Château

Petite et ancienne ville, sitnée an pied d'un long coteau de vignes, dans une plaine charmante, près de la rive droite de la Saône, à une lieu 1/4 de Villefranche. 1,700 habitants (ndw : 1837).

La fertilité prodigieuse du pays environnant a passé en proverbe, et l'on dit communément : "Depuis Anse jusqu'à Villefranche est la plus belle lieue de France".

Le Nouveau dictionnaire universel de géographie moderne de François-David Aynès (1816), nous donne quelques précisions suplémentaires sur la commune et notament un des noms anciens qu'elle portait.

Anse, (Assa-Paulini, Antia, Antium), ancienne petite ville de France département du Rhône / Lyonnais, chef-lieu de canton de l'arrondissement et à 1 lieu Sud de Vfllefranche, 4 Nord de Lyon, et à 250 pas de la Saône, à laquelle on parvient le long de l'Azergues par une jolie allée de peupliers. Cette ville est connue dans l'histoire ecclésiastique par les 4 conciles qui s'y sont tenus.

C'est par les anciens noms de la ville d'Anse que j'ai réussi a trouver quelques traces de la présence d'un ancien château a Anse.

Anse, Ansce, Asa, Assa Paulini

Petite ville d'origine très-ancienne. Dans les itinéraires romains, elle figure sous le nom d'Asa ou d'Assa Paulini, à XV milles romains de Lugdunum et de Lunna, aujourd'hui Belleville. D'Anville, dans sa notice de l'ancienne Gaule, préfère Assa, tous les autres géographes disent Asa. Asa serait un vieux mot latin synonyme d'Ara, autel ou temple de Paulin. D'autres prétendent que Jules César aurait établi là son camp principal sous le nom d'Antium, pendant que ses lieutenants occupaient les environs. Chorier attribue le fait à l'empereur Auguste qui établit à Anse une garnison de quatre cohortes. Il lui donna le nom d'Antium. qui était une ville voisine de Rome... Depuis, cette garnison romaine s'étant retirée ailleurs dans les dernières convulsions de l'empire, les peuples voisins entrèrent dans son camp qu'elle avait laissé vide, et ici, comme en d'autres lieux, cette fortification militaire fut l'origine d'une nouvelle ville.

Enfin voici un passage du Lugdunum priscum qui, à mon avis, ne fait guère honneur au président Bellièvre, qui en est l'auteur : "Ansa, oppidum distans à Lugduno octo milliaribus, vel circà, in quo adhuc visuntur reliquioe murorum apertè testantium locum fuisse apud antiquos insignem ; et puto dici posse id oppidum appellatum Ansam quod esset retinaculum, seu propugnaculum Lugduni; nàm quemadmodùm ansis seu manubriis tenentur vasa, ità per hoc oppidum tenetur seu defenditur civitas, ad quam tutandam nullus alius locus, judicio meo, hoc oppido melior est. In quo tamen, ultrà dictas murorum reliquias, nibil antiquitatis superesse vidi, proeter......" C'est, on le voit, d'une simplicité extrême, on tient les vases par l'anse, on tient Lyon par Anse, nulle autre ville n'est plus propre à la défendre.

Nous parlons plus loin du fameux concussionnaire Licinius ; on croit que c'est à Anse qu'il avait son palais.

On croit aussi que le premier prieuré établi en France, après l'Ile-Barbe, fut celui d'Anse, qui fut fondé par Saint Romain.

Sous les rois bourguignons, Anse, résidence royale, grandit et prospéra; elle comprenait la paroisse de Saint Romain, qui fut plus tard réunie à Saint Pierre d'Anse. Il y eut aussi dans l'enceinte de la ville une église succursale sous le vocable de Saint Cyprien. C'est alors que fut élevée la basilique de Saint-Romain, où se tinrent plusieurs conciles. Le nombre de ces conciles n'est pas certain; les uns disent quatre, d'autres cinq, six ou huit, et les dates que l'on donne ne concordent pas entre elles. Greppo dit que les conciles tenus à Anse furent au nombre de quatre, en 1025, en 1070, en 1076, et en 1100; il dut y en avoir un cinquième, vers 1112; il nous est connu par la convocation qui en fut faite et qui est mentionnée dans l'Histoire des Conciles de Labbe (tome IX, col. 859). D'autre part, la Gallia Christiana parle d'un concile tenu à Anse en 990. Enfin un concile provincial y fut tenu en 1299 ; le texte de ce concile est tout entier consigné dans les preuves de l'Histoire Ecclésiastique du diocèse de Lyon, par Lamure. Héfelé, dans son Histoire des Conciles, donne les dates de sept Conciles ou synodes : 994-1025-1070-1076-1100-1112-1300. Ceux qui ne donnent pas ces dates, donnent les suivantes: 1016-1075-1101-1107. Cette église de Saint Romain avait déjà disparu au XVIIe siècle, elle fut détruite en 1752, elle était située à trois cents pas des murs, qui, eux aussi, n'existent plus.

Les Chanoines-Comtes de Lyon eurent la propriété d'Anse dès le XIe siècle. Ils y firent bâtir un immense château-fort, dont une grande partie existe encore.

Après la paix de Brétigny, la France fut tourmentée par les Routiers, les Tard-Venus, les Grandes Compagnies. Après la bataille de Brignais, les vainqueurs se partagèrent en deux bandes, l'une descendit dans le Midi, l'autre se cantonna à Anse. Celle-ci forte de trois mille hommes, était conduite par son capitaine gascon, Seguin de Batafol. Ce capitaine n'eut d'autre souci que de tirer rançon des prisonniers de guerre qu'il avait faits à Brignais, et de se livrer, par des émissaires, à d'autres pillages dans le Lyonnais. Il se retira ensuite en son pays, non sans avoir reçu des Chanoines-Comtes de Lyon une forte somme d'argent.

En 1562, les Huguenots vinrent aussi à Anse, brûlèrent la bibliothèque et les Archives et saccagèrent tout.

Il y avait un collége ; il avait été fondé par M. de Sarron, chanoine-comte de Lyon, qui avait légué à cet effet une rente perpétuelle de cent cinquante livres. En 1789, cette rente fut éteinte moyennant la somme de 3.600 francs, et c'est avec cet argent que la commune a acheté le vieux château des Comtes.

Anse était le siège d'un archiprêtré qui comprenait quarante-cinq cures et dix annexes, soit en Lyonnais, soit en Beaujolais :

  • Ambérieux d'Azergues
  • Anse
  • Arbuissonnas
  • Arnas
  • Béligny
  • Belleville
  • Blacé
  • Cercié
  • Charantay
  • Charnay
  • La Chassagne
  • Chasselay
  • Chatillon d'Azergues
  • Chazay d'Azergues
  • Les Chères
  • Chervinges
  • Civrieux
  • Cogny
  • Colonges au XIVe siècle, plus tard des Suburbes.
  • Corcelle
  • S. Cyprien-sur Anse
  • S. Cyr de Chatoux
  • Denicé
  • S. Didier au Mont d'Or au XIVe siècle,
  • plus tard des Suburbes.
  • Dracé le Panoux
  • S. Etienne-la-Varenne
  • S. Georges de Reneins
  • Gleizé
  • Jamiost
  • S. Jean d'Ardières
  • S. Jean des Vignes
  • S. Julien-sous Montmelas
  • Lacenas
  • S. Lager
  • Laye-Espinay
  • Liergues
  • Limans
  • Limonest, au XIVe siècle, plus tard, des Suburbes
  • Lissieu
  • Lozanne
  • Lucenay
  • Maillieu (?), liste du XIVe siècle
  • Marchamp
  • Marcilly d'Azergues
  • Marcy-sur-Anse
  • Montmelas
  • Morancé
  • Néty
  • Odenas
  • Ouilly
  • S. Paul ou Notre-Dame du Sou
  • Pommiers
  • Pouilly le Châtel
  • Pouilly-le-Monial
  • Quincié
  • Quincieux
  • Rivolet
  • Salles
  • S. Sorlin le Puy
  • Taponas
  • Vaux sous Villefranche
  • Ville-sur-Jarniost
  • Villefranche

Cet archiprêtré étant très-étendu, on le subdivisait en archiprêtrés dits de congrégation, pour Belleville et Villefranche.

L'église paroissiale de Saint Pierre était une collégiale desservie par un curé, un vicaire et quelques sociétaires, qui avaient anciennement le titre de Chanoines. Les enfants natifs ou originaires d'Anse devaient être nommés sociétaires par préférence. Les Chanoines-Comtes nommaient à la cure ; il y avait six cents communiants.

La justice d'Anse dépendait du comté de Lyon et comprenait les paroisses d'Anse, de Lucenay, de Saint Cyprien et d'Ambérieux d'Azergues.

Enfin sur cette paroisse étaient les fiefs et châteaux de La fontaine, La Gontière, Messimieux et Le Jonchay.

Il y a aussi à Anse un endroit qu'on appelle le palais d'Auguste, il servit plus tard de grenier d'abondance ; non loin d'Anse se trouve Brienne, ancien couvent de Clarisses, qui donna à la Déserte de Lyon les premières religieuses, lors de cette fondation en 1304, par Blanche de Chalon.

Curés

Guy de la Chana était curé en 1370 Balthazar de Rochefort Jean Rubat, 5 Octobre 1616 Philibert Pacot, 8 Août 1617 Pierre Brusset-Guillod, 1634 Gilbert Jothie, 16 Août 1673 Louis Viant, Louis Ferrus, 14 Juin 1689 Etienne de Fenoyol, 17 Novembre 1696 Claude Coppier, 3 Février 1714 Antoine Jeury-Létra, oncle Jean-Baptiste Jeury-Létra, 26 Octobre 1729 Benoît Joncry, 2 Juin 1773-1789

Il n'y aurait rien d'impossible qu'entre François Coppier et Antoine Jeury-Létra il y eût eu comme curés d'Anse François Coppier et Robin de Turches dont les noms se trouvent sur les registres paroissiaux, mais ne sont pas mentionnés dans les Provisions ecclésiastiques, dont nous ne possédons pas les registres.

Source :

  • Titre : Les paroisses du diocèse de Lyon, archives et antiquités.
  • Auteur : Vachet, Adolphe
  • Éditeur : l'Abbaye (Lérins)
  • Éditeur : impr. de M. Bernard (Lérins)
  • Date d'édition : 1899

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 116953
  • item : Château
  • Localisation :
    • Rhône-Alpes
    • Anse
  • Code INSEE commune : 69009
  • Code postal de la commune : 69480
  • Ordre dans la liste : 2
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : château
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 13e siècle
    • 1er quart 13e siècle
  • Date de protection : 1987/03/09 : classé MH
  • Date de versement : 1993/12/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Château (cad. C 455) : classement par arrêté du 9 mars 1987
  • Référence Mérimée : PA00117708

photo : marie