photo : joel.herbez
Le Confiant et le Capsir, forment aujourd'hui une notable portion du département des Pyrénées-Orientales. Le Rasez est en grande partie enclavé dans le département de l'Aude. Le Conflant, ou plutôt Conflent, formait, avec le Capsir avant la révolution de 1789, une viguerie particulière. Elle renfermait soixante-douze paroisses et environ 25,000 habitants: cette viguerie avait cinq villes, savoir Villefranche (Villa libera), place forte, et capitale; Prades, Vinca, Aulette et Cornella. Cette dernière selon l'auteur du Voyage pittoresque de France, Roussillon, serait nommée, dans les chartes Palatium Corneham. Ces cinq villes étaient dans le Conflent. Là se trouvent aussi les lieux de Vernet, Anyer et Molitx connus par leurs eaux thermales. Le Capsir n'avait que sept villages Puyvalador, Font-Pedrosa Formiguera, les Angles, Font-Rabiosa, Matamala, Creu. (Histoire générale de Languedoc Devic, Claude (1670-1734)).
Presque tous les lieux du Conflent conservent encore des débris de châteaux ou d'enceintes fortifiées, dont les habitants font généralement remonter l'origine à la féodalité. Il est certain que, du Xe au XIIe siècles, tous les seigneurs, laïques ou ecclésiastiques faibles et puissants, s'empressèrent également à fortifier leur indépendance ou leur domination, en couvrant de tours et de remparts les montagnes et les fleuves, les villas et les manoirs, les églises et les couvents. Mais l'histoire nous montre des châteaux dans le Conflent, bien longtemps avant l'établissement du régime féodal. Tels sont ceux de Tarraça, de Saint-Martin (Castel), de Paracols, d'Eus, de Saint-Étienne etc. Ces constructions, bâties sur des escarpements ou sur des rochers déjà fortifiés par la nature, sur le passage des routes ou sur le cours des rivières, remontent probablement jusqu'à la domination romaine, et semblent avoir été uniquement destinées à la défense nationale. Les châteaux nommés ci-dessus se trouvent tous anciennement sous la domination des rois Francs ou des comtes, leurs successeurs ; et ces souverains défendirent expressément aux seigneurs d'en construire d'autres, sans leur autorisation, comme on le voit dans le testament du comte Wiffred On trouve, en effet, plusieurs permissions de ce genre accordées au XIIe siècle et dans les siècles suivants.
Toutes les anciennes forteresses du Conflent sont indifféremment appelées castra dans les anciens actes, et ce mot qui, le plus souvent, s'applique à des enceintes carrées, peu étendues, ou même à de véritables tours (Tarraça, Paracols, Saint-Etienne, etc.), s'entend aussi de vastes enceintes capables d'abriter une nombreuse population. Ces dernières sont appelées plus communément fortitudines et en catalan fortalesas, forses, etc. Les châteaux de la féodalité sont ordinairement appelés castella; mais ce nom lui-même est appliqué arbitrairement dans les actes du moyen-âge, et, tel château, comme celui de Vernet, se trouve appelé castrum (en 876) et castellum (en 1224). Le mot castrum est employé souvent comme synonyme de villa ou territoire, dans les actes de la province, aux XIIIe et XIVe siècles.
Source :
Le village de Nyer (Anyer) apparaît au XIe siècle. Dans un premier temps sous la forme du château fort de Ça Rocha (château de la Roca d'Anyer), vraissemblablement bâti à partir d'une précédente construction des wisigoths. Il comprend alors une chapelle castrale (Saint-Jacques). Une aglomération paysane se formera ensuite tout autour du château en tant que village primitif. Le château était alors bâti à proximité de profonds ravins qui faisait de celui une place forte de premier choix. La famille de Banyuls, vers la fin du XVe siècle, avaient construit l'actuel château de Nyer (propriété de la commune en centre ville de Nyer), en remplacement de la vieille forteresse de la Roca. L'abandon remonte sans doute à cette époque.