Eglise du hameau de La Chapelle

Le nom de Quincieux (Quinceu, Quinceus, Quinciacus juxta Ansam), est un dérivé d'un nom propre gallo-romain Quintius. Les étymologistes, en recherchant l'origine du nom de cette localité, n'ont pas manqué de faire apparaître l'inévitable chef romain, Quintius, commandant une cohorte qui aurait jeté les fondations du village.

Dès le XIIIe siècle, l'Église de Saint-Just acquit des droits sur la paroisse. Nous voyons en effet l'archevêque de Lyon, Benaud de Forez, attester, en 1212. que Hugues de Quincieux, ses frères, ses soeurs, et leur mère ont vendu et donné à Dalmace de Sachins, sacristain de Saint-Just, un courtil situé près du village de Quincieux.

D'autre part, Guillaume de Marchamp, chevalier, vendit à la même abbaye, en mars 1219, une part, puis en novembre 1224, la moitié de la dîme. Enfin un personnage du nom d'Etienne de Quincieux est cité comme témoin à l'occasion d'un traité intervenu, en 1182, au sujet de la justice d'Anse, entre l'archidiacre de l'Église de Lyon et Guillaume de Marchamp déjà nommé.

On peut conclure, de ce qui précède, que le village est assez ancien ; son histoire se confond avec celle du fief de la Salle, qui appartenait aux comtes de Lyon. Cette terre dépendait de l'obédience de la ville d'Anse; elle fut donnée par le Chapitre de Saint-Jean, au commencement du XIIe siècle, à Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry. On sait que ce prélat, exilé d'Angleterre, avait trouvé asile à la cour du roi de France, Louis VII ; les archevêques de Lyon l'appelèrent auprès d'eux et lui donnèrent le fief de la Salle. Thomas Becket, après sept années d'exil, retourna dans son pays et périt tragiquement à la suite d'une révolte, dont il était l'instigateur, contre son souverain. Les successeurs de Thomas Becket restèrent seigneurs de la Salle ; ils y envoyèrent même, dit-on, des religieux anglais pour l'administrer et en toucher les revenus jusqu'au jour où l'Église de Lyon reprit possession de la Salle. Par la suite, la seigneurie fut cédé à Girard Perrière, chevalier (1411), chargé d'aller défendre à Paris les intérêts du Chapitre, puis à Jean Charlier, dit Gerson (1425), qui, fuyant la vengeance du duc de Bourgogne, était venu se fixer à Lyon. Le Chapitre lui avait donné le revenu de la terre de Quincieux auquel la ville de Lyon ajoutait un secours pécuniaires de dix livres par an.

Le fief de la Salle passa ensuite aux rois de France qui le conservèrent jusqu'à la fin du XVe siècle. A cette époque, Antoine de Vinols acquit « les cens et rentes muables de la châtellenie de la Salle-de-Quincieu, en Lyonnais », au prix de 1.200 livres, en vertu de lettres patentes du roi, données à Saint-Germain en Laye, le 22 juillet 1514. Plus tard, la Salle fut érigé en comté en faveur d'un prévôt des marchands de Lyon, Pierre Baillon ou Baglion, d'origine italienne, enrichi dans le négoce. Un descendant de ce personnage, Pierre-François-Marie de Baglion, comte de la Salle, haut et puissant seigneur de Vaux, Quincieux, Varennes, Vessieux et autres lieux, maître de camp d'infanterie, gentilhomme de la chambre du roi et des princes, était en 1788 premier chambellan du comte d'Artois.

En 1808, la Salle appartenait au baron Jean-Baptiste James, ancien condisciple du roi Joseph Bonaparte au collège d'Autun, intendant de la reine d'Espagne, receveur général des droits-réunis à Paris, oc M. James, qui avait fait partie, comme administrateur, de l'expédition d'Égypte, voulut que le château et le parc de la Salle, de Quincieux, lui retraçassent l'image des lieux et des monuments qu'il avait vus dans l'Orient. On transforma en tentes militaires tous les appartements du château ; on décora les vestibules de trophées d'armes, et deux pièces de canon, données par l'empereur, semblaient défendre la principale porte d'entrée. Dans le parc, on voyait le mont Thabor, le Jourdain, le canal de Joseph, le lac Moeris, les pyramides de Gizeh, les portiques de Memphis, la tête du Sphinx, l'obélisque d'Héliopolis et autres monuments du pays des Pharaons et des Ptolémées.

Tout auprès, on trouvait d'humbles maisonnettes portant des noms bibliques : Bethléem, Jéricho, etc. Cette circonstance a donné lieu à une singulière méprise d'un écrivain moderne qui n'a pas craint d'avancer qu'un ancien seigneur de Quincieux, au retour des croisades, avait nommé ainsi différents endroits de son domaine, en mémoire des dangers qu'il avait courus en guerroyant contre les infidèles.

« Le domaine de Quincieux a été morcelé et vendu en plusieurs lots. Ses curiosités n'existent plus : on a remblayé le Jourdain, le canal et le lac ; le soc de la charrue à aplani l'obélisque, les pyramides et le mont Thabor; les armes et les canons ont été vendus comme vieilles ferrailles. Ce domaine a suivi la fortune de M. James qui, après s'être vu comblé d'honneurs et de dignités, est mort aux États-Unis dans la plus profonde misère. » (baron Baverat.)

Sur le territoire de Quincieux on citait encore les fiefs de Varennes et de Vessieux ou Bassieux. Ce dernier était rattaché à la Salle; quant à Varennes, son nom figure dans un acte portant la date du 26 décembre 1450 par lequel Guillaume, chevalier, reconnaît tenir d'Antoine du Saix, damoiseau, le port de Trévoux, avec une terre et un pré « situés au mandement de Varennes, le tout joignant la Saône ».

D'autre part, un personnage appelé Le Bret de Varennes « qui étoit de Quincieux près d'Anse », est cité à propos des contestations qui s'élevèrent, en 1470, lors de la délimitation des provinces de Bresse et de Dombes.

Aujourd'hui Varennes est un petit hameau; entièrement détruit, en 1840, par une terrible inondation de la Saône, il a été reconstruit depuis.

Après la Révolution, la commune de Quincieux fit partie du canton de Chasselay. Elle fut particulièrement éprouvée par le cataclysme que nous venons de rappeler ; cinquante-quatre maisons construites en terre et minées par les eaux s'écroulèrent. D' importants travaux ont été exécutés en ces dernières années pour prévenir le retour de semblables sinistres.

Dans le choeur de l'église, on peut voir une chaise en bois sculptée, du XIVe siècle, qui a trouvé bien souvent des envieux parmi les antiquaires.

Source : Dictionnaire illustré des communes du département du Rhône par MM. E. de Rolland et D. Clouzet

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 117061
  • item : Eglise du hameau de La Chapelle
  • Localisation :
    • Rhône-Alpes
    • Rhône
    • Quincieux
  • Code INSEE commune : 69163
  • Code postal de la commune : 69650
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 16e siècle
  • Date de protection : 1983/03/21 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/12/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Eglise du hameau de La Chapelle (cad. D 255) : inscription par arrêté du 21 mars 1983
  • Référence Mérimée : PA00118019

photo : Dominique Robert

photo : Dominique Robert

photo : Dominique Robert