photo : Dominique Robert
Sous l'ancienne monarchie, paroisse et seigneurie dans le Lyonnais, archiprêtré de Mornant, élection et du ressort de la sénéchaussée de Lyon. L'archevêque de cette ville était collateur de la cure, dont le titulaire résidait à l'annexe d'Oullins. La justice d'Irigny comprenait la plus grande partie de la paroisse. Seigneur, M. Croppet de Varissan. Le reste dépendait de la justice d'Yvours.
Le nom d'Irigny semble dérivé d'Irénée. Dans le XIVe siècle, on appelait ce village Irignins ou Irigneux, et Rubys le nomme Iriny dans son histoire de Lyon.
Cette commune, qui, en 1793, prit le beau nom de Union-sur-le-Rhône, fut en 1817 le théâtre d'une anodine manifestation napoléonienne, impitoyablement réprimée.
Un suicide célèbre, celui de Marie-Thérèse Lortet et de Faldoni, eut lieu en 1774 dans la chapelle d'un château à La Celette. Cette aventure amoureuse passerait aujourd'hui inaperçue. A cette époque, Jean-Jacques Rousseau se trouvait à Lyon, et son imagination ardente fut vivement frappée de l'énergique détermination de ces deux amants.
Le fondateur de la Revue du Lyonnais, M. Léon Boitel, est mort dans cette commune, sur laquelle il avait fait une Notice, le 2 août 1855.
Une des plus belles villas d'Irigny était jadis celle de La Damette, qui devait son nom à un riche négociant de Lyon, qui correspondait avec l'abbé Nicole, de Port-Royal. On attribue à cet opulent citoyen la construction de l'église d'Irigny.
On remarque encore le château de Montcorin, à côté du fort de ce nom, qui a été le sujet d'une lettre de Sorbière, et le château d'Yvours, qui était possédé au XIVe siècle, par la famille d'Augerolles, et, au XVIIe siècle, par celle des Camus. Au siècle dernier, il avait passé aux mains des Terrasse d'Yvours. Une ancienne inscription, qu'on y conserve et qui est dédiée Matribus Augustis Eburnici ou Eburnicis, fait remonter bien haut l'origine de cette localité.
A citer encore le château de Bocsozel, appartenant aujourd'hui à M. Robert, avocat à Lyon.
Le cardinal Donnet, décédé archevêque de Bordeaux, était curé de ce village en 1825.
La généreuse bienfaitrice de cette commune s'appelait Marie-Dorothée Petit. Elle épousa en premières noces M. Mogier, et en secondes noces M. le baron de Chaussiergues. Par son testament olographe du 6 janvier 1876, elle a institué pour sa légataire universelle la commune d'Irigny, à charge par elle d'établir dans ses domaines, situés sur son territoire, une Providence pour les enfants et un hospice pour les vieillards.
Sa fortune s'élevait à environ trois millions au moment de sa mort, survenue le 19 janvier 1878.
Par suite d'une transaction tranchée par le Conseil d'État, la commune a abandonné aux héritiers du sang un tiers de cette fortune, environ un million, et ces derniers ont renoncé à tout jamais aux droits de surveillance des prescriptions testamentaires relatives à l'hospice. L'établissement, sous le nom d'Hospice Petit, a été reconnu d'utilité publique en 1881, et ses revenus (90.000 francs environ) servent à soulager les vieillards pauvres et les enfants indigents, soit à l'hospice établi dans la maison de campagne de la philanthrope baronne, soit à domicile. Les uns et les autres doivent remplir les conditions d'admissibilité exigées par le règlement.
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