On attribue sa fondation aux Phocéens. Elle était la capitale des Éduens, avait un chef électif dit Vergobret, un sénat et une célèbre école de Druides, à laquelle succéda, sous les Romains, une école de rhétorique non moins célèbre. Ribracte, qui avait reçu du séjour d'Auguste un nouvel éclat, changea, en l'honneur de ce prince, son nom primitif contre celui d'Augustodunum. Sous Tibère, cette ville fut le foyer de la révolte de Sacrovir. Au troisième siècle, elle se déclara pour l'empereur Claude le Gothique, et, après un siège désastreux de sept mois, fut prise et détruite par Tetricus. Constance Chlore et Constantin la firent rebâtir et repeupler. Elle avait été dévastée par Attila quand les Bourguignons s'y établirent au cinquième siècle. Les Sarrasins la saccagèrent en 731, les Normands en 888 et 895. Les Anglais y mirent le feu en 1379. Le président Jeannin la préserva des horreurs de la Saint-Barthélemi. D'imposants débris attestent encore son antique grandeur.

Source : Armorial national de France par Léon Vaisse, Traversier 1842/1860.