Villa Chapuis

A l'est des collines de Barolles et de Lorette, qui s'étendent de Brignais à Oullins, est assise la petite ville de SAINT-GENIS-LAVAL, que traverse l'ancienne voie romaine appelée la Narbonnaise ; elle doit vraisemblablement son nom au patron de la paroisse, mais quel est ce patron ? il serait difficile de le dire.

En effet, on ne compte pas moins de trois saints Genis :

  1. L'un, notaire d'Arles, souffrit le martyre pour avoir refusé de transcrire un édit impérial, qui ordonnait de persécuter les chrétiens ;
  2. Un autre, d'abord histrion, trouva son chemin de Damas sur la scène, alors qu'il jouait une pièce dans laquelle la cérémonie baptismale était figurée ;
  3. Enfin, le dernier mourut, en 678, évêque de Lyon.

Quoi qu'il en soit, le territoire de Saint-Genis-Laval dépendait avant la Révolution de l’archiprêtré de Mornant, de l'élection et du ressort de la sénéchaussée de Lyon. Le chapitre de Saint-Jean nommait à la cure.

Pour la première fois, il est fait mention de Saint-Genis dans un acte capitulaire des comtes de Lyon, daté de juin 1317. « Ces riches et puissants chanoines de la Primatiale arrêtent, comme seigneurs justiciers de Saint-Genis, qu'un marché aura lieu chaque mardi de la semaine dans le château (in castro Sancti Genesii vallis). »

En l'année 1447, à l'époque où l'autorité communale cherchait à s'affranchir de la féodalité, les habitants de Saint-Genis adressèrent à leurs seigneurs une supplique dans laquelle ils exposaient « que le chastel n'est pas assez large, ne suffisant pour retraire eulx et leurs biens en temps de guerre, de course ou passaige de gens d'armes ou aultre éminent péril, et que, à l'occasion de ce qu'ils avoient souffert, le temps passé, plusieurs grands dommages, pertes et inconvénients irréparables, tant de leurs personnes que de leurs biens, et plus pourroient faire au temps advenir s'il n'y estoit pourveu ; et pour y pourveoir et donner ordre, disoyent qu'il leur seroit expédient et nécessaire de clorre et fortifier de murailles la ville ou bourg dudit lieu ».

Les comtes de Lyon permirent aux habitants de faire les fortifications, à condition qu'il ne serait dérogé en rien aux droits des seigneurs temporels et hauts justiciers.

Comme toutes les possessions du Chapitre, Saint-Genis avait un vingtain et une enceinte que les Tard-Venus détruisirent.

Au siècle suivant, ces fortifications, dont il reste quelques vestiges, furent relevées et même complétées, comme celles de Sainte-Foy.

« En novembre 1434, dit Ogier, Saint-Genis fut pris d'assaut par les Bourguignons qui occupèrent cette position avec l'intention de multiplier dans les environs de Lyon les troupes qui devaient plus tard prendre cette ville. »

Pendant les guerres de la Ligue, le duc de Nemours y campa avec son armée et le 25 mai 1592, il y conclut une trêve avec Alphonse d'Omano, lieutenant du roi de Navarre en Dauphiné.

Les remparts de la ville étaient percés de deux portes, l'une au nord, l'autre au midi.

« Le Consulat de Lyon fit payer, le 9 mai 1550, 14 livres tournois à Salomon Bernard, peintre, qui avait levé le plan de Saint-Genis; ce plan fut levé par ordre de M. Damours, conseiller au grand Conseil, pour servir au procès relatif aux villes closes du Lyonnais qui refusaient de contribuer au paiement des soldes des gens de guerre et dans lequel le Consulat avait été mis en cause. » (Ogier.)

En 1570, par l'article 8 de l'édit de pacification publié à Saint-Germain-en-Laye, les protestants furent autorisés à exercer publiquement leur culte à Saint-Genis-Laval. Mais comme on ne leur permit pas de s'y établir, ils installèrent leur prêche à la Guillotière.

Le pape Clément V habita le château de Laye, propriété de l'archevêque, de 1305 à 1314. Il avait fui la ville « pour se reposer, dit-on, de l'émoi que lui avait causé l'accident du Gourguillon dans lequel douze seigneurs de son entourage furent écrasés par la chute d'un mur ».

Sur l'emplacement de ce château fut construit un monastère de récollets, légué aux religieux par Mme de Gadagne, à la seule condition qu'ils feraient à perpétuité un service à la mort de chaque comte de Lyon. Marie de Médicis, en 1622, appela les récollets, au nombre de dix, à Lyon et les logea dans la rue Saint-Barthélémy, en une maison dite « Belle-Grève. » Leur ancien local fut vendu, en 1793, comme bien national.

Le 22 mars 1794, Saint-Genis-Laval reçut le titre de chef-lieu du district de la campagne de Lyon, et, par un arrêté des représentants du peuple, en date du 4 nivôse an II, la commune fut dénommée Genis-le-Patriote.

Les officiers municipaux qui avaient provoqué et obtenu ce changement de nom ajoutaient dans leurs remerciements : « Nous avons fait tous nos efforts pour mériter cette dénomination et nous saurons même perdre la vie pour la maintenir. »

Mais les opinions se modifient avec le temps et, le 8 juin 1817, une bande armée se leva à Saint-Genis pour rétablir l'Empire. Les malheureux instigateurs de cette émeute furent condamnés à la peine de mort ou à la déportation par la Cour prévôtale de Lyon.

De l'ancien château, qui appartint aux Gadagne, seigneurs d'origine florentine, il ne reste que la terrasse, la porte d'entrée et quelques traces de fossés. C'est encore un Gadagne, Thomas II, qui possédait la terre de Beauregard, résidence princière, où furent reçus, le 29 juin 1564, le roi Charles IX, avec son frère le duc d'Anjou, et, le 6 juillet suivant, le roi de Navarre, Henri IV, avec la reine-mère Catherine de Médicis.

Beauregard était une maison forte avec justice dont le château devint, en 1628, propriété de la famille du baron Fizicat, une des victimes de la Terreur.

Sur les dernières années de l'Empire, il fut vendu en détail à des particuliers. Au-dessus du château, le génie a construit un fort moderne.

A peu de distance un observatoire astronomique a été édifié à frais communs par la ville de Lyon et l'État.

Au sud de la commune s'élevait le château dit « de la Tour » ; le propriétaire, M. de la Tour-Videau, le céda à M. Paris, fournisseur des armées de Louis XIV. Il passa successivement aux mains de M. Mallion puis de M. Convert, fut morcelé et vendu dans les premières années du XIXe siècle.

En face de Beauregard, et de l'autre côté de la route, est la propriété de Longchêne, aux grilles monumentales.

« Possédé aux deux derniers siècles par plusieurs familles consulaires, ce n'était qu'une résidence d'agrément dont le nom rappelle combien ces lieux ont dû changer d'aspect. Ce beau domaine appartient à présent à l’administration des hospices qui le reçut en don de l'impératrice Eugénie ; il sert d'asile aux convalescents. »

Au-dessous de Longchêne était le fief de la Sarra dont les titulaires furent successivement M. Perrachon de Senozan (1653); Dupuis (1671); François Poligny (1680); Pierre du Bellay (1721); François Dupoizat (1729); Étienne Maindestre (1737). Le marquis de Penhouët, possesseur de Longchêne, l'était aussi de la Sarra, en 1789. De même que le Petit Perron, celui de Maisonneuve eut pour seigneurs Antoine Camus, Fabre du Vernay, Pierre de Bellay et de Maisonneuve. Ceux de la Motte, la Tour, Trésorière, la Verrerie ou la Verrière furent possédés par les seigneurs de Mascrany (1622-1731), Jean-Baptiste Planelly (1746) et Christophe Larochette (1762-1789).

Au sud-ouest, sur le plateau de Souzieu, se dresse le fort de la Lorette qui appartient à la ligne de défense de Lyon.

L'ancien fief de même nom possédait une chapelle ouverte encore à certains jours. Sa juridiction s'étendait sur quelques parcelles d'Oullins.

Ses propriétaires furent successivement M. Benaud (1716), François Bollioud de Chanzieu (1769) et le marquis du Gas (1862).

Source : Dictionnaire illustré des communes du département du Rhône par MM. E. de Rolland et D. Clouzet

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 117089
  • item : Villa Chapuis
  • Localisation :
    • Rhône-Alpes
    • Rhône
    • Saint-Genis-Laval
  • Adresse : 45 avenue Georges-Clemenceau
  • Code INSEE commune : 69204
  • Code postal de la commune : 69230
  • Ordre dans la liste : 4
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : maison
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 19e siècle
    • 4e quart 19e siècle
  • Année : 1897
  • Date de protection : 1986/04/21 : inscrit MH partiellement
  • Date de versement : 1993/12/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :7 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • escalier
    • élévation
    • toiture
    • décor intérieur
    • jardin
    • vestibule
    • salon
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détail :
    • Façades et toitures
    • pièce au rez-de-chaussée avec son plafond décoré d' évantails alternés
    • le vestibule d' entrée et la cage d' escalier
    • le salon et le jardin d' hiver avec leur décor (cad. AW 19) : inscription par arrêté du 21 avril 1986
  • Référence Mérimée : PA00118037

photo : Dominique Robert