photo : Dominique Robert
Édicule situé dans la propriété du château Récamier-Laporte, au Chalin, aussi appelée Fontaine Romane.
A l'origine, cette fontaine, était située à quelques kilomètres de l'endroit ou l'on peut la voir de nos jours. Elle était sur une propriété baptisée "Grande Claire" (commune de Vaise) propriété de la famille Cionacci (dès 1545 d'après wikipédia).
Cette propriété était alors agrémentée d'une orangerie et de cette fontaine artificielle installée dans une grotte décorée de coquillages. La villa qui se trouvait sur cette propriété fut détruite vers 1860, et nous devons sa sauvegarde à la vigilance de la famille Laporte qui la fit déplacer en sa propriété de Ecully où elle se trouve encore de nos jours.
La fontaine après son déplacement dans la propriété Récamier-Laporte.
La villa appelée La Claire, qui doit son nom à un citoyen appelé Clair (Spon nous apprend aussi que la Claire aurait pris le nom d'un certain Monsieur le Clair (Recherche, 230). D'après plusieurs documents inédits de nos archives municipales, signalés par M. Paul Saint-Olive, dans sa notice sur la Claire, ce personnage, d'origine italienne, vivait en 1581 et s'appelait Clarissimo Cionacci. Voyez Revue du Lyonnais, 3e série. X. 367. ). Elle est située non loin de la Duchère ; cependant je ne l'ai pas visitée. Mais voici ce que d'autres m'en ont appris : En entrant, on pénètre dans un jardin où se trouve un bosquet auquel l'épaisseur de la verdure donne l'aspect d'un bois sacré, fort plaisant et agréable. Mais ce qui mérite le plus d'être vu est une fontaine dont la construction somptueuse et la décoration étaient bien plus remarquables autrefois que de nos jours.
L'eau coule dans une vasque carrée formée d'une pierre d'albâtre légère et transparente. Au fond se trouve un tertre long de quatre coudées et large de deux, qui honore le talent de l'artiste qui en est l'auteur et cause un vif plaisir au visiteur émerveillé. Il est formé, en effet, d'un assemblage irrégulier de coquilles de toute nature, d'écaillés, de pierres marines, de corail blanc et noir et de diverses pierres d'une grande rareté. De ce monticule, l'eau jaillit en partie de petits tuyaux, au nombre de cent environ, en partie d'orifices de formes diverses. Le plus grand présente la forme d'une trompe de berger qui surgit entre deux têtes de serpent.
Toute la pièce où se trouve cette fontaine est ornée, du haut en bas, sur toutes les parois, de coquillages divers, de perles, de coraux et d'autres produits maritimes, tellement que c'est à peine si l'on peut apercevoir la chaux et les en- duits de la muraille.
Près de la porte, on remarque deux statues en marbre, de grandeur naturelle, représentant l'une un satyre et l'autre Vénus. Sur cette même porte on lit le distique suivant :
Hanc ornans clarâ Claram clarissimus undâ, Cuncta fecit Clarus quo sua clara forent.
Cette inscription, qui joue sur le mot clair, peut s'interpréter ainsi : « Le très-illustre Clair, ornant la Claire de cette onde claire, a tout fait pour que sa demeure fut splendide. »
Source :
En sortant de Vaise, on trouve une maison de plaisance appelée la Claire, nom dérivé sans doute de l'inscription qu'on y lisait autrefois: « Ubique Clara ». Les jardins et les promenades ont été tracés par André Lenôtre. Mais bientôt tout aura disparu : les ornements intérieurs du parc, les fontaines, les jets d'eau, les statues, tout cela n'existe plus, il y reste encore un peu d'ombrage ; sons peu, la hache abattra ses vieux arbres et quelques vastes maisons qui rendront de bons écus à leurs propriétaires, les remplaceront.
Cependant c'est là qu'en 1595, Henri IV, après les troubles de la ligue, reçut les compliments des échevins de Lyon, à qui il répondit ces paroles remarquables: « Mes amis, j'ai toujours loué votre fidélité, j'ai toujours cru (quelque débauche et changement qu'il y ait eu par mon royaume), que vous étiez Français. Vous me l'avez bien montré, l'honneur vous en est demeuré, et à moi tout le contentement qu'un prince peut avoir du service et de l'obéissance de ses sujets. Continuez à m'aider, et je vous ferai connaître combien je vous aime, et que je n'ai rien plus à cœur que votre repos. »
Après Henri lV, une autre illustration vint habiter à la Claire. En 1683, le cardinal de Bouillon écrivait, de cette maison de plaisance, au roi Louis XIV : «Sire, je vous rends toutes mes charges et toutes mes dignité ; pour reprendre ma liberté que ma naissance et ma qualité de prince étranger me donnent. »
En 1814, le général Augereau se retirait en bon ordre sur Lyon, pour aller prendre position au-delà de l'Isère, son armée de quatorze mille hommes ne pouvant lutter contre soixante mille Autrichiens, commandés par le prince de Hesse-Hombourg Une colonne de six mille hommes, détachée du corps d'armée autrichien, descendit dans la plaine de Vaise, espérant entrer le même jour que le général Augereau, et faire éprouver à Lyon le sort d'une ville prise d'assaut. Mais 800 hommes qui s'étaient embusqués près de la Claire, se jettent avec impétuosité sur les Autrichiens, les dispersent et les taillent en pièces. L'ennemi n'entra à Lyon que le jour suivant, à la suite d'une capitulation honorable.
Source : Tableau historique et statistique de Lyon et du départ du Rhône 1844 p.24.