photo : pierre bastien
Pézilla (Villa Pediliani, Villa Pecilianum) est assis au milieu d'une plaine fertile, arrosée par un canal qui est dérivé de la Tet et que des sources nombreuses alimentent en été. Ce canal existait déjà au XIIe siècle, mais il ne fut définitivement concédé qu'en 1411.
Au moyen âge, Pézilla était une dépendance de l'abbaye de La Grasse, mais on ignore à quelle époque il faut placer l'origine de cette possession. Son château fortifié a été converti en maison particulière.
Dans le village était l'église paroissiale de Saint-Félix, aujourd'hui refaite à neuf ; hors les murs se trouvait l'église de Saint-Saturnin (Sant Serni). Ces deux églises, qui avaient chacune un cimetière, existaient déjà au IXe siècle. On trouvera, scellée dans la muraille de Saint-Saturnin, une pierre qui porte une sorte de rosace avec arabesques ; c'est un monument chrétien sur un monument païen, car, à bien examiner la pierre on y verra les restes d'une inscription romaine, curieux exemple de palimpseste lapidaire.
On à trouvé, en outre, dans le territoire un grand nombre de médailles impériales et consulaires et un autel antique ; sur ce dernier sont sculptés quelques attributs de Diane et d'Apollon.
Source : Guide historique & pittoresque dans le Département des Pyrénées-Orientales 1899.
Le lieu de Pézilla est mentionné dans une donation datée de 900, en faveur de Durand, abbé de Lagrasse, par Radulfe, comte de Roussillon.
Les fortifications existaient au 13e siècle. Au 14e siècle, cette place fortifiée offrant un certain intérêt pour la défense du royaume d'Aragon, sa garde fut placée sous les ordres d'un capitaine dont les gages étaient à la charge de l'abbaye.
En 1412, l'anti-pape Benoît XIII dépouilla Lagrasse du prieuré de Pédilha. La restitution intervint dès 1418, mais en 1496, l'abbé eut à s'opposer à diverses tentatives d'usurpation.
L'ouvrage se trouve à l'entrée orientale du vieux village. C'est une porte surmontée d'une tour, formant saillant sur l'ancien rempart dont le tracé est encore apparent. La porte s'ouvre sous un arc brisé, avec clef au sommet. Un mâchicoulis fait suite, en avant de l'arc intérieur brisé. La porte débouche sur une placette dont l'angle côté gauche est occupé par une porte donnant accès à l'escalier du beffroi. La partie haute de la tour, aménagée en terrasse, supporte un clocheton ouvragé, en fer forgé.
Source : Ministère de la culture.