photo : Dominique Robert
Morancé, village fertile en vins, aux maisons bien bâties et où règne l'aisance. On agrandit en ce moment l’église, reconnue insuffisante pour une population qui s'accroît de jour en jour.
Les traditions populaires se rapportent bien plus aux Sarrazins qu'aux Romains; on montre des galeries souterraines, anciennes carrières, où se seraient réfugiés les habitants lors de l'invasion des Maures, dont le nom serait resté au village (Morencis).
Une partie du territoire de Morancé fut octroyée a l'abbaye des Dames-de-Saint-Pierre de Lyon ; on dit que ce fut au IXe siècle, et que l'acte de donation est signé du roi Lothaire. Jusqu'à la Révolution, madame l'abbesse eut le droit de nommer à la cure de Morancé.
Les hameaux de Saint-Pierre et de la Chapelle formaient le centre de ce domaine. Au hameau du Pin (Pen), on voit sur une éminence les ruines d'un château, dont la grosse tour, bien conservée, ne domine plus un manoir seigneurial, mais les habitations de paisibles cultivateurs. Iserable, ancien fief, n'est plus représenté que par une grange et une ferme. Le Mont, castel du siècle dernier, qui s’élève isolé au milieu des vignes, semble dévoré par le soleil, dont aucun arbre n'amortit les ardeurs. Au contraire, le hameau du Trédo est contigu au parc ombreux qui entoure le château de Beaulieu.
Source : Autour de Lyon : excursions historiques par Achille Raverat 1865.