photo : Dominique Robert
Dès le Ve siècle existaient sur le territoire de GRIGNY (Graniacus, Grigneu, dérivé du gentilice Granius) un certain nombre de monastères fondés par les évêques de Vienne. On prétend même que près de quatre cents religieux vivaient là sous une règle citée par Sidoine Apollinaire, en même temps que celle de Lérins : Statuta Lirinensium patrum vel Grinicensium. Quelques habitations se groupèrent bientôt autour de ces couvents : Grigny était né. Telle est la légende. On raconte encore que les monastères auraient été détruits par les Sarrasins et que, fuyant devant les envahisseurs, religieux et habitants se seraient arrêtés à l'entrée de la vallée du Gier, sur l'emplacement que devait occuper plus tard la ville de Givors.
Au moyen âge, Grigny eut pour seigneurs les membres d'une famille issue des de Levis et qui portait le nom de leur domaine.
En 1315, rapporte Le Laboureur, Hélione Buffier, femme de feu Rodolphe de Grigny, demande, dans son testament, à son fils Henry, damoiseau, de ne point imposer de taille « un an devant et un an après son décès, sur les hommes de Grigny ».
A cette famille succédèrent les de Laire-Cornillon (1379), les Levis-Ventadour, puis les de Merle (1571).
Galerie reliant le Château à l'Église.
En 1491, le châtelain était Robert de Treux.
En 1562, les habitants de Grigny auraient facilité la marche des huguenots sur quelques paroisses voisines et reçu du baron des Adrets, en récompense de ce service, une cloche enlevée dans un couvent de Givors. De nos jours encore, si l'on en croit une chronique assez invraisemblable, cette petite trahison ne serait pas complètement oubliée de la population givordine. Nous avons vu, d'autre part, que le trop fameux baron avait récompensé par un don semblable, au détriment de la même commune, les habitants d'Échalas qui avaient observé une neutralité favorable à ses desseins.
En 1646, les du Moulceau,qui fournirent plusieurs secrétaires et échevins à la ville de Lyon, auraient fait élever le château que l'on voit encore près de l'église.
Ils eurent pour successeurs : Jean Duret (1720) ; Elisabeth Richer (1748); Mme Duret (1753) ; les de Charrier, puis M. de Senneville qui fut préfet de police dans le Rhône, de 1814 à 1815, et la famille Revol, de Givors, en 1842.
De leur côté, les archevêques de Lyon avaient fait construire la grosse tour de péage qui, malgré les injures du temps, domine encore le cours du Rhône.
Quant à l'église, elle aurait été édifiée vers 1660, par les du Moulceau.
Avant la Révolution, Grigny était village, paroisse, châtellenie et seigneurie dans le Lyonnais, de l'archiprêtré de Mornant, élection et sénéchaussée de Lyon.
Au point de vue industriel, cette commune mérite une mention toute spéciale. Au milieu du XVIIe siècle, la fabrication des chapeaux de feutre y prit une importance relativement considérable. Elle n'occupait pas moins de cent ouvriers. Deux manufactures de porcelaine contribuèrent aussi à développer son activité commerciale ; elles étaient situées au hameau d'Arboras, près d'un château moderne dont on admire l'élégante construction. De nos jours, à ces industries, restées florissantes, sont venues s'ajouter des fabriques de produits chimiques, de pâtes alimentaires, de chocolat, d'huile, etc.
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