photo : pierre bastien
A deux kilomètres et demi de Millas, vers l’ouest, existe le village de Saint-Feliu-d'Amont, dont l’église a sa façade surmontée d’un couronnement militaire avec encorbellement à mâchicoulis au-dessus de la porte. Les vantaux de cette porte sont couverts, extérieurement, d’ornements en très gros fil de fer tourné en spirales pour former comme des arabesques : les battants des portes d’églises romanes qui n’ont pas été refaits depuis la construction de ces églises, offrent tous, en Roussillon, ce même genre de renfort ornemental : le voyageur aura plusieurs fois l'occasion d'en remarquer de semblables, surtout dans les montagnes.
L'église de Saint-Féliu-d'Amont fut longtemps desservie par des religieux de la congrégation de Saint-Ruf, Sous la direction d'un prieur. Les fastes de la communauté ne vont pas, à ma connaissance, plus haut que les premières années du XIIIe siècle, mais l'origine est plus ancienne. Notre inscription (mur de l'ouest, XIIe siècle.) qui remonte certainement aux premières années du XIIe, est peut-être l'épitaphe d'un prieur. La position défavorable de la pierre jointe à son état de dégradation, m'ont empêché de déterminer ce qu'il y a de vrai dans cette hypothèse. Elle se trouve au ras du sol et le salpêtre la ronge ; il est à désirer qu'on l'encastre quelques pieds plus haut perpendiculairement an même gite, il n'y aurait pas déplacement pour ainsi dire ; d'ailleurs les motifs très-sérieux qui s'opposent, en thèse générale, au déplacement des monuments épigraphiques, ne peuvent prévaloir contre le principe de conservation.